On les croyait plus forts sur papier, ils l’ont prouvé hors de tout doute sur le parcours de Gleneagles au cours des trois derniers jours. L’équipe européenne, dirigée de main de maître par Paul McGinley, a de nouveau remporté la Coupe Ryder en écrasant la formation américaine par un pointage de 16 ½ à 11 ½. Il s’agissait d’une huitième victoire pour les Européens au cours des 10 dernières éditions de cette compétition bisannuelle.

On avait fait appel au vétéran Tom Watson à titre de capitaine du côté des États-Unis. Sa vaste expérience ne fut pas suffisante pour renverser la vapeur même s’il fut le dernier capitaine américain à mener sa troupe aux grands honneurs en sol européen en 1993. À la suite de cette défaite, il est bien facile de critiquer certains de ses choix, comme c’est toujours le cas du côté des perdants. On lui reprochera sans doute le fait qu’il ait ignoré le duo Spieth-Reed lors des matchs de l’après-midi vendredi après que le duo de recrues eût facilement gagné sa première confrontation. Et comment diable peut-il laisser Phil Mickelson et Keegan Bradley sur le banc lors des deux sessions de la deuxième journée? Le grand gaucher est pourtant le joueur le plus expérimenté de son équipe et Bradley demeure une véritable bougie d’allumage lors de ces grands rendez-vous. Ces deux joueurs avaient pourtant eu le dessus sur le duo vedette  de l’équipe européenne (McIlroy-Garcia) lors de la session d’ouverture vendredi matin. Personnellement, j’estime qu’ils auraient eu droit à un meilleur traitement. Sans trop le faire paraître, les deux joueurs ont semblé bien déçus de cette situation. Les joueurs américains étaient sans vie lors de la session d’après-midi samedi, session qu’ils ont d’ailleurs perdu 3 points et demi contre un demi-point. Avec une confortable avance de 4 points, les représentants de l’Europe se sont présentés aux matchs en simple avec beaucoup de confiance et on a senti dès les premiers instants que ce n’était qu’une question de temps avant qu’ils confirment leur victoire.

Justin Rose (3-0-2) a été le meilleur joueur de sa formation.  Il a joué du golf très inspiré et a commis que très peu d’erreurs. Il a formé un  duo du tonnerre avec le Suédois Henryk Stenson.  Graeme McDowell (3-0) et le Français Victor Dubuisson  (2-0-1) ont aussi très bien fait et ont largement contribué aux succès des Européens.  Le Gallois Jamie Donaldson, le dernier joueur à se qualifier pour l’équipe de McGinley, en a impressionné plus d’un par l’excellence de son jeu, lui qui en était à une première présence à la Coupe Ryder. C’est d’ailleurs lui qui a eu l’honneur de remporter le point qui assurait la coupe à son équipe après  qu’il ait pris la mesure de Keegan Bradley par le pointage de 4&3 lors de son match en simple. L’explosion de joie qui a suivi son dernier coup était quelque chose à voir.

Du côté des perdants, je me dois de souligner l’excellent travail accompli par Patrick Reed, un joueur qui en était à une première participation à ces matchs. Il a joué avec passion et détermination, allant même jusqu’à défier la foule par moment. Reed avait du feu dans les yeux et a prouvé à tout le monde qu’il peut performer sous pression. Il a terminé la compétition avec la meilleure fiche des Américains, soit trois victoires et un match nul en quatre sorties. Le jeune Jordan Spieth a été un partenaire idéal pour Reed, les deux joueurs se complétant comme deux larrons en foire. Jimmy Walker et Rickie Fowler ont aussi bien fait dans la défaite et ont tous deux affiché une attitude exemplaire. La grande déception demeure toutefois Bubba Watson qui a subi trois défaites  en autant de matchs. Watson n’avait rien du champion du Tournoi des Maîtres qu’on a vu en avril dernier. Il semble s’ennuyer royalement dès qu’il met les pieds hors des États-Unis.

Somme toute, ce fut tout de même une belle confrontation. La Coupe Ryder s’est jouée surtout lors des matchs en coups alternatifs que l’Europe a dominé  par un pointage de 7 points contre 1. Comment expliquer cette dominance des Européens avec cette formule de jeu? Personne n’a de réponse, pas même les capitaines. On peut parler de fatigue ou du choix des joueurs, n’en demeure pas moins que c’est le hasard qui en a voulu ainsi. À la prochaine édition qui aura lieu dans deux ans, au Minnesota, on pourrait très bien avoir des statistiques complètement à l’opposé de celles obtenues cette année.  Il n’y a pas de recette magique pour gagner la Coupe Ryder. Il s’agit plutôt de mettre son ego de côté, de penser en fonction de l’équipe et d’afficher une attitude positive peu importe le pointage. À la lumière des derniers résultats, ill semble toutefois que les Européens y parviennent plus facilement que leurs opposants!