MEDINAH, États-Unis - Phil Mickelson et Keegan Bradley ont aidé les Américains à se forger leur avance la plus importante à la Coupe Ryder en plus de 30 ans. Ian Poulter, le poing serré après chaque roulé clé, s'est assuré de donner au moins un peu de rythme aux Européens lors de la dernière heure de jeu, samedi à Medinah.

Au moment où les Américains semblaient pratiquement assurés de gagner la coupe Ryder, Poulter a inscrit des oiselets sur les cinq derniers trous pour ainsi offrir à son équipe un point crucial, en plus de garder les choses intéressantes. Les «USA! USA!» se sont transformés en «Ole, Ole», alors que les deux équipes retraitaient vers leur vestiaire respectif afin de se préparer pour les 12 confrontations de dimanche.

Les Américains ont toujours une avance confortable de 10-6, mais les Européens ont au moins espoir d'effectuer la remontée.

«Les deux derniers roulés ont été énormes, a admis le capitaine de la formation européenne Jose Maria Olazabal après avoir vu Poulter rester invaincu à la Coupe Ryder de 2012 en calant un roulé de 12 pieds pour un dernier oiselet. Ça nous donne une chance. L'exploit a déjà été accompli. Ce sera une journée importante demain (dimanche).»

Une seule équipe a déjà effacé un retard de quatre points lors de la dernière journée de la compétition — les États-Unis lors d'une remontée spectaculaire à Brookline en 1999. Olazabal s'en souvient bien. Il faisait partie du match décisif quand Justin Leonard avait calé un roulé de 45 pieds pour l'oiselet et la victoire au 17e trou.

Est-ce que l'Espagnol croit au destin?

«Je crois que nous sommes sur une lancée, a mentionné Olazabal. Pourquoi pas demain?»

Olazabal a imité le plan de l'équipe américaine à Brookline en plaçant ses meilleurs joueurs au sommet de sa formation en vue des matchs de simple. Luke Donald affrontera Bubba Watson, puis on verra ensuite Poulter contre Webb Simpson, Rory McIlroy contre Bradley et Justin Rose contre Mickelson.

Le capitaine américain Davis Love III a décidé de placer Tiger Woods au dernier rang de sa formation face à Francesco Molinari, vaincu par Woods en 2010 au Pays de Galles.

Les deux derniers matchs de samedi ont rappelé à tous pourquoi la Coupe Ryder est si enlevante, grâce à des enchaînements de coups brillants et d'oiselets et au suspense.

Donald et Sergio Garcia semblaient sur le point de laisser filer une avance de quatre face à Woods et Steve Stricker, mais Donald a égalé les oiselets de Woods en fin de parcours, dont un au 17e, une normale-3, en envoyant son coup de départ à deux pieds de la coupe.

Leur victoire par un signifie donc que Woods n'a toujours pas inscrit de point depuis le début du tournoi, une première pour lui avant les matchs du dimanche à la Coupe Ryder. Woods et Stricker ont perdu leurs trois duels, même si Woods a réussi cinq oiselets sur le neuf de retour pour une deuxième fois en autant de jours.

Woods préférait regarder le bon côté des choses.

«C'est bien d'être en avance par quatre, a-t-il indiqué. Nous sommes en excellente position pour remporter la coupe.»

Poulter et McIlroy tiraient de l'arrière par deux avec six trous à jouer contre Jason Dufner et Zach Johnson quand McIlroy a calé un roulé de 15 pieds pour l'oiselet au 13e. Poulter s'est chargé du reste.

«Nous avions besoin d'oiselets, et wow! Cinq de suite. C'était génial, a déclaré Poulter. J'ai le joueur numéro 1 au monde à mes côtés, pour m'appuyer. Ça m'a permis de frapper de bons coups.»

La foule était encore incrédule alors que les allées se vidaient à Medinah et Poulter avait le sourire aux lèvres.

«C'est plutôt plaisant la Coupe Ryder», a dit Poulter, qui a une fiche en carrière de 11-3-0 à ce tournoi.

Ce fut aussi plaisant pour certains Américains. Mickelson et Bradley ont été parfaits lors des matchs en équipe, égalant un record de la Coupe Ryder avec un gain par 7-et-6 contre Donald et Lee Westwood.

Mickelson et Bradley ont été si dominants qu'ils n'ont toujours pas joué le 18e trou après trois matchs. Ils n'ont pas participé aux matchs en après-midi puisque Love tenait à s'assurer que tous ses joueurs soient reposés en vue de dimanche. Love est devenu le premier capitaine des États-Unis depuis 1979 à offrir au moins un congé à chacun de ses joueurs.

Il va bientôt savoir s'il s'agissait d'une bonne idée.

«Nous ne sommes pas déçus, a expliqué Love en parlant de la remontée des Européens en fin de journée. Nous n'avons pas été battus lors de chacune des séances jusqu'ici et nous tenons simplement à garder cette séquence en vie.»