La coupe Ryder débutera vendredi. Depuis l'arrivée de l'équipe américaine au Pays de Galles lundi, on a senti une vive animation chez les amateurs, mais davantage chez les membres de la presse britannique qui n'ont pas manqué de tirer des manchettes à la moindre déclaration d'un des membres des deux équipes.

Colin Montgomerie, le capitaine de l'équipe européenne, a souvent dans le passé été pris à partie par les journalistes et cette semaine ne fait pas exception à la règle. On lui a déjà reproché d'avoir divulgué la semaine dernière la composition de certains de ses duos en vue de la compétition. On a également souligné qu'il n'avait pas demandé de préparer le parcours de façon à favoriser les joueurs de l'équipe européenne. Et avant même qu'on ait disputé un seul match, voilà que ses choix sont encore une fois mis en doute; Padraig Harrington ayant connu une séance d'entraînement difficile lors de la première journée préparatoire. Ian Poulter de son côté a continué de faire connaître ses impressions sur Twitter bien qu'il ait été recommandé aux joueurs de s'abstenir d'agir de la sorte.

N'allez pas croire que la situation est plus facile pour le capitaine de la délégation américaine Corey Pavin qui a dû à maintes occasions depuis qu'il est arrivé en Europe défendre la sélection de Tiger Woods et ajouter qu'il n'avait pas l'intention de s'entendre avec son vis à vis Montgomerie afin que l'on assiste à un duel Woods-McIlroy ardemment souhaité par les journalistes.

Les petites guerres sont étonnamment présentes. La même histoire peut prendre des proportions énormes. Chacun y va de sa propre interprétation tant et si bien que les manchettes peuvent entièrement différer en fonction de la même histoire : « Confrontation probable entre McIlroy et Woods », « On ne peut rien promettre en ce sens… », « McIlroy a hâte d'être confronté à Woods », « Woods pardonne au jeune McIlroy », « Woods a hâte de prendre sa revanche » « Le jeune McIlroy sonne la charge »

L'aspect le plus ardu du travail des joueurs cette semaine sera donc de garder la tête froide et de tenter de se concentrer sur le jeu. Il leur faudra aussi éviter toute déclaration qui pourrait alimenter la controverse. Même si cela aurait signifié d'y aller d'une opinion franche et éclairée.

Et c'est à ce moment qu'on se rend compte que le silence que s'imposent les athlètes professionnels, ou qu'on leur impose, nous enlève une toute autre dimension du sport. Il est clair que les réponses sont constamment teintées de clichés qui ne signifient que peu de choses en bout de ligne. On pourrait bien souvent écrire l'histoire avant même d'entendre les athlètes et dirigeants s'exprimer lors des conférences de presse.

On a rassemblé 24 joueurs vedettes au Pays de Galles cette semaine. Est-ce qu'on pourrait les laisser s'exprimer sur et à l'extérieur du terrain sans pour autant que cela dégénère en une confrontation verbale à n'en plus finir?

Il y aura un gagnant et un perdant. Commençons par analyser ce résultat avant de trouver des magouilles dans tout le reste. Ça nous serait peut-être plus profitable. Comme le disait si justement un des membres des équipes en présence : « …il faut se rappeler que c'est uniquement un jeu… »