MONTRÉAL – Un réveil au quatrième quart de l’attaque du Vert & Or de l’Université Sherbrooke lui a permis de signer une importante victoire de 20-11 face aux Redmen de l’Université McGill, samedi, au Stade Percival-Molson.

Inerte pendant trois quarts, l’unité offensive sherbrookoise a inscrit son premier majeur depuis le match d’ouverture lors du dernier quart. Il s’agissait d’un premier touché en 12 quarts pour l’attaque du Vert & Or, soit une séquence de 175 minutes et 14 secondes sans atteindre la zone des buts.

Le quart-arrière Jean-Christophe Bourque-St-Hilaire, qui effectuait son premier départ de la saison, a remis à son porteur de ballon qui lui a redonné le ballon. Le « flea flicker » a permis au receveur Frédérick Caron de se démarquer pour capter facilement la longue passe de 43 verges de son quart pour le touché.

Les visiteurs ont ajouté un autre touché sur une course d’une verge de Bourque-St-Hilaire avec 2:44 à faire au match.

« Ce que ça prouve, c’est que les habiletés sont là, mais que tout est dans la tête, a indiqué l’entraîneur-chef de l’UdeS, David Lessard. En attaque, on se demande comment on a pu offrir trois quarts de médiocrité et que tout à coup, on se vire et qu’on ait l’air de ça. Ça fait du bien. Il faut bâtir là-dessus. »

Les Redmen, qui ont remplacé leur pivot Frédéric Paquette-Perrault au quatrième quart, ont remonté le terrain jusqu’à la ligne du milieu. Matthew Mannarino a toutefois été intercepté par Keith Sanscartier avec 2:07 à faire. McGill a eu une dernière chance, mais la défense du Vert & Or a de nouveau réalisé une interception, cette fois dans la zone des buts.

Ce revirement provoqué par Alexandre Chevrier s’avère crucial pour la course aux éliminatoires puisque Sherbrooke détient maintenant le bris d’égalité sur McGill qui l’avait vaincu 19-18 en Estrie plus tôt cette saison.

« Il aurait fallu qu’on ferme le cercueil dès le début du troisième quart, a analysé le joueur de ligne offensive des Redmen, Pierre-Olivier Daloze. On n’a pas réussi à le faire. On a senti qu’ils ont eu un regain d’énergie et on n’a pas répondu à cela. On a attendu et on n’a pas été opportuniste quand notre défense faisait des gros jeux. »

Une grande part de ce gain revient à l’unité défensive de Guillaume Boucher, qui était particulièrement fier de ses ouailles après la rencontre. En plus de réaliser quatre sacs et de provoquer 7 revirements (2 interceptions, 5 revirements sur essai), la défense a forcé les Redmen à concéder un touché de sûreté au tout début du quatrième quart, ce qui s’est avéré être un tournant dans la partie.

Après une mauvaise remise du centre à Bourque-St-Hilaire, les locaux ont récupéré le ballon libre alors que l’attaque des Renards menaçait à la ligne de 5 de McGill. Incapables de gagner un premier essai, les Redmen ont donné deux points à leur adversaire pour rétrécir leur avance à 11-6.

« S’il n’y a pas la performance magistrale de la défense, ça n’existe pas (cette victoire) », a lancé Lessard qui s’est choqué contre son attaque après le troisième quart.

« C’est une défense de championnat. Il y a énormément de bons joueurs. Elle est très bien dirigée et joue du bon foot. Notre défense n’a rien à envier à aucune unité défensive de notre division. Ça prend des unités spéciales et une attaque qui l’appuient », a ajouté celui qui a souligné les ajustements apportés par ses entraîneurs offensifs à la mi-temps.

« Notre philosophie en défense, c’est d’être le grand frère de l’attaque. On veut leur donner le ballon le plus souvent possible. Aujourd’hui, on a vraiment bien réussi notre objectif. On a tenu le coup pendant tout le match, peu importe comment ça allait offensivement. On y a cru et ç’a porté ses fruits », a expliqué l’ailier défensif sherbrookois Alexandre Gagnon qui a réussi deux sacs en plus d’un autre plaqué pour des pertes.

Le Vert & Or et les Redmen montrent tous deux une fiche de 2-2 à la mi-saison. Sherbrooke accueillera l’Université de Montréal la semaine prochaine alors que l’Université McGill voyagera à Québec pour affronter le Rouge et Or.

L’attaque sherbrookoise en panne en 1re demie

Rien n’indiquait un dénouement du genre après trois quarts. L’attaque du Vert & Or n’a gagné que 15 verges totales et deux premiers jeux au cours des deux premiers quarts. Ce fut un peu mieux au troisième quart, mais Bourque-St-Hilaire et ses coéquipiers peinaient à gagner des premiers jeux.

Au chapitre des statistiques finales, le Vert & Or affichait 14 premiers essais gagnés, dont 7 au dernier quart, et 204 verges d’attaque au total. La troupe de David Lessard n’a commis que deux revirements, dont un qui a été le résultat d’un genou au sol de Bourque-St-Hilaire pour mettre fin au match.

« Au début de match, étant donné que c’était ma première partie comme partant, j’avais de la difficulté à mettre le ballon dans les mains de mes receveurs, a affirmé Bourque-St-Hilaire. Les lectures étaient bonnes et je lançais à la bonne personne. Il fallait seulement que je relaxe plus dans ma pochette. Aux troisième et quatrième quarts, j’étais en confiance et je trouvais mes receveurs. »

L’attaque de Benoit Groulx n’a guère fait mieux que celle de Sherbrooke alors qu’elle n’a conclu que trois séries offensives avec des points au cours du match, dont une par un simple. Après deux bonnes séquences au premier quart, Paquette-Perrault a connu des difficultés. Le front défensif de Sherbrooke a fait un excellent travail en appliquant beaucoup de pression sur le jeune pivot de première année.

Les Redmen ont ouvert la marque grâce à une course de 5 verges du receveur finissant Louis Brouillette au premier quart. Paquette-Perrault, qui a conclu la rencontre avec 139 verges par la passe, a bien mené son attaque lors de cette série avec notamment une longue passe de 43 verges à Rémi Bertellin. Sherbrooke s’est aussi tiré dans le pied avec une pénalité 15 verges sur ce jeu.

Les Redmen ont ajouté trois points grâce à un excellent retour de dégagement de 60 verges de Pier-Olivier Grenier-Gachet qui plaçait son équipe à la ligne de 18 de l’UdeS. Findlay Brown a suivi deux jeux plus tard avec un placement de 19 verges pour faire 10-2 avec 6:36 à écouler avant la mi-temps.

« Il faut leur donner le mérite. Ils ont joué un bon match. Mais c’est clair que nous aurions dû sortir plus fort. Nous avons laissé beaucoup de points sur le terrain », a évalué Paquette-Perrault qui a complété 10 de ses 19 passes tentées sans lancer d'interception.

« On n’a pas joué à notre niveau durant toute la partie, que ce soit sur n’importe quelle unité. On ne s’est pas réveillé comme on aurait dû le faire en deuxième demie. Au final, l’équipe n’a pas donné un effort soutenu durant quatre quarts », a observé Daloze.

Le Vert & Or peut remercier sa défense et son botteur Mathieu Hébert pour leurs quatre points de la première demie. Hébert, qui a effectué neuf dégagements lors des deux premiers quarts, a refoulé les Redmen dans le fond de leur territoire et l’unité défensive sherbrookoise les a gardés à cet endroit les forçant à concéder deux touchés de sûreté.

Hébert s’occupait de tous les bottés en raison d’une blessure au botteur de précision recrue Pierre-Antoine D’Astous. Hébert a été impeccable sur ses bottés de dégagement, mais a raté ses deux tentatives de placement.