MONTREAL (PC et RDS) - Ce n'est pas une coïncidence si les Alouettes ont choisi le même jour pour annoncer que Mike Pringle et Steve Charbonneau avaient accepté des prolongations de contrat de respectivement un et deux ans (plus une année d'option à la discrétion de l'équipe).

En conférence de presse vendredi midi, les deux coéquipiers ont dû parler davantage de leurs relations personnelles difficiles que de la nouvelle du jour.

"Je n'ai absolument rien en commun avec Pringle, avait déclaré Charbonneau dans une entrevue au quotidien La Voix de l'Est, de Granby, peu de temps après l'élimination des Alouettes. Ce gars-là n'est pas mon ami. Pas de danger que je sois allé lui serrer la main à la suite de notre dernière réunion d'équipe.

"Je peux compter sur les doigts d'une main les fois où Pringle m'a adressé la parole depuis que je joue à Montréal, soit cinq ans. Je pose simplement la question: est-ce que c'est normal?"

Charbonneau avait aussi visé Pringle en disant: "Un joueur qui dit qu'il va transporter l'équipe sur ses épaules doit livrer la marchandise."

Ils se sont parlé

Les deux joueurs se sont rencontrés depuis pour vider la question et Charbonneau a déclaré vendredi qu'il fallait "tourner la page".

Mais il était clair, à voir la froideur de leurs contacts, qu'ils ne seront jamais les meilleurs amis du monde.

Côte à côte, ils ne se sont pas adressé la parole et, lorsqu'il a dû serrer la main à son coéquipier, Charbonneau l'a fait froidement, en regardant ailleurs.

Le Québécois a abordé le sujet de front en revenant sur ses déclarations quand il s'est adressé aux médias: "Il faut comprendre, a-t-il dit, que les Alouettes sont une grande famille et que comme dans toutes les familles, il peut y avoir des problèmes internes. Il faut s'assurer de les régler, on s'est assis ensemble, et c'est ce que nous avons fait."

La discussion a été "très profitable", a ajouté Charbonneau, ce qui ne veut pas dire que c'est le grand amour entre les deux.

"On s'est parlé, a confirmé Pringle, mais il n'aurait pas dû dire ça publiquement. C'est quelque chose qui n'aurait jamais dû sortir du vestiaire."

Charbonneau a reconnu que les deux hommes s'étaient entendus pour proposer à la direction de faire l'annonce commune de leur prolongation de contrat afin de vider la question une fois pour toutes.

L'athlète de Cowansville n'a pas voulu revenir sur le fond du problème, insistant pour dire qu'il fallait "tourner la page" et donner l'importances aux "bonnes nouvelles" du jour.

"Commes dans toutes les familles, il y a des fois où les relations sont en montagnes russes entre frères et soeurs, et les Alouettes forment une grande famille."

A vrai dire, personne n'a jamais cru que tous les membres d'une équipe sportive étaient de bons amis et tout ce qui compte, c'est ce qui se passe sur le terrain.

Profondément déçu de la tournure des événements la saison dernière, Charbonneau a néanmnoins affirmé son sentiment d'appartenance à l'équipe de chez lui et son plaisir d'évoluer devant des salles combles au Stade McGill après avoir connu deux années de misère au Stade olympique.

"Je suis en train de vivre un beau rêve et je n'ai pas l'intention de me réveiller avant trois ans. Les Alouettes m'ont donné ma première chance dans la Ligue canadienne et ça me tient à coeur", a déclaré le joueur de ligne de 28 ans.

Pringle, le demi offensif futur membre du Temple de la renommée, voudra lui aussi faire oublier la dernière saison, lui qui a raté plus d'un match pour la première fois en huit ans. A 34 ans, il devrait compléter sa carrière à Montréal, a souligné fièrement le directeur général Jim Popp.

"Montréal est une ville merveilleuse et les partisans sont fantastiques", a-t-il déclaré sobrement.

10 joueurs pourraient devenir autonomes

Dix joueurs des Alouettes pourraient obtenir leur autonomie en février prochain, onze si l'on compte Davis Sanchez, maintenant dans la NFL. Trois joueurs ont eu des pourparlers sérieux avec Jim Popp: Barron Miles, Ben Cahoon et Sylvain Girard.

Les autres joueurs sont Jock Climie, Tyree Davis, Scott Flory, Dan Gonzalez, Tracy Gravely, Chris Hoople et William Loftus.

Par ailleurs, Popp devra soumettre d'ici un mois sa liste des joueurs protégés en vue du repêchage d'expansion des Renegades d'Ottawa.

Le repêchage devrait avoir lieu entre le 15 janvier et le 15 février.

"Nous devrons protéger sept joueurs canadiens en première ronde. Ils en choisiront un parmi tous les autres disponibles. En deuxième ronde, nous en protégerons six autres. Les Renegades pourront alors choisir, entre autres, un Canadien ou notre deuxième ronde au repêchage universitaire. Nous devrons également protéger 9 ou 10 Américains et ils pourront en choisir un parmi les autres. Nous perdrons assurément de deux à quatre joueurs", a indiqué le directeur-gérant de l'équipe, Jim Popp.