MONTRÉAL - Le Rouge et Or de l’Université Laval a changé le paysage du football universitaire au Canada en remportant la Coupe Vanier en 1999, la première de huit.

Quinze ans après la première conquête des Lavallois, les Carabins de l’Université de Montréal deviennent la deuxième université francophone à gagner le titre canadien.

Au fil des années, plusieurs joueurs ont fait le choix de joindre les Carabins pour écrire l’histoire du programme. Certains auraient pu choisir l'Université Laval et compteraient plus d'une bague à leurs doigts. Mais ils ont choisi l'UdeM pour aider le programme à se rendre où il est aujourd’hui. Pour ramener la première coupe Vanier sur le campus.

« Je vais pouvoir m’en aller de l’université en paix. Quand on m’a recruté, on m’a dit : "veux-tu créer l’histoire". Je pense que je ne pouvais pas mieux terminer ma carrière en levant la coupe avec meschums », a affirmé le plaqueur défensif Mathieu Girard au terme de ses cinq années avec les Bleus.

« En ce moment, je pense que c’est le sommet de la vie de plusieurs joueurs dans l’équipe. Quand tu as la chance de jouer au football, tu regardes la Coupe Vanier et c’est un objectif de vie. Tout le monde qui a décidé de venir à l’UdeM l’a fait pour marquer l’histoire. On ne voulait pas aller quelque part pour gagner une autre coupe. On voulait être les premiers à le faire ici et on a réussi », relatait le garde Marc Glaude, qui espère que les succès se poursuivront dans les prochaines années.

Le secondeur Byron Archambault ne sait jamais caché pour dire qu’il voulait remporter une Coupe Vanier pour l’Université de Montréal. Pas seulement pour les joueurs et les entraîneurs, mais aussi pour toute la famille du programme.

« Quand on parle de famille, on parle de Byron, a déclaré l’entraîneur-chef des Bleus, Danny Maciocia. Il avait le choix d’aller ailleurs lorsqu’on le recrutait. Il m’a appelé et m’a demandé si je comptais rester ici pour les quatre ou cinq prochaines années. Je lui ai donné cette garantie. »

« Je lui ai dit que je voulais que je devienne une extension de sa famille et aujourd’hui nous avons une relation incroyable. On passe beaucoup de temps ensemble. D’avoir gagné un championnat avec ce jeune homme qui a tout un avenir dans le football, c’est un moment spécial », a souligné Maciocia, le premier entraîneur-chef à avoir remporté les Coupes Vanier et Grey.

L’entraîneur montréalais avait comme rêve de remporter un titre dans sa ville. Ayant été entraîneur de position et coordonnateur offensif avec les Alouettes au tournant des années 2000, Maciocia était heureux de vivre ce moment à Montréal.

« Je suis content d’avoir fait ça dans un stade qui m’a donné tellement de bons souvenirs avec les Alouettes. Ç’a toujours été un objectif de gagner un championnat dans ma ville. Je ne pense pas que les coupes Grey remportées à Edmonton peuvent égaler ce qu’on vient de vivre », disait-il, lui qui avait une pensée pour son frère décédé du cancer il y a cinq ans et sa femme pour tous les sacrifices qu'elle a faits.

L’histoire sera gravée à jamais. Personne ne pourra enlever cette Coupe Vanier à l’édition 2014 des Carabins. Le chemin pour y retourner ne sera pas plus facile, et même, probablement encore plus difficile.

Le Rouge et Or sera affamé pour venger l'échec de 2014. Toutes les équipes du Réseau du sport étudiant du Québec voudront aussi imiter ce que les Bleus ont réussi cette année.

« Je ne sais pas si c’est le début d’une nouvelle ère. Nous avions besoin d’un visage nouveau. C’est bon pour le football en général. Je crois que ça permet à d’autres institutions de croire que cela pourrait leur arriver à eux aussi. S’ils retirent cela de la victoire d’aujourd’hui, je pense que c’est un message positif », notait Maciocia.

Les Carabins méritent les succès connus, la conquête de la Coupe Vanier et les célébrations qui suivront.

Mais l’année prochaine, ils commenceront la saison avec le poids d'être champions canadiens, une autre première dans l’histoire du programme.