Gustave Sylvestre a repris goût au football et à l'école
Universitaire vendredi, 10 nov. 2017. 12:43 vendredi, 13 déc. 2024. 18:49MONTRÉAL- « Il est complètement transformé! » Danny Maciocia ne cache pas sa fierté envers Gustave Sylvestre qui avait perdu la flamme du football et tout intérêt envers l’école durant ses études collégiales. Il a fini par accrocher ses crampons en 2013, mais un appel de Maciocia a changé sa vie.
« J’avais choisi de prendre une pause pour travailler dans les bars. Mais ce n’était pas la meilleure période de ma vie, je trouvais ça vraiment plate de travailler surtout quand je voyais mes chums qui continuaient de jouer. J’en pleurais presque de voir mes amis sur le terrain, ça me brisait le cœur », s’est rappelé le joueur de ligne offensive de six pieds quatre pouces et 274 livres.
« Je n’y repense pas souvent parce qu’on s’investit beaucoup dans le football et j’en oublie parfois un peu que je ne jouais pas en 2013 et ça ne me tentait plus de jouer », a ajouté Sylvestre dont la chevelure a absorbé une coloration jaune comme plusieurs de ses coéquipiers.
Bien au fait de son grand potentiel, Maciocia a tenté sa chance pour le convaincre de joindre la famille des Carabins.
« Je pensais que mon parcours était fini parce que ça n’allait pas super bien à l’école. Danny m’a dit qu’il avait un plan pour moi, que ça pouvait se passer autrement que de juste lâcher l’école et le foot. Il a relancé ma carrière, je lui dois beaucoup. D’être rendu là aujourd’hui, je ne pourrais pas demander mieux. Je vis un peu un rêve chaque jour », a statué Sylvestre qui a pris le soin de parler sans filtre.
Ce contexte de rêve, c’est non seulement d’avoir repris goût au football et à l’école. Sylvestre a été choisi sur l’équipe d’étoiles du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ).
« Danny me disait que je pourrais devenir un élément important de son équipe. Je pensais qu’il me disait un peu n’importe quoi, mais j’ai voulu essayer et je me suis retrouvé partant à gauche après la première semaine d’entraînement. Il ne m’avait peut-être pas menti », a raconté Sylvestre en esquissant un sourire.
« Il a été notre bloqueur à gauche partant à sa première année quand on a gagné la coupe Vanier. Depuis qu’il est là, il joue du bon football pour nous et ça va bien à l’école pour lui. Je suis très content qu’il soit là, il procure un certain leadership puisqu’il a vécu plusieurs choses dans les dernières années. On a besoin de ses qualités et sa présence sur le terrain et dans le vestiaire », a raconté Maciocia.
Le bloqueur à gauche peut maintenant croire à une carrière dans la Ligue canadienne de football.
« Je n’étais pas un gros gars de gymnase avant. L’an passé, j’ai compris que c’était probablement le moment de m’y mettre si je voulais accomplir quelque chose au football. Depuis ce temps, ça va très bien, j’ai beaucoup progressé physiquement. On peut dire que j’ai récolté ce que j’ai semé en étant choisi sur l’équipe d’étoiles. C’est juste plaisant de voir que t’as des résultats quand tu travailles », a confié celui qui devrait officiellement son baccalauréat cet hiver après avoir complété des cours préparatoires.
Sylvestre sait qu’il devra continuer dans ce sens pour participer aux évaluations de la LCF l’an prochain.
« Je sais qu’il me manque un peu de poids pour grimper à ce niveau. Mon but n’est pas nécessairement de me tailler une place directement. On verra ce que je peux réussir à partir d’un camp d’entraînement. Je ne me fais pas de fausses idées », a noté celui qui est content d’avoir retrouvé, au sein des Carabins, l’esprit familial qu’il avait tant aimé au Collège Notre-Dame.
Tout ce travail a permis à Sylvestre de s’ouvrir les yeux.
« Quand tu vois des jeunes comme Gustave ou Junior Luke qui ont besoin d’un an ou deux, mais qui finissent par réaliser leur potentiel, c’est une grande satisfaction pour les entraîneurs et notre programme », a noté Maciocia.
Louis-Mathieu Normandin, un étudiant-athlète hors pair
Si l’entraîneur des Carabins était emballé par l’évolution de Sylvestre, il n’avait pas assez de compliments pour encenser le receveur Louis-Mathieu Normandin qui a mérité la mention d’honneur de la gouverneure générale pour son excellence sportive et académique.
En plus de briller sur le terrain, Normandin s’est illustré dans ses études en Administration (HEC) avec une moyenne de 4 sur 4,3. Il s’est donc classé parmi le top-8 académique des athlètes U Sports.
« Ça, pour moi, ça devrait faire les manchettes. Ce jeune a réussi cet exploit en plus de son implication au football qui prend environ 25 heures par semaine! Je vais me souvenir de cette fierté pour le reste de ma vie parce que j’ai participé à cet effort avec la structure qui a été mise en place », a exprimé Maciocia qui était heureux de parler de son receveur membre de l’équipe d’étoiles du RSEQ.
Une mission importante pour Hamel
Normandin et ses coéquipiers doivent maintenant étudier en profondeur les tendances du Rouge et Or de l’Université Laval. Du côté défensif, le maraudeur François Hamel est reconnu comme une référence dans ce travail.
« Je veux apprendre leurs formations et leurs tendances par cœur pour les reconnaître sur le terrain. Je m’attends à être en mesure d’aider mes demis défensifs et mes secondeurs pour les avertir de certaines possibilités », a précisé Hamel.
« C’est comme notre voltigeur de centre, il est capable de calmer tout le monde et placer les joueurs autour de lui. Il comprend toutes les positions et il est en mesure de déceler plusieurs indices chez l’adversaire », a ciblé Maciocia.
Son influence pourrait être précieuse face au Rouge et Or surtout que Hamel connaît cette rivalité en détail puisque son frère Julien a joué pour les Carabins jusqu’en 2010.
« C’est le fun à entretenir, on a du plaisir à les haïr si on peut dire. On veut tellement bien faire dans ces rencontres. L’atmosphère est incroyable, ce sera impossible de la reproduire après notre carrière, il faut en profiter le plus possible », a indiqué Hamel dont le frère était reconnu pour son intensité et sa contribution physique.