MONTRÉAL - Saison après saison, les Carabins de l’Université de Montréal doivent répondre à la même question : parviendront-ils enfin à battre le Rouge et Or de l’Université Laval durant les éliminatoires? Battus par seulement trois points en 2013, les Bleus peuvent y croire plus que jamais.

Bien sûr, la troupe de Danny Maciocia devra s’assurer de poursuivre sa progression malgré la perte de plusieurs pièces importantes comme David Foucault, Antoine Pruneau, Alexandre Dupuis, David Ménard, Alexis Rousseau-Saine et Rotrand Sené, mais la grande profondeur des Carabins semble être en mesure de compenser.

Byron Archambault« Le visage sera un peu différent, mais j’adore ce que je vois au sein du groupe. La chimie est exceptionnelle et on prend parfois cet élément pour acquis, mais on devrait toujours travailler là-dessus. Cette année, ce phénomène se fait de façon naturelle et ça m’inspire beaucoup », a révélé Maciocia qui a insisté pour que l’équipe forme une famille plus que jamais.

« Je vois définitivement des améliorations par rapport aux années précédentes. C’est l’esprit d’équipe le plus fort que j’ai constaté. Ce n’est plus la défense et l’attaque de façon distincte, c’est une famille et un collectif », a vanté le redoutable secondeur Byron Archambault (photo).

« Danny a beaucoup mis l’accent sur la famille pour que tout le monde s’entraide. Auparavant, l’offensive et la défensive étaient souvent en compétition dans les entraînements, mais on forme plus une famille cette année et ça rapporte déjà », a souligné le joueur de ligne défensive, Olivier Daoust-Pichette.

Sur le terrain, l’identité s’annonce très similaire alors que l’organisation devrait miser sur une redoutable unité défensive sauf qu’une « formule améliorée » de l’attaque pourrait propulser l’organisation à un autre niveau.

Les joueurs défensifs, dont Daoust-Pichette, sont les premiers à avoir constaté la progression de l’unité menée par le coordonnateur Marco Iadeluca.

« Un déclic s’est produit si bien qu’on sent une meilleure cohésion et ils ont trouvé tout leur synchronisme », a décelé Daoust-Pichette (photo).

Ce constat est confirmé par Maciocia qui n’hésite pas à mentionner que son équipe devrait être en mesure de produire 25 à 30 points par rencontre.

« Je vois cette évolution. On réalise aussi qu’on mise sur d’excellents joueurs et qu’il faut trouver une façon de distribuer le ballon de manière équilibrée. On a cumulé plus de 600 verges d’attaque lors de notre match présaison (une victoire de 38-10 sur Guelph) dont 400 par la passe et on commence à voir tout le potentiel des joueurs recrutés il y a quelques années », a noté l’entraîneur.

Menés par une défense exemplaire depuis quelques années, les joueurs offensifs des Carabins désirent plus que jamais permettre à l’organisation d’atteindre le prochain niveau. 

« Notre défense a toujours été l’une des meilleures tandis qu’on doit s’améliorer en attaque par rapport à 2013 et ça roule beaucoup mieux dans ce camp. On a perdu le gros match par trois points donc on a travaillé sur les détails à peaufiner dès le début », a admis Marc Glaude, un pilier de la ligne offensive, qui espère être remis d’une blessure pour le premier match de la campagne, le 6 septembre, face à nul autre que le Rouge et Or de l’Université Laval.

Le quart-arrière Gabriel Cousineau, à qui les commandes de l’attaque pourraient appartenir, admet d’emblée qu’il doit élever ses standards.

Gabriel Cousineau« C’est certain que nous sommes très conscients que nous n’avons pas eu la saison que nous voulions avoir l’an dernier en attaque. On a pris les moyens dans la saison morte en travaillant beaucoup plus. La chimie est meilleure parce qu’on a lancé plus de ballons, on a fait davantage de vidéo et on a redoublé d’ardeur à l’entraînement donc on arrive encore plus prêt pour monter à autre niveau », a expliqué Cousineau.

« On veut plus aider notre défense pour que les trois facettes soient dominantes », a-t-il poursuivi.

Inévitablement, en tant que joueur de quatrième année, le numéro 4 se sent plus à l’aise derrière sa ligne offensive.

« L’an passé, je jouais surtout pour ne pas faire d’erreurs et maintenant je veux effectuer des gros jeux. Ma façon de penser a changé et ça créera un effet sur mon jeu », a confié celui qui est emballé par la qualité des armes dont il disposera pour franchir des verges.

« Je ne peux aller jusqu’à dire qu’il est transformé, mais il affiche une plus grande maturité comme athlète. On constate son dévouement, il n’a pas travaillé cet été pour s’entraîner et passer du temps avec les entraîneurs. Il déploie du leadership et nous n’avions pas cela à ce poste dans le passé », a vanté Maciocia.

Une cuvée inspirante menée par un phénomène

Si Cousineau et les Carabins peuvent miser sur des atouts de premier plan – dont Philip Enchill de retour en santé - pour contribuer à leur essor offensif, la recrue Régis Cibasu (photo) semble se dessiner comme la carte maîtresse recherchée. Même l’expérimenté Maciocia n’hésite pas à lui lancer des fleurs avant son tout premier match régulier. Régis Cibasu

« C’est un joueur comme en voit un tous les dix ans sortir du réseau collégial. Il a un talent incroyable et il est physiquement imposant. Tout est possible pour lui s’il reste en santé et qu’il suit sa courbe de progression. Ce sera un joueur d’impact pour nous dès sa première année et on s’améliore nettement avec lui sur notre brigade de receveurs », a décrit l’entraîneur.

C’est grâce à la relève de grande cuvée que les Carabins affirment qu’ils seront meilleurs que par le passé et qu’ils surmonteront encore la perte de joueurs importants.

« On détient beaucoup de profondeur et on a recruté plusieurs recrues intéressantes. On cherche surtout une force mentale ici parce qu’on peut développer le physique et ils possèdent cette qualité essentielle. Les jeunes sont prêts à combler les espaces », a assuré Archambault.

« On perd d’excellents éléments chaque année, mais les clés sont le recrutement, la préparation et la continuité. Jusqu’à maintenant, on remarque une chimie que nous n’avons pas vue dans les quatre dernières années. J’en parle assez souvent avec les joueurs, j’ai été entraîneur dans quatre matchs de la Coupe Grey et nous avions plus de talent dans les deux finales perdues que celles gagnées. C’est donc dire que la chimie s’est transposée sur le terrain pour nous aider à gagner », a déclaré Maciocia avec assurance.

L’écart est réduit avec le Rouge et Or

Avec la présentation de la Coupe Vanier à Montréal qui apparaît loin dans l’horizon des Carabins, le désir de vaincre le Rouge et Or pour une première fois en contexte éliminatoire pourrait prendre une ampleur supérieure. Tout de même, personne ne veut brûler les étapes afin d’établir de solides fondations pour ce possible rendez-vous d’automne.

« On ne veut pas juste penser à eux, il ne faut pas rendre cela plus gros que ce l’est sinon on s’avoue déjà un peu vaincus face à eux. Notre but demeure de finir en première place et ne pas battre seulement Laval », a rappelé Glaude (photo).

Marc Glaude« Joueur pour joueur, on sait qu’on peut rivaliser avec eux. Cependant, c’est une équipe qui limite les erreurs et ils savent comment gagner. Il faudra éviter les erreurs stupides ce qui n’a pas toujours été le cas », a tranché Daoust-Pichette.

Au bénéfice des amateurs, les Carabins ne vont pas uniquement démarrer la saison contre leurs rivaux de Québec, mais ils vont la conclure contre eux le 1er septembre au CEPSUM.

« J’adore jouer contre eux et je suis convaincu qu’ils aiment nous affronter. On aimerait avoir du tel football chaque semaine », a d’abord commenté Maciocia.

« Le match éliminatoire est loin, mais on doit jouer du bon football pendant toute l’année. L’an passé, on a réduit l’écart en perdant par trois points et sans concéder de touché. On sait qu’on mérite d’être sur le même terrain et il faut atteindre le prochain niveau en gagnant ce match. Mais avant d’y penser, il y beaucoup de travail à abattre », a conclu le pilote qui s’amuse toujours autant à développer la relève.

*Vendredi, le RDS.ca complètera son tour d'horizon des équipes de football universitaire québécois avec un aperçu du Rouge et Or de l'Université Laval.