Généralement, on accorde de l’attention au parcours qui accueille l’Omnium des États-Unis au début de la semaine du championnat. Cela s’estompe dès la première ronde le jeudi et ce sont finalement les exploits des joueurs qui priment au bout du compte.

Pas cette fois. Oh que non!!!

Le parcours de Chambers Bay a été mal aimé du début jusqu’à la fin pour une multitude de raisons.

Avec le nombre important d’excellents terrains répertoriés aux États-Unis, on est encore à se demander ce qui a motivé la décision de la United States Golf Association d’arrêter son choix sur ce parcours en 2015.

Va pour le fait qu’il s’agit d’un terrain public. Personne ne peut argumenter là-dessus.

Le premier irritant, c’est le type de parcours, une copie de ce que l’on retrouve dans les Îles britanniques. Chambers Bay ne présentait pas d’allées clairement définies. Il y avait tant de dénivellations et d’ondulations que la différence entre un mauvais et un bon coup revenait souvent à la chance. Les arbres sont totalement absents du tracé. Il n’y a aucun obstacle d’eau. Les fosses de sable sont immenses et profondes et surtout trop nombreuses.

Et puis il y a le type de gazon utilisé pour l’ensemble du terrain, la fétuque. Il s’agit d’un premier terrain doté d’une telle surface aux États-Unis. Et j’ai l’impression que l’expérience ne sera pas répétée de sitôt. Le coup d’œil n’était pas particulièrement intéressant, pis encore l’image était plus laide au fur et à mesure que progressait la semaine.

Le principal point de discorde demeure toutefois la qualité des verts. L’ensemble des joueurs a confirmé que les verts étaient au mieux de piètre qualité. Certains ont été plus sévères que d’autres, mais il est évident que cela a nui à la qualité du spectacle et des performances.

D’autres problèmes ont été relevés. La logistique était passablement compliquée pour permettre aux joueurs et aux spectateurs de se rendre sur le site. Une fois sur place, les déplacements étaient longs et ardus pour les joueurs et encore plus difficiles pour les spectateurs tenus beaucoup trop loin des points d’intérêt. Cela a eu pour effet sur plusieurs trous de créer un vide. Pas d’ambiance, exception faite des rares estrades qu’on a pu installer en trop peu d’endroits stratégiques.

Si on peut déjà se réjouir de la présentation de l’Omnium l’an prochain au réputé et très difficile parcours d’Oakmont, il nous faut aussi envisager qu’en 2017 le tournoi se déroulera au complexe Erin Hills qui ressemble énormément à ce que l’on a vu au cours des derniers jours à Chambers Bay.

Quand vient le temps du Tournoi des Maîtres, on se régale à l’avance du déroulement de l’évènement. On connaît le Augusta National presque comme si on y jouait chaque semaine. C’est un parcours de rêve. Un endroit unique.

Vient ensuite le Championnat des joueurs disputé au TPC at Sawgrass. On anticipe les résultats de ce tournoi en pensant au fameux 17e et aux autres trous spectaculaires qui mettent les joueurs au défi.

Ce que l’on connaît de l’Omnium américain, c’est qu’il est habituellement disputé sur un tracé très difficile avec des allées très étroites et des verts ultra rapides. L’herbe longue est toujours punitive. Il faut continuellement être sur ses gardes et réagir à chaque coup. Oakmont est un très bon exemple.

Le « British Open » est joué sur des terrains de type links. Ce sont des grands espaces et souvent les conditions météorologiques dictent les résultats. Ce ne sont pas des terrains particulièrement difficiles. Ce sont les conditions de jeu qui retiennent l’attention car il faut s’adapter rapidement et avoir dans son jeu un éventail de coups très variés.

Il y a enfin le Championnat de la PGA qui présente régulièrement un amalgame de ce qui est retrouvé dans les trois tournois précédents. Un heureux mélange de styles de jeu différents et de parcours variés alliant tantôt le conformisme des parcours traditionnels nord-américains, tantôt le rappel de trous tout droit sortis des vieux terrains écossais.

L’exercice de Chambers Bay nous a permis de réaliser qu’on ne peut pas transformer sans raison apparente la personnalité de chacun des tournois majeurs ou de tournois importants. Ça ne se fait pas.

C’est à se demander si les dirigeants de la USGA n’avaient pas pris le pari de montrer à leurs collègues du Royal and Ancient qu’ils sont aussi capables de tenir un tournoi selon les standards du « British ».

Le pire dans tout ça, c’est que le prochain majeur disputé à St Andrews sera bel et bien le « vrai » Omnium britannique et que le Championnat de la PGA aura lieu à Whistling Straits, un autre terrain de type links. Trois Omniums britanniques au cours de la même saison, c’est un peu trop. À chacun sa personnalité.