Il aura fallu 239 tournois à Kevin Stadler pour enfin savourer un premier gain sur le circuit PGA Tour. À la lumière des événements, il peut remercier son compatriote Bubba Watson qui, bien malgré lui, lui a grandement facilité la tâche.

Je ne veux rien enlever à Stadler qui a amplement mérité cette première victoire en carrière. Il a joué du golf inspiré durant quatre journées consécutives même s’il a été erratique plus souvent qu’à son tour sur des coups roulés sur des courtes distances. La régularité de son jeu et la précision de ses coups de fers lui ont permis d’inscrire quatre rondes sous les 70 et de terminer la compétition avec un total de 16 coups sous la normale.

Ce triomphe lui permet de faire un bond prodigieux de 70 places au classement mondial, passant de la 127e à la 57e position. De plus, il se retrouve ce matin au huitième rang chez les boursiers (1 492 698 $) et au septième rang du classement de la Coupe FedEx.

Stadler va aussi participer au Tournoi des Maîtres pour la première fois en avril prochain. On entrevoit déjà une belle histoire puisque son père, Craig, sera également de la partie en tant qu’ancien champion de ce tournoi. J’ai comme l’impression qu’ils vont disputer quelques rondes d’entraînement ensemble.

Bon, revenons à Bubba Watson. Auteur d’un magistral 64 en levée de rideau, il s’était forgé une avance de deux coups après les trois premières rondes et semblait voguer vers une cinquième victoire en carrière. Par contre, il ne semblait pas du tout à l’aise sur le parcours et il m’est apparu vulnérable à bien des points de vue. Coups de départ erratiques et coups de fers ratés aux mauvais endroits se sont succédés, particulièrement sur le neuf de retour.

Ce sont là des signes de nervosité qui ne mentent pas. Watson n’a pas été en mesure de jouer à la hauteur de son talent et on a senti que quelque chose le dérangeait sur les derniers trous. Les bogueys qu’il a commis sur les 16e et 18e trous lui ont coûté la victoire même s’il pouvait se compter chanceux d’être encore dans la course. Les erreurs font partie du jeu, j’en conviens, mais lorsque l’on voit un joueur de ce calibre rater plusieurs coups aux mauvais endroits, on doit conclure qu’il contrôle plutôt mal ses émotions.

Bubba ne jouait pas avec confiance et ça paraissait dans son regard et dans son comportement en général. De plus, il ne semblait pas s’amuser du tout et donnait l’impression qu’il avait hâte que ça se termine. Quand même dommage car il demeure l’un des joueurs les plus spectaculaires. Son style casse-cou et ses trajectoires courbées sont maintenant devenus sa marque de commerce. Ne reste plus qu’à travailler sur son attitude et sur sa joie d'évoluer à un tel niveau. Le circuit PGA Tour a besoin d’un Bubba Watson souriant, qui exprime ses émotions sans avoir l’air étouffé par la pression. C’est le Bubba qu’on aime et qu’on souhaite revoir bientôt. Entre-temps, il pourra toujours se consoler avec un chèque de 545 000 dollars pour son égalité au deuxième rang.

Graham DeLaet une fois de plus dans la course 

Le Canadien Graham DeLaet est encore passé à un cheveu d’enregistrer une première victoire sur ce circuit. Pour une deuxième semaine consécutive, il doit se contenter d’une égalité au deuxième rang, à un seul coup du champion. DeLaet a joué deux rondes de 65 au cours du week-end. Il a touché 545 000 $ pour sa performance, portant ses gains à plus de 1.3 million pour la saison en cours. Il continue d’accumuler les bonnes performances, semaine après semaine, démontrant une régularité qui fait de lui l’un des meilleurs de la profession. Il a encore progressé au niveau mondial, passant de la 34e à la 26e position.

Graham DeLaet et Julien TrudeauDeLaet frappe la balle avec puissance et précision et rate rarement au mauvais endroit. Il maintient une moyenne de 306 verges sur ses coups de départ (5e) et atteint les verts en coups prescrits 77 % du temps (6e). Ce sont là des statistiques impressionnantes pour un joueur qui est toujours en progression. Il forme une équipe du tonnerre avec son cadet, le Québécois Julien Trudeau. On a déjà hâte de voir la suite.

La prochaine étape du circuit se déroulera sur le magnifique parcours de Pebble Beach, à partir de jeudi. En fait, le tournoi sera disputé sur trois parcours différents lors des trois premières rondes : Pebble Beach Golf Links, Monterey Peninsula et Spyglass Hill. Puisqu’il s’agit d’un tournoi Pro-Am, de nombreux joueurs amateurs participent à l’événement, l’un des plus courus de la saison.

Comme à chaque année, de nombreuses célébrités du monde du sport, du cinéma et de la politique seront présentes. Parmi elles, mentionnons les Kenny G, Andy Garcia, Wayne Gretzky, Andy Roddick, Ray Romano et Kurt Russell. Seulement 25 d’entre eux participeront à la ronde finale avec les professionnels, dimanche, sur les allées du parcours Pebble Beach.

Phil Mickelson, Kevin Stadler, Jason Day, Jim Furyk, Dustin Johnson, Hunter Mahan et Jordan Spieth figurent parmi les favoris pour l’emporter. On devra aussi se méfier du champion en titre, Brandt Snedeker, qui sera sur place pour y défendre son titre.

Vous pourrez suivre les troisième et quatrième rondes, samedi et dimanche, sur les ondes de RDS2.

Circuit européen : l'Écossais Stephen Gallacher défend son titre avec succès

Pour la première fois en 25 ans, un golfeur est parvenu à conserver son titre à la Classique de Dubai. L’Écossais Stephen Gallacher, un vétéran de 39 ans, a en effet gagné le tournoi, dimanche, l’emportant de justesse devant l'Argentin Emiliano Grillo, âgé de seulement 21 ans. Gallacher, qui semble avoir trouvé la fontaine de Jouvence, a ainsi inscrit un 3e gain en carrière sur ce circuit à son 431e départ. Il a amélioré son classement mondial de façon significative, passant de la 67e à la 37e position, ce qui lui donne accès à tous les grands rendez-vous de la saison, incluant les 4 tournois majeurs.

On devrait donc le voir à l’œuvre aux États-Unis de façon régulière au cours des prochains mois. J’aimerais aussi souligner l’excellente performance du jeune américain Brooks Koepka lors de ce tournoi. Sa 3e place lui permet de consolider son statut sur le circuit européen. Il s’agit du même jeune homme qui avait remporté pas moins de 4 tournois sur le Challenge Tour européen, ce qui lui avait permis de joindre au circuit européen par la grande porte. Ce golfeur impressionne de plus en plus et ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne se joigne à l’élite mondiale. Koepka a toutefois mentionné qu’il aimerait continuer à évoluer en Europe, peu importe ses résultats. Il occupe, depuis ce matin, le 144e échelon du classement mondial.