MONTRÉAL (PC) - C'est une équipe transformée, enthousiaste, débordante d'énergie que Jim Popp a dirigée lundi quand les Alouettes ont écrasé les Roughriders de la Saskatchewan 35-8 au Stade Molson.

Mais là, quelques jours plus tard, soit vendredi soir à Regina, tout est à refaire pour les Alouettes, qui partagent toujours le premier rang de la section est de la Ligue canadienne avec les Argonauts de Toronto à trois matches de la fin du calendrier régulier.

"J'espère juste que nos joueurs ont pu mettre un peu de cet enthousiasme en bouteille et qu'ils en auront encore tout autant vendredi", a dit Popp à l'issue d'un exercice de près deux heures sous le vent et la pluie au complexe du Stade olynmpique.

"Nous étions vraiment débordants d'énergie et d'enthousiasme lundi. Les gars venaient de vivre une semaine très émotive à la suite du départ de Don Matthews. Nous voudrions que ça se poursuive. Mais je m'attends à un match très dur physiquement. Ce sera sans doute un match plus éprouvant."

Et c'est justement parce que les conditions ne seront pas les mêmes que lundi à Montréal quand le temps était superbe que Popp a insisté pour que ses joueurs s'entraînent à l'extérieur mercredi.

L'entraînement de mercredi était en fait leur seul véritable de la semaine. Ils devaient y mettre toute la gomme.

"En fait, je sais que tous les entraîneurs préfèrent tenir les exercices à l'extérieur. On peut utiliser la longue passe, on peut botter. La seule chose qui aurait pu nous empêcher de le faire aurait été l'état du terrain. Si le terrain avait été boueux par exemple, il aurait été préférable de s'entraîner à l'intérieur. Je crois qu'il fera plutôt froid à Regina vendredi soir. C'était préférable pour nous de nous acclimater un peu."

Il arrive peu souvent que des équipes doivent s'affronter deux fois de suite. Cela influence la préparation des équipes.

"On a toujours de nouveaux jeux et c'est la même chose pour l'autre équipe, a dit Popp. Je m'attends à un match bien différent des Roughriders."

Pour un, le quart Anthony Calvillo ne semblait pas s'en faire outre mesure.

"En fait, nous avions préparé beaucoup de jeux la semaine dernière en prévision de ces deux matches, a-t-il dit. Nous n'avons utilisé par exemple que 17 de nos jeux lors des premiers essais. Ce n'est pas vraiment une inquiétude."

Et Ben?

Ce qui pourrait inquiéter davantage c'est l'état de santé du vétéran receveur de passes Ben Cahoon, blessé aux côtes lundi. Il n'y a pas eu fracture, seulement des dommages aux cartilages, mais Cahoon a été exempté d'entraînement mercredi et les Alouettes n'ont pas encore décidé s'il accompagnerait l'équipe à Regina.

"C'est certain que j'aimerais être là, a dit le principal intéressé. Je vais beaucoup mieux aujourd'hui. En fait, je suis surpris un peu d'aller aussi bien.

"Je voudrais jouer, je voudrais aider l'équipe. Je ne peux pas agraver cette blessure en jouant, je le sais. Ca fait mal, voilà tout. Nous nous sommes assurés d'une place dans les séries, mais notre but véritable, c'est de terminer au premier rang. Tous les matches sont importants d'ici la fin. Si nous terminons premiers, non seulement aurons nous une semaine de congé, mais n'aurons qu'un seul match à gagner pour atteindre la finale de la coupe Grey. Mais d'ici là, ce sera une lutte jusqu'à la fin avec les Argos."

Si Cahoon a marqué deux touchés contre les Roughriders, la ligne défensive a passé la journée dans le champ arrière des Roughriders. Les gars de la ligne n'avaient pas eu autant de plaisir depuis très longtemps.

"Il y a quelques semaines, nous les vétérans avons décidé de prendre les choses en main, a dit l'ailier défensif Anwar Stewart. Nous avons tenté de faire comprendre à tous qu'il était temps de renverser la situation.

"Et lundi, les entraîneurs nous ont donné le feu vert. Nous avons attaqué à quatre. Cela a donné plus de lattitude à nos secondeurs, plus de temps pour s'occuper des receveurs de passes. Nous avons ainsi connu beaucoup de succès. Les Roughriders s'ajusteront, mais nous aussi."

Stewart veut donner l'exemple. Il sait que deux matches de football en cinq jours, c'est très exigeant.

"Nous en avons parlé aux plus jeunes. Il faut être ensemble le plus possible. Nous avions beaucoup d'énergie lundi, il faut tenter de la conserver. Il faut bien s'alimenter, bien se reposer. C'est à nous de faire en sorte que les plus jeunes comprennent le message."