(ESPN.com) - Le golf est un mot de quatre lettres, un jeu avec une description colorée. Il torture et tourmente. Il frustre et fait pleurer des hommes.

Ou gémir.

Sergio Garcia a tout naturellement été ébranlé dimanche alors que son avance et la victoire lui ont glissé des mains. Le titre du 136e British Open était à sa portée, mais pas assuré. Une carte de 72 à Carnoustie aurait pu lui assurer un premier titre majeur.

Mais Garcia a ramené une carte de plus 2, 73, incluant un boguey au 18e trou où il avait la victoire à sa portée. Il a par la suite perdu aux mains de Padraig Harrington dans une éliminatoire de quatre trous durant laquelle son approche au 16e -une normale 3- a frappé le drapeau et, plutôt que de tomber dans la coupe pour un as, la balle a bondi 20 pieds plus loin.

« Ce n'est pas la première fois, malheureusement, » a indiqué Garcia.

Garcia avait la chance de remporter le tournoi, mais a raté la normale au dernier trou régulier.

En d'autres mots, c'est une défaite crève-cœur qui nécessitera à Garcia quelques temps pour décompresser.

Le mauvais sort semble s'acharner sur lui.

Mauvais sort? Aucun doute qu'il a eu sa part. Mais pensez à ce qui est passé par la tête d'Andres Romero après son deuxième coup au 17e trou quand la balle a ricoché directement vers la droite et à l'extérieur des limites? Ou Harrington qui, à son coup de départ au dernier trou quand la balle a failli traverser le pont mais s'est retrouvé dans l'obstacle Barry Burn? Ou Ernie Els, qui a raté l'éliminatoire par deux coups et qui se demande encore comment la balle est demeurée à l'extérieur du trou sur deux coups roulés?

Ces choses arrivent au golf.

C'est un jeu de mauvais sorts, de rebonds cruels, de roulés dans lesquels la balle atteint la coupe sans entrer. À 27 ans, Garcia est un vétéran de huit saisons de golf professionnel qui a des hauts et des bas. Maintenant, il a une fiche de 0-36 dans les tournois majeurs, il en était à un huitième top 5 dans ces compétitions. Il peut considérer qu'il n'a pas été chanceux dans six d'entre eux, Tiger Woods a été le gagnant.

Mais Woods n'était pas dans le portrait dimanche et Garcia était jumelé à Steve Stricker, un golfeur de 40 ans qui n'a pas remporté de tournoi en six ans.

Garcia aurait pu considéré cela comme une chance en or.

À la place, après un oiselet au troisième qui lui donnait une avance de quatre coups, il a commis un boguey aux cinquième, septième et huitième trous et a laissé ses adversaires revenir dans le tournoi. Est-ce que tous ces boguey sont dus à la malchance? Est-ce de la malchance lorsque que pendant qu'il éprouvait des difficultés, des joueurs comme Romero, Richard Green, Els et Harrington sont revenus dans le tournoi?

"C'est difficile, principalement parce que je ne me sens pas comme quelqu'un qui a mal joué", soutient Garcia. "Je n'ai pas raté un coup en éliminatoire et j'ai réussi des coups d'approche incroyables. C'est juste que la balle n'est pas entrée dans la coupe."

"Je ne sais pas comment je vais faire pour gérer ça. Ça semble m'arriver à chaque fois que je suis dans cette position, je n'avais pas de place pour l'erreur. ...et je suis rarement chanceux. L'oiselet que j'ai réalisé au troisième trou, quand j'avais trois coups d'avance, la balle a atteint son but."

Quelques-uns vont être désolés pour Garcia parce que l'histoire du golf est marquée par des joueurs qui ont connu des dernières rondes cruelles lors d'un tournoi majeur. Harrington, pour un, a constaté ce que pouvait ressentir Garcia quand il a frappé deux fois la balle dans l'obstacle Barry Burn pour un double boguey au 18e ce qui a failli causer sa perte.

"Si Sergio avait mal joué et que j'avais perdu, je crois que j'aurais eu de la difficulté à redevenir un golfeur compétitif", a soutenu Harrington. "Ça aurait signifié beaucoup pour moi."

Garcia n'a pas offert la même sorte d'honnêteté. Après tout, il a huit ans de moins que Harrington et il aura beaucoup d'autres opportunités. Il est un trop bon joueur pour ne pas gagner un titre majeur.

Mais l'histoire se souviendra du tournoi qu'aurait dû gagner Garcia. Lorsqu'un golfeur mène par trois avant la dernière ronde d'un championnat majeur et son plus proche poursuivant ramène une carte de moins 3, il devrait gagner. Lorsqu'un autre joueur avec lequel il est à égalité termine avec un double boguey, boguey, il devrait gagner. Et quand celui qu'il affronte ultimement en éliminatoire commet un double boguey au trou final après une ronde spectaculaire, il devrait gagner.

Perdre le British Open dimanche n'a pas été facile pour Sergio Garcia. Maintenant commence la partie la plus difficile soit de vivre avec cette défaite.