Une nouvelle dynamique en attaque
Football lundi, 29 oct. 2007. 20:42 samedi, 14 déc. 2024. 12:06
Sachant que leur place en éliminatoires était assurée avant d'affronter les Stampeders de Calgary, les Alouettes auraient pu se contenter de faire acte de présence en se disant qu'ils n'avaient rien à gagner, samedi, mais ce n'est pas ce qu'ils ont fait.
Les hommes de Jim Popp semblent avoir compris que dans le dernier droit de la saison, au-delà de la victoire, une équipe cherche à prendre son élan et à développer de bonnes habitudes pour espérer aller le plus loin possible dans la deuxième saison. Toutes les facettes de l'équipe ont contribué à cette victoire de 33-32 qui, il est bon de le souligner, a été arrachée sur le terrain de l'adversaire, où c'était pénible pour la formation montréalaise depuis quelque temps.
Je retiens deux points positifs majeurs de ce match.
Le premier, c'est que les Alouettes ont finalement remporté la bataille des revirements en en provoquant cinq tout en en commettant qu'un seul. Je dis souvent qu'après la colonne des victoires et des défaites, la statistique la plus importante au football est celle des revirements. C'est encore plus vrai quand arrivent les matchs sans lendemain, où tout est amplifié et les erreurs ne pardonnent pas.
Un revirement en saison régulière, c'est fatiguant, mais il y a toujours la possibilité de se racheter la semaine suivante. Quand tu es victime d'un revirement en éliminatoires, la pression est encore plus forte. C'est la statistique qui fait foi de tout. Lors des deux derniers matchs contre Toronto, la défensive des Alouettes avait eu plusieurs occasions de redonner le ballon à l'attaque, mais avait cruellement manqué d'opportunisme. Contre Calgary, elle a terminé ses jeux et l'unité offensive l'en a remercié en allant chercher 17 points à la suite de revirements.
Ce qu'il ne faut pas oublier, c'est que les revirements permettent à l'offensive non seulement de reprendre le ballon, mais bien souvent de le reprendre en position favorable sur le terrain. On a pu le constater contre Calgary. À un certain moment, l'attaque des Alouettes n'avait généré que 43 verges de gains mais était parvenue à inscrire dix points au tableau. Ça veut tout dire!
Samedi, les revirements créés par les Alouettes ont coupé le souffle aux Stampeders. Rappelez-vous la facilité avec laquelle Calgary a monté le terrain pour aller inscrire le premier touché du match sur leur première séquence en attaque. Au sol, dans les airs, les Alouettes étaient sans défense et on se disait qu'on allait assister à toute une dégelée, mais les visiteurs ont réussi à soutirer le ballon aux Stamps sur leurs deux possessions suivantes et le vent a changé de côté. La défensive des Alouettes a permis à l'attaque de se mettre en marche, de prendre son rythme et d'aller marquer des points.
Les deux premiers revirements créés par les Alouettes ont été des échappés du porteur de ballon Joffrey Reynolds, ce qui n'est certainement pas un hasard. Avant le match, les Stampeders étaient l'équipe dont les joueurs avaient échappé le plus souvent le ballon dans la Ligue canadienne et je suis convaincu que les entraîneurs de la défensive des Alouettes étaient au courant de cette statistique. On a vu les joueurs arriver au plaqué et donner des coups de poing sur le ballon pour en faire perdre le contrôle à l'adversaire. Aussi, c'est une chose de créer des échappés, mais encore faut-il récupérer le ballon pour que cette agressivité rapporte. Ça prend donc une bonne poursuite de tout le monde sur le terrain et ça aussi, les Alouettes l'ont bien fait.
Maas et Brady : le jour et la nuit
La deuxième chose qu'il est bon de souligner, c'est l'étincelle qu'a créé l'arrivée de Marcus Brady dans le match en remplacement de Jason Maas.
Maas a débuté le match, mais Jim Popp a décidé de le laisser sur le banc après qu'il eut complété seulement deux de ses huit premières passes pour des gains de 22 verges. Était-il trop gonflé à bloc? Voulait-il trop bien faire? Peu importe, ça ne fonctionnait vraiment pas quand il était dans le caucus.
Aussitôt que Brady a foulé le terrain, on a vu la différence. Il débordait de confiance, ses passes étaient puissantes et précises. Dès qu'il a commencé à diriger l'attaque, tout s'est mis à se dérouler plus rapidement, le tempo s'est accéléré et tout le monde s'est mis à mieux jouer. Le changement de dynamique a été flagrant.
La mobilité de Brady lui a non seulement permis d'aller chercher des premiers essais, mais aussi d'échapper à la pression du front défensif des Stampeders pour se donner plus de temps pour trouver ses receveurs. Maas n'a pas montré qu'il pouvait le faire, et dieu sait que Calvillo non plus. Il faut se réjouir de la bonne performance de Brady, un gars qui fait sa petite affaire sans trop faire de bruit depuis le début de l'année. Pas de plainte, pas de déclarations choc et quand on lui fait appel, il répond vraiment de belle façon.
J'entends déjà les pessimistes dire que Brady affrontait la pire défensive de la Ligue. C'est vrai, mais honnêtement, je crois que les Alouettes s'en balancent un peu. C'est une équipe qui a ses propres problèmes et qui est juste heureuse d'avoir marqué 33 points et d'avoir gagné un match de football.
Ne pas reculer à Winnipeg
Ceci étant dit, je crois que Marcus Brady a mérité de commencer le dernier match de la saison régulière contre Winnipeg. Je sais que Jason Maas a plus d'expérience comme partant, qu'il a déjà récolté plus de 5000 verges dans une saison, mais au cours des dernières années, il a toujours connu plus de succès en relève. Je crois donc que le dernier match aura permis à Popp de déterminer le rôle de chacun de ses quarts-arrières pour la fin de la saison.
Toutefois, c'est bien beau les éloges, mais tout n'est pas rose chez les Alouettes et il y a encore place à amélioration. Même si elle a fait les gros jeux aux moments opportuns, la défensive a accordé beaucoup de verges aux Stampeders. Si l'équipe s'en va à Winnipeg et se fait donner une volée, c'est le retour à la case départ.
Le but ne sera pas nécessairement de gagner à tout prix, parce qu'il faut s'assurer que tout le monde soit en santé pour le début des éliminatoires, mais de sortir de Winnipeg avec le sentiment d'avoir bien joué et d'avoir progressé.
*Propos recueillis par RDS.ca.
Les hommes de Jim Popp semblent avoir compris que dans le dernier droit de la saison, au-delà de la victoire, une équipe cherche à prendre son élan et à développer de bonnes habitudes pour espérer aller le plus loin possible dans la deuxième saison. Toutes les facettes de l'équipe ont contribué à cette victoire de 33-32 qui, il est bon de le souligner, a été arrachée sur le terrain de l'adversaire, où c'était pénible pour la formation montréalaise depuis quelque temps.
Je retiens deux points positifs majeurs de ce match.
Le premier, c'est que les Alouettes ont finalement remporté la bataille des revirements en en provoquant cinq tout en en commettant qu'un seul. Je dis souvent qu'après la colonne des victoires et des défaites, la statistique la plus importante au football est celle des revirements. C'est encore plus vrai quand arrivent les matchs sans lendemain, où tout est amplifié et les erreurs ne pardonnent pas.
Un revirement en saison régulière, c'est fatiguant, mais il y a toujours la possibilité de se racheter la semaine suivante. Quand tu es victime d'un revirement en éliminatoires, la pression est encore plus forte. C'est la statistique qui fait foi de tout. Lors des deux derniers matchs contre Toronto, la défensive des Alouettes avait eu plusieurs occasions de redonner le ballon à l'attaque, mais avait cruellement manqué d'opportunisme. Contre Calgary, elle a terminé ses jeux et l'unité offensive l'en a remercié en allant chercher 17 points à la suite de revirements.
Ce qu'il ne faut pas oublier, c'est que les revirements permettent à l'offensive non seulement de reprendre le ballon, mais bien souvent de le reprendre en position favorable sur le terrain. On a pu le constater contre Calgary. À un certain moment, l'attaque des Alouettes n'avait généré que 43 verges de gains mais était parvenue à inscrire dix points au tableau. Ça veut tout dire!
Samedi, les revirements créés par les Alouettes ont coupé le souffle aux Stampeders. Rappelez-vous la facilité avec laquelle Calgary a monté le terrain pour aller inscrire le premier touché du match sur leur première séquence en attaque. Au sol, dans les airs, les Alouettes étaient sans défense et on se disait qu'on allait assister à toute une dégelée, mais les visiteurs ont réussi à soutirer le ballon aux Stamps sur leurs deux possessions suivantes et le vent a changé de côté. La défensive des Alouettes a permis à l'attaque de se mettre en marche, de prendre son rythme et d'aller marquer des points.
Les deux premiers revirements créés par les Alouettes ont été des échappés du porteur de ballon Joffrey Reynolds, ce qui n'est certainement pas un hasard. Avant le match, les Stampeders étaient l'équipe dont les joueurs avaient échappé le plus souvent le ballon dans la Ligue canadienne et je suis convaincu que les entraîneurs de la défensive des Alouettes étaient au courant de cette statistique. On a vu les joueurs arriver au plaqué et donner des coups de poing sur le ballon pour en faire perdre le contrôle à l'adversaire. Aussi, c'est une chose de créer des échappés, mais encore faut-il récupérer le ballon pour que cette agressivité rapporte. Ça prend donc une bonne poursuite de tout le monde sur le terrain et ça aussi, les Alouettes l'ont bien fait.
Maas et Brady : le jour et la nuit
La deuxième chose qu'il est bon de souligner, c'est l'étincelle qu'a créé l'arrivée de Marcus Brady dans le match en remplacement de Jason Maas.
Maas a débuté le match, mais Jim Popp a décidé de le laisser sur le banc après qu'il eut complété seulement deux de ses huit premières passes pour des gains de 22 verges. Était-il trop gonflé à bloc? Voulait-il trop bien faire? Peu importe, ça ne fonctionnait vraiment pas quand il était dans le caucus.
Aussitôt que Brady a foulé le terrain, on a vu la différence. Il débordait de confiance, ses passes étaient puissantes et précises. Dès qu'il a commencé à diriger l'attaque, tout s'est mis à se dérouler plus rapidement, le tempo s'est accéléré et tout le monde s'est mis à mieux jouer. Le changement de dynamique a été flagrant.
La mobilité de Brady lui a non seulement permis d'aller chercher des premiers essais, mais aussi d'échapper à la pression du front défensif des Stampeders pour se donner plus de temps pour trouver ses receveurs. Maas n'a pas montré qu'il pouvait le faire, et dieu sait que Calvillo non plus. Il faut se réjouir de la bonne performance de Brady, un gars qui fait sa petite affaire sans trop faire de bruit depuis le début de l'année. Pas de plainte, pas de déclarations choc et quand on lui fait appel, il répond vraiment de belle façon.
J'entends déjà les pessimistes dire que Brady affrontait la pire défensive de la Ligue. C'est vrai, mais honnêtement, je crois que les Alouettes s'en balancent un peu. C'est une équipe qui a ses propres problèmes et qui est juste heureuse d'avoir marqué 33 points et d'avoir gagné un match de football.
Ne pas reculer à Winnipeg
Ceci étant dit, je crois que Marcus Brady a mérité de commencer le dernier match de la saison régulière contre Winnipeg. Je sais que Jason Maas a plus d'expérience comme partant, qu'il a déjà récolté plus de 5000 verges dans une saison, mais au cours des dernières années, il a toujours connu plus de succès en relève. Je crois donc que le dernier match aura permis à Popp de déterminer le rôle de chacun de ses quarts-arrières pour la fin de la saison.
Toutefois, c'est bien beau les éloges, mais tout n'est pas rose chez les Alouettes et il y a encore place à amélioration. Même si elle a fait les gros jeux aux moments opportuns, la défensive a accordé beaucoup de verges aux Stampeders. Si l'équipe s'en va à Winnipeg et se fait donner une volée, c'est le retour à la case départ.
Le but ne sera pas nécessairement de gagner à tout prix, parce qu'il faut s'assurer que tout le monde soit en santé pour le début des éliminatoires, mais de sortir de Winnipeg avec le sentiment d'avoir bien joué et d'avoir progressé.
*Propos recueillis par RDS.ca.