C'est évident que les Alouettes n'auraient jamais dû se retrouver dans une fin de match aussi corsée face aux Blue Bombers de Winnipeg et tout commence avec les ratés sur les unités spéciales.

Les unités spéciales s'avèrent le point faible des Alouettes depuis le début de la saison, mais un botté bloqué à ce moment du match (fin du troisième quart), c'est inacceptable.

Les joueurs doivent savoir dans quelle situation ils se trouvent et ils doivent comprendre l'objectif ou la stratégie de l'autre équipe. On a remarqué que quelques joueurs n'ont même pas tenté de bloquer leur adversaire car ils pensaient déjà à effectuer leur plaqué sur le retour de botté.

Parfois, c'est ce qui arrive, les joueurs se laissent endormir et oublient légèrement de protéger leur botteur et ça s'est avéré une erreur vraiment coûteuse. Ce touché sur le botté bloqué a changé le momentum du match.

Ensuite, le quart des Blue Bombers Alex Brink a réussi quelques jeux importants et c'est à ce moment que les blessures dans la tertiaire montréalaise sont entrées en ligne de compte. Je ne peux pas dire que la tertiaire a mal joué, mais les joueurs n'ont pas réussi à stopper les gros jeux comme ça devrait être le cas. J'ai tout de même remarqué que certains joueurs des Alouettes ont bien joué comme Paul Woldu.

Tout comme moi, vous avez sans doute remarqué que les Alouettes semblent avoir besoin de plusieurs avertissements cette saison avant de saisir le message. Par contre, les Alouettes ne sont pas la seule équipe à vivre cette situation qui est généralisée dans la Ligue canadienne cette année. Les formations ont de la difficulté à garder leur erre d'aller à l'exception des Lions de la Colombie-Britannique, qui présentent un dossier de 7-6 après avoir amorcé le calendrier avec cinq défaites.

Bref, c'est vraiment un phénomène répandu : c'est difficile d'afficher de la constance cette année et c'est plutôt spécial.

Ce contexte crée une drôle d'année, mais une belle année avec une plus grande parité. Après tout, on est souvent habitué de voir les Alouettes installés au premier rang dès le début septembre, ce qui produit des dernières parties moins intéressantes. En même temps, cette situation doit être frustrante pour les équipes qui ne semblent pas être en mesure de garder leur momentum.

Pour revenir aux Alouettes, ils ont quand même connu un excellent match à Edmonton tout en offrant, dans l'ensemble, une autre bonne performance contre Winnipeg. C'est de bon augure pour les Alouettes surtout qu'Anthony Calvillo semble en santé, Jamel Richardson aussi ainsi que Brandon Whitaker.

Les Alouettes sont remontés au premier rang et je ne pense pas qu'ils vont le perdre. Ils affrontent Toronto cette semaine et ça risque d'être difficile pour les Argonauts de s'imposer à Montréal.

La question demeure de savoir s'ils termineront au premier rang? Chose certaine, ce serait très bon pour l'équipe parce que les blessures jouent un grand rôle cette année dans la LCF. On remarque que les équipes moins affectées gagnent et les autres perdent, si bien qu'une semaine supplémentaire de congé avant d'amorcer les éliminatoires risque d'être encore plus importante.

La première position dans l'Est s'avère toujours l'objectif des entraîneurs. Je m'attends donc à ce que les Alouettes ne ralentissent pas en visant ce titre.

Bien sûr, quand tu es le propriétaire d'une équipe, tu veux toujours obtenir cette partie et jouer devant 56 000 partisans au Stade olympique, c'est important. Du côté de l'entraîneur et des joueurs, tu veux posséder cet avantage en prévision de la Coupe Grey.

Deux points principaux à améliorer

Au cours des cinq dernières parties de la saison régulière, les Alouettes devront s'attarder à corriger quelques éléments et surtout sur les unités spéciales. Jusqu'à maintenant, la troupe de Marc Trestman est parvenue à limiter les dégâts, mais on ne crée rien avec cette dimension. Afin de connaître du succès, c'est important que toutes les unités contribuent plus la saison progresse.

Présentement, les unités spéciales font un boulot correct sur les retours de botté, mais ils permettent trop de longs retours comme celui pour un touché contre les Eskimos et ces gaffes peuvent faire très mal.

Le botté bloqué a bien sûr été coûteux contre Winnipeg, mais ce n'est pas tout, on ne génère rien sur les retours... Les Alouettes ont libéré le retourneur Tim Maypray et je comprends cette décision parce qu'il ne créait pas grand-chose, mais Perry Floyd ne fait pas vraiment mieux.

C'est primordial de préciser qu'il ne faut pas seulement blâmer le retourneur. Les joueurs devant lui doivent réussir les blocs. D'ailleurs, quand un retourneur inscrit un touché, c'est très souvent parce qu'il a profité de beaux blocs. Présentement, c'est évident que ça fait défaut dans cet aspect. Bien sûr, le retourneur doit aussi créer des choses et faire manquer des plaqués à un ou deux gars. Malheureusement, ce n'est pas le cas pour Floyd.

L'autre point majeur à régler demeure l'indiscipline. Ça ne fait aucun sens de commettre 18 pénalités dans une rencontre et coach Trestman ne va pas tolérer cela, mais je me demande ce que tu peux faire à un certain moment? Ce n'est pas la première fois qu'il aborde ce sujet avec ses joueurs.

Les Alouettes ont écopé de quelques punitions inutiles et complèment idiotes comme rudesse contre le quart, conduite antisportive et hors-jeu. Par contre, tu peux vivre avec quelques infractions pour obstruction ou avoir retenu. Les joueurs retiennent moins bien les instructions cette année, mais je ne sais pas comment expliquer ce constat.

*Propos recueillis par Éric Leblanc