Un vent de fraîcheur sur les Alouettes
Football vendredi, 13 juin 2008. 18:55 samedi, 14 déc. 2024. 13:27
Je vous retrouve avec plaisir à la suite du premier match pré-saison des Alouettes pour ma première chronique football de la saison.
Cette rencontre face aux Argonauts de Toronto représentait la première occasion d'observer le travail du nouvel entraîneur-chef Marc Trestman sur les lignes de côté.
D'ailleurs, j'ai eu la chance voir ses premiers pas dans la LCF de près puisque j'ai suivi le premier quart à partir des lignes de côté, tout près du banc des Alouettes.
Évidemment, Trestman n'a pas obtenu le début de match qu'il souhaitait de son équipe. En seulement quelques minutes de jeu, les Argos menaient 14-0
Instinctivement, j'ai tourné mon regard du côté de Trestman afin d'observer son langage corporel à la suite de ce départ plutôt chaotique. J'ai été rassuré de constater qu'il a gardé son calme sans déroger de son plan de match qui était d'utiliser tous ses joueurs.
Durant la partie, Trestman n'a pas hésité à poser des questions à des vétérans comme Anthony Calvillo, Ben Cahoon.
J'apprécie son approche. Il est conscient que c'est un « nouveau jeu » pour lui. Il respecte le football canadien et c'est agréable de constater cela.
Ce fut intéressant de constater que l'offensive n'a pas écopé de pénalité pour avoir retardé le jeu. Cet aspect peut sembler anodin, mais le plus grand ajustement que Trestman doit réussir est d'apprivoiser le tempo plus rapide entre les essais au football canadien.
Trestman a pris les moyens nécessaires pour se familiariser avec la dynamique de la LCF. C'est lui qui commandait les jeux lors du premier quart avant de céder cette tâche au coordonnateur offensif, Scott Milanovich.
Au cours du match, le nouveau pilote des Alouettes n'a pas hésité à tenter de convertir des troisièmes essais. Bien sûr, c'est toujours plus facile d'oser dans de telles circonstances durant des matchs préparatoires.
Avec un recul de 14-0, l'attaque des Alouettes a converti un troisième essai et quatre verges à la ligne de 51 des Argos et ce jeu s'est avéré un tournant dans la partie. Cette passe captée par Danny Desriveaux a permis aux Alouettes d'enchaîner avec un touché et une poussée de 24 points consécutifs.
À travers ce premier test, Trestman a fait preuve d'une excellente stabilité sur les lignes de côté. Il n'a pas paniqué et c'est essentiel puisque les joueurs regardent du côté de l'entraîneur.
La belle performance de l'attaque
La performance de l'attaque est rassurante. Le mot efficacité décrit bien leur travail pour cette rencontre. Ils ont fait bouger les chaîneurs et réussi plusieurs premiers jeux. C'est encourageant de voir des « gros » jeux comme les touchés de Brian Bratton et Éric Deslauriers.
Mais un aspect m'a principalement impressionné et il s'agit du travail des quarts-arrières : Brad Banks, Adrian McPherson et Ricky Santos.
Ils ont tous effectué du bon boulot et ils ont démontré du sang froid. Tout semblait clair pour eux et ils savaient où lancer le ballon. Je n'ai pas remarqué d'hésitation de leur part et leur rythme était bon.
Pour employer une expression colorée : ils ne jouaient pas comme des poules pas de tête!
Je suis persuadé que les spectateurs ont remarqué ce point positif.
Ce qui est encore plus impressionnant, c'est que l'attaque des Alouettes a inscrit ses premiers touchés face à la première unité défensive des Argonauts. La plupart de leurs vétérans étaient en action.
Parlant des Argos, ils ont été un peu salauds à l'attaque, si vous me permettez l'expression. Non seulement ils ont amorcé la partie avec plusieurs réguliers, mais ils ont aussi déployé une attaque sans caucus
Ce scénario surprenant a désemparé quelque peu la défensive montréalaise. Dans les circonstances, les Alouettes ont fait preuve de caractère. J'avoue qu'à 14-0 Toronto, j'étais plutôt estomaqué.
En ce qui concerne la défensive, il m'est impossible de faire une évaluation complète de son travail puisque de nombreux joueurs sont blessés. Cependant, j'admets que ça demeure une petite source d'inquiétude, je dirais que je ne suis pas encore convaincu.
Le match pré-saison face aux Argos a surtout mis en valeur l'attaque des Alouettes et c'est peut-être normal. Rappelons-nous que l'entraîneur-chef est un homme d'attaque et il passe la plupart de son temps avec cette unité.
Les unités spéciales en ont arraché
Si la défensive n'était pas à point, ce fut encore pire pour les unités spéciales qui en ont tout simplement arraché.
Ça peut sembler difficile à croire, mais j'ai constaté qu'il manquait des joueurs sur le terrain à au moins six occasions sur les unités spéciales. On pouvait même apercevoir des joueurs sur le terrain qui faisaient des signes vers les lignes de côté en voulant dire : « Hey, il manque des joueurs! ».
Le portrait semble un désorganisé et certains joueurs ont même manqué d'ardeur sur quelques retours de botté.
Cette situation s'explique peut-être puisque 70 joueurs sont sur les lignes de côté lors d'un match pré-saison comparativement à 42 durant la saison régulière.
Je trouve ça dommage puisque plusieurs joueurs risquent de se tailler un poste au sein de l'équipe grâce à cette facette du jeu.
Sans oublier que Trestman avait insisté sur l'importance de ces unités dans le succès de son équipe. Vous pouvez être certains qu'ils vont discuter de ces problèmes durant les réunions.
Mais il existe tout de même une bonne nouvelle : Damon Duval a été solide une fois de plus, il représente une valeur sûre.
À ce moment-ci, il reste du travail à faire à tous les niveaux, mais c'est tout à fait normal.
Une déception, mais aussi une marque de respect pour Matthieu Proulx
Depuis le début du camp d'entraînement, Matthieu Proulx découvre la position de secondeur extérieur. En raison des blessures aux secondeurs Diamond Ferri et Reggie Hunt, les entraîneurs ont demandé à Proulx de relever ce défi.
D'un côté cette réalité est décevante pour Matthieu, mais il s'agit aussi d'une certaine forme de respect.
Les entraîneurs ont une haute estime de lui pour lui confier cette responsabilité. Le message des entraîneurs est : « On sait que tu peux nous aider comme maraudeur et on veut voir si tu peux collaborer comme secondeur ». De toute évidence, les entraîneurs le respectent.
Quelques facteurs jouent en la faveur de Matthieu dont le fait qu'il est un joueur intelligent. Donc je suis convaincu qu'il peut se débrouiller aux deux postes et qu'il ne fera pas d'erreurs de système. Par contre, il serait sans doute le premier à dire que tout arrive plus vite quand tu es présent dans le front défensif. Les lectures de jeu sont différentes et tu dois affronter des joueurs de 300 livres ce qu'il n'a jamais fait.
Ce n'est pas évident pour lui puisqu'il n'a jamais pratiqué de techniques pour se débarrasser de joueurs de ligne. De plus, il n'a jamais blitzé à partir de cette position. Ça peut sembler facile d'effectuer un blitz, mais ça prend des techniques pour te faufiler habilement. Ça fait seulement 10 jours qu'il évolue à cette position. Voilà pourquoi je suis certain qu'il a dû trouver ce défi exigeant au cours de la partie.
Mais quand je regarde ce qui se passe chez les Alouettes, je suis surpris de voir qu'il n'a pas eu sa chance comme maraudeur. J'ose espérer que Matthieu aura l'opportunité de prendre des répétitions au poste de maraudeur prochainement.
La ligne offensive mise sur de nouvelles armes
La ligne offensive a connu des moments difficiles la saison dernière et plusieurs personnes s'attendaient à des changements. Mais pour l'instant, les jeunes Josh Bourke et Skip Seagraves sont blessés et cette situation mêle les cartes. S'ils étaient arrivés en forme au camp, on aurait peut-être tenté de nouvelles expériences sur la ligne offensive.
Durant leur absence, les entraîneurs semblent plus à l'aise avec des vétérans. Pour le moment, les entraîneurs gardent les mêmes joueurs, mais ils changent leurs façons de faire. Ils misent sur de nouvelles protections et un nouveau système. Cette saison, le ballon sortira de la main du quart-arrière beaucoup plus rapidement ce qui facilitera leur tâche. Bref, on leur a fourni des armes supplémentaires.
Par contre, je ne suis pas encore convaincu que les Alouettes détiennent leur bloqueur du côté gauche. Durant l'échauffement avant la partie pré-saison de jeudi, l'entraîneur de la ligne offensive évaluait quatre nouveaux candidats à cette position. Les Alouettes travaillent fort pour palier à ce manque.
De bonnes et moins bonnes notes
Je profite de cette première chronique pour souligner les bonnes performances lors du premier match pré-saison.
Immédiatement, je songe aux receveurs québéois Danny Desriveaux et Éric Deslauriers. Un bon mot également pour la nouvelle menace offensive, Jason Armstead. Dès qu'il captait le ballon, plusieurs partisans se levaient de leur siège, la foule était captivée. On sent qu'il est explosif et excitant.
Après un début de partie difficile, le petit Larry Taylor a retrouvé ses moyens avec un bon retour de botté et un touché. C'est encourageant, mais je m'attendais à une plus grosse soirée de sa part.
Il a échappé quelques passes et mal jugé des bottés. Je me sentais un peu mal pour lui puisqu'il a été l'étoile depuis le début du camp et je trouvais dommage que ça ne se concrétise pas durant la partie. J'ai craint que la pression l'étouffe.
J'accorde une étoile au demi de coin Paul Woldu, un demi de coin de l'Université de la Saskatchewan repêché en 2008. Le porteur de ballon Brandon Whitaker a également réussi de belles courses. Cependant, Mike Imoh a été décevant et il a échappé deux fois le ballon.
Pas doute, c'est fini le country club
Depuis l'arrivée de Marc Trestman, je suis content d'observer un changement de cadence durant les entraînements des Alouettes.
C'est simple, ça fonctionne de cette façon au football. Depuis l'ère de Don Matthews, c'était le country club qui régnait, mais les Alouettes ont tout de même connu beaucoup de succès.
Les camps d'entraînement de la NFL préconisent un rythme intense et c'est la même chose au football universitaire. À la blague, je disais que ce sont sans doute les vétérans qui se sentent comme des recrues puisque les joueurs issus des universités sont habitués à de telles méthodes.
Un nouvel entraîneur doit briser les tendances et casser les vieilles habitudes. C'est primordial que tous les joueurs comprennent les nouvelles façons de faire.
Le message est clair : « Si ça ne vous convient pas, vous irez jouer ailleurs ».
Mais Trestman se promène beaucoup sur le terrain pendant les entraînements et il ne se gêne pas pour défier certains joueurs et passer des messages. Je l'ai vu discuter avec un secondeur et lui mentionner : «Ce fut difficile hier, mais aujourd'hui tu dois m'en donner plus».
Évidemment, il a prononcé cette phrase afin que tous les joueurs entendent, mais c'était fait avec respect. Il ne faisait pas un show!
L'année est jeune, mais on ne peut pas s'empêcher de sentir un vent de fraîcheur dans l'équipe, un renouveau. Les Alouettes veulent installer une nouvelle culture.
L'organisation met l'emphase sur un certain type de joueurs qui se défoncent à tous les jeux. Les entraîneurs veulent valoriser l'effort et éviter les erreurs mentales. Le caractère passera devant le talent si bien qu'un joueur talentueux qui n'embarque pas dans le système ne restera pas avec l'équipe.
*Propos recueillis par Éric Leblanc
Cette rencontre face aux Argonauts de Toronto représentait la première occasion d'observer le travail du nouvel entraîneur-chef Marc Trestman sur les lignes de côté.
D'ailleurs, j'ai eu la chance voir ses premiers pas dans la LCF de près puisque j'ai suivi le premier quart à partir des lignes de côté, tout près du banc des Alouettes.
Évidemment, Trestman n'a pas obtenu le début de match qu'il souhaitait de son équipe. En seulement quelques minutes de jeu, les Argos menaient 14-0
Instinctivement, j'ai tourné mon regard du côté de Trestman afin d'observer son langage corporel à la suite de ce départ plutôt chaotique. J'ai été rassuré de constater qu'il a gardé son calme sans déroger de son plan de match qui était d'utiliser tous ses joueurs.
Durant la partie, Trestman n'a pas hésité à poser des questions à des vétérans comme Anthony Calvillo, Ben Cahoon.
J'apprécie son approche. Il est conscient que c'est un « nouveau jeu » pour lui. Il respecte le football canadien et c'est agréable de constater cela.
Ce fut intéressant de constater que l'offensive n'a pas écopé de pénalité pour avoir retardé le jeu. Cet aspect peut sembler anodin, mais le plus grand ajustement que Trestman doit réussir est d'apprivoiser le tempo plus rapide entre les essais au football canadien.
Trestman a pris les moyens nécessaires pour se familiariser avec la dynamique de la LCF. C'est lui qui commandait les jeux lors du premier quart avant de céder cette tâche au coordonnateur offensif, Scott Milanovich.
Au cours du match, le nouveau pilote des Alouettes n'a pas hésité à tenter de convertir des troisièmes essais. Bien sûr, c'est toujours plus facile d'oser dans de telles circonstances durant des matchs préparatoires.
Avec un recul de 14-0, l'attaque des Alouettes a converti un troisième essai et quatre verges à la ligne de 51 des Argos et ce jeu s'est avéré un tournant dans la partie. Cette passe captée par Danny Desriveaux a permis aux Alouettes d'enchaîner avec un touché et une poussée de 24 points consécutifs.
À travers ce premier test, Trestman a fait preuve d'une excellente stabilité sur les lignes de côté. Il n'a pas paniqué et c'est essentiel puisque les joueurs regardent du côté de l'entraîneur.
La belle performance de l'attaque
La performance de l'attaque est rassurante. Le mot efficacité décrit bien leur travail pour cette rencontre. Ils ont fait bouger les chaîneurs et réussi plusieurs premiers jeux. C'est encourageant de voir des « gros » jeux comme les touchés de Brian Bratton et Éric Deslauriers.
Mais un aspect m'a principalement impressionné et il s'agit du travail des quarts-arrières : Brad Banks, Adrian McPherson et Ricky Santos.
Ils ont tous effectué du bon boulot et ils ont démontré du sang froid. Tout semblait clair pour eux et ils savaient où lancer le ballon. Je n'ai pas remarqué d'hésitation de leur part et leur rythme était bon.
Pour employer une expression colorée : ils ne jouaient pas comme des poules pas de tête!
Je suis persuadé que les spectateurs ont remarqué ce point positif.
Ce qui est encore plus impressionnant, c'est que l'attaque des Alouettes a inscrit ses premiers touchés face à la première unité défensive des Argonauts. La plupart de leurs vétérans étaient en action.
Parlant des Argos, ils ont été un peu salauds à l'attaque, si vous me permettez l'expression. Non seulement ils ont amorcé la partie avec plusieurs réguliers, mais ils ont aussi déployé une attaque sans caucus
Ce scénario surprenant a désemparé quelque peu la défensive montréalaise. Dans les circonstances, les Alouettes ont fait preuve de caractère. J'avoue qu'à 14-0 Toronto, j'étais plutôt estomaqué.
En ce qui concerne la défensive, il m'est impossible de faire une évaluation complète de son travail puisque de nombreux joueurs sont blessés. Cependant, j'admets que ça demeure une petite source d'inquiétude, je dirais que je ne suis pas encore convaincu.
Le match pré-saison face aux Argos a surtout mis en valeur l'attaque des Alouettes et c'est peut-être normal. Rappelons-nous que l'entraîneur-chef est un homme d'attaque et il passe la plupart de son temps avec cette unité.
Les unités spéciales en ont arraché
Si la défensive n'était pas à point, ce fut encore pire pour les unités spéciales qui en ont tout simplement arraché.
Ça peut sembler difficile à croire, mais j'ai constaté qu'il manquait des joueurs sur le terrain à au moins six occasions sur les unités spéciales. On pouvait même apercevoir des joueurs sur le terrain qui faisaient des signes vers les lignes de côté en voulant dire : « Hey, il manque des joueurs! ».
Le portrait semble un désorganisé et certains joueurs ont même manqué d'ardeur sur quelques retours de botté.
Cette situation s'explique peut-être puisque 70 joueurs sont sur les lignes de côté lors d'un match pré-saison comparativement à 42 durant la saison régulière.
Je trouve ça dommage puisque plusieurs joueurs risquent de se tailler un poste au sein de l'équipe grâce à cette facette du jeu.
Sans oublier que Trestman avait insisté sur l'importance de ces unités dans le succès de son équipe. Vous pouvez être certains qu'ils vont discuter de ces problèmes durant les réunions.
Mais il existe tout de même une bonne nouvelle : Damon Duval a été solide une fois de plus, il représente une valeur sûre.
À ce moment-ci, il reste du travail à faire à tous les niveaux, mais c'est tout à fait normal.
Une déception, mais aussi une marque de respect pour Matthieu Proulx
Depuis le début du camp d'entraînement, Matthieu Proulx découvre la position de secondeur extérieur. En raison des blessures aux secondeurs Diamond Ferri et Reggie Hunt, les entraîneurs ont demandé à Proulx de relever ce défi.
D'un côté cette réalité est décevante pour Matthieu, mais il s'agit aussi d'une certaine forme de respect.
Les entraîneurs ont une haute estime de lui pour lui confier cette responsabilité. Le message des entraîneurs est : « On sait que tu peux nous aider comme maraudeur et on veut voir si tu peux collaborer comme secondeur ». De toute évidence, les entraîneurs le respectent.
Quelques facteurs jouent en la faveur de Matthieu dont le fait qu'il est un joueur intelligent. Donc je suis convaincu qu'il peut se débrouiller aux deux postes et qu'il ne fera pas d'erreurs de système. Par contre, il serait sans doute le premier à dire que tout arrive plus vite quand tu es présent dans le front défensif. Les lectures de jeu sont différentes et tu dois affronter des joueurs de 300 livres ce qu'il n'a jamais fait.
Ce n'est pas évident pour lui puisqu'il n'a jamais pratiqué de techniques pour se débarrasser de joueurs de ligne. De plus, il n'a jamais blitzé à partir de cette position. Ça peut sembler facile d'effectuer un blitz, mais ça prend des techniques pour te faufiler habilement. Ça fait seulement 10 jours qu'il évolue à cette position. Voilà pourquoi je suis certain qu'il a dû trouver ce défi exigeant au cours de la partie.
Mais quand je regarde ce qui se passe chez les Alouettes, je suis surpris de voir qu'il n'a pas eu sa chance comme maraudeur. J'ose espérer que Matthieu aura l'opportunité de prendre des répétitions au poste de maraudeur prochainement.
La ligne offensive mise sur de nouvelles armes
La ligne offensive a connu des moments difficiles la saison dernière et plusieurs personnes s'attendaient à des changements. Mais pour l'instant, les jeunes Josh Bourke et Skip Seagraves sont blessés et cette situation mêle les cartes. S'ils étaient arrivés en forme au camp, on aurait peut-être tenté de nouvelles expériences sur la ligne offensive.
Durant leur absence, les entraîneurs semblent plus à l'aise avec des vétérans. Pour le moment, les entraîneurs gardent les mêmes joueurs, mais ils changent leurs façons de faire. Ils misent sur de nouvelles protections et un nouveau système. Cette saison, le ballon sortira de la main du quart-arrière beaucoup plus rapidement ce qui facilitera leur tâche. Bref, on leur a fourni des armes supplémentaires.
Par contre, je ne suis pas encore convaincu que les Alouettes détiennent leur bloqueur du côté gauche. Durant l'échauffement avant la partie pré-saison de jeudi, l'entraîneur de la ligne offensive évaluait quatre nouveaux candidats à cette position. Les Alouettes travaillent fort pour palier à ce manque.
De bonnes et moins bonnes notes
Je profite de cette première chronique pour souligner les bonnes performances lors du premier match pré-saison.
Immédiatement, je songe aux receveurs québéois Danny Desriveaux et Éric Deslauriers. Un bon mot également pour la nouvelle menace offensive, Jason Armstead. Dès qu'il captait le ballon, plusieurs partisans se levaient de leur siège, la foule était captivée. On sent qu'il est explosif et excitant.
Après un début de partie difficile, le petit Larry Taylor a retrouvé ses moyens avec un bon retour de botté et un touché. C'est encourageant, mais je m'attendais à une plus grosse soirée de sa part.
Il a échappé quelques passes et mal jugé des bottés. Je me sentais un peu mal pour lui puisqu'il a été l'étoile depuis le début du camp et je trouvais dommage que ça ne se concrétise pas durant la partie. J'ai craint que la pression l'étouffe.
J'accorde une étoile au demi de coin Paul Woldu, un demi de coin de l'Université de la Saskatchewan repêché en 2008. Le porteur de ballon Brandon Whitaker a également réussi de belles courses. Cependant, Mike Imoh a été décevant et il a échappé deux fois le ballon.
Pas doute, c'est fini le country club
Depuis l'arrivée de Marc Trestman, je suis content d'observer un changement de cadence durant les entraînements des Alouettes.
C'est simple, ça fonctionne de cette façon au football. Depuis l'ère de Don Matthews, c'était le country club qui régnait, mais les Alouettes ont tout de même connu beaucoup de succès.
Les camps d'entraînement de la NFL préconisent un rythme intense et c'est la même chose au football universitaire. À la blague, je disais que ce sont sans doute les vétérans qui se sentent comme des recrues puisque les joueurs issus des universités sont habitués à de telles méthodes.
Un nouvel entraîneur doit briser les tendances et casser les vieilles habitudes. C'est primordial que tous les joueurs comprennent les nouvelles façons de faire.
Le message est clair : « Si ça ne vous convient pas, vous irez jouer ailleurs ».
Mais Trestman se promène beaucoup sur le terrain pendant les entraînements et il ne se gêne pas pour défier certains joueurs et passer des messages. Je l'ai vu discuter avec un secondeur et lui mentionner : «Ce fut difficile hier, mais aujourd'hui tu dois m'en donner plus».
Évidemment, il a prononcé cette phrase afin que tous les joueurs entendent, mais c'était fait avec respect. Il ne faisait pas un show!
L'année est jeune, mais on ne peut pas s'empêcher de sentir un vent de fraîcheur dans l'équipe, un renouveau. Les Alouettes veulent installer une nouvelle culture.
L'organisation met l'emphase sur un certain type de joueurs qui se défoncent à tous les jeux. Les entraîneurs veulent valoriser l'effort et éviter les erreurs mentales. Le caractère passera devant le talent si bien qu'un joueur talentueux qui n'embarque pas dans le système ne restera pas avec l'équipe.
*Propos recueillis par Éric Leblanc