On a eu droit à une fin de tournoi époustouflante dimanche lors de la finale de la Classique Rocket Mortgage, disputée à Détroit.

Avec seulement quelques trous à jouer, pas moins de cinq joueurs affichaient un pointage cumulatif de moins-17. Victime d’un vert de trois coups roulés au 16e trou, Cam Davis chutait alors à moins-15 et semblait devoir faire une croix sur une possible première victoire au circuit PGA Tour. Puis, coup de théâtre au 17e trou alors qu’il envoie sa balle directement dans la coupe à partir d’une fosse de sable pour un aigle fort opportun. Il devait inscrire un magnifique oiselet au dernier trou qui lui a permis de se hisser au sommet du classement.

Le Chilien Joaquin Niemann et l’Américain Troy Merritt ont aussi terminé en force avec des cumulatifs de moins-18, et les trois joueurs se sont retrouvés en prolongation. Davis a raté une belle opportunité au premier trou du surtemps, ratant de peu un coup roulé d’environ 7 pieds. Niemann a choisi un bien mauvais moment pour inscrire son premier boguey du tournoi, laissant ainsi le chemin libre à Merritt et Davis. Ce dernier a eu l’occasion de gagner à chacun des 5 trous de prolongation, sans succès. C’est finalement Merritt qui devait commettre l’erreur fatale en ratant un roulé de cinq pieds pour une normale, au grand soulagement de son adversaire.

À 26 ans, Cam Davis semble avoir une très belle carrière devant lui. Du haut de ses 6 pieds 4 pouces, il s’élance avec grâce et puissance. Il a prouvé que son élan est fiable et cette victoire va lui procurer une énorme dose de confiance. Natif de Sydney et maintenant résident de Seattle, Davis a d’abord évolué sur le circuit australien sur lequel il a remporté l’Omnium d’Australie en 2017. Il s’amène ensuite sur le circuit Korn Ferry en 2018 et inscrit une première victoire qui lui permet éventuellement de terminer la campagne au 5e rang des boursiers et d’accéder au grand circuit en 2019. Sa première saison sur le circuit PGA Tour en fût une d’apprentissage. Même s’il n’a pu faire mieux qu’une 160e position au classement final, il a pu conserver son droit de jeu en terminant avec brio sa saison sur le circuit Korn Ferry. Sa 2e saison sur le grand circuit lui a permis de participer aux séries de fin de saison et de progresser au 84e rang au classement final.

Sa victoire à Détroit lui permet de passer de la 81e à la 34e position du classement général et de porter ses gains à plus de 2,5 millions de dollars pour la saison en cours. Il a aussi fait un bond de géant au classement mondial, passant du 134e au 67e échelon. Il obtient aussi une première invitation pour la prochaine édition du Tournoi des Maîtres. Sans doute un pur hasard, son bon ami Lucas Herbert a aussi triompher à l’Omnium d’Irlande plus tôt en journée pour inscrire un 2e titre en carrière sur le circuit européen.

Du côté de Joaquin Niemann, on pouvait lire la déception sur son visage lorsqu’il a commis son premier boguey de la compétition au premier trou de prolongation. Il a raté beaucoup trop de chances d’oiselets lors de la ronde ultime, laissant la majorité de ses tentatives à court du trou. Troy Merritt méritait sans doute un meilleur sort mais n’a pas été à la hauteur lors de la prolongation.

Parmi les autres joueurs qui se sont distingués lors de la finale, mentionnons d’abord Alex Noren, auteur d’un solide 64. Son dernier coup roulé s’est arrêté à court du trou, l’empêchant de se joindre à la prolongation. Bubba Watson a aussi ramené une carte de 64 et a terminé à égalité au 6e rang. Il semble remis de sa déconfiture de dimanche dernier alors qu’il avait complètement perdu ses moyens lors de la ronde finale du Championnat Travelers. Le gaucher Hank Lebioda, victime d’un vert de trois roulés au 17e trou, a aussi raté la prolongation par un seul coup. Son manque d’expérience a sans doute joué contre lui mais il nous a tout de même démontré son savoir-faire.

Le meilleur représentant canadien fut Mackenzie Hughes qui a terminé au 14e échelon. Roger Sloan (21e), Michael Giglic (41e) et Nick Taylor (52e) ont aussi participé aux rondes finales.

Place à la Classique John Deere

Dernier tournoi au calendrier avant l’Omnium britannique, la Classique John Deere n’attire pas beaucoup de joueurs vedettes cette année, la plupart d’entre eux préférant participer à l’Omnium d’Écosse ou encore de se reposer. Dylan Fritelli tentera tout de même de conserver son titre. Il devra surtout se méfier des Sungjae Im, Daniel Berger, Brandt Snedeker, Jhonatan Vegas ainsi que du vétéran Steve Stricker, qui pourrait en surprendre plus d’un.

RDS vous offre un programme double cette semaine puisque Michel Lacroix et moi seront affectés à l’Omnium senior des États-Unis dès jeudi. Vous pourrez également suivre le déroulement des 3e et 4e rondes de la Classique John Deere samedi et dimanche.