Rester ambitieux en dépit des circonstances
Golf vendredi, 8 mai 2020. 11:38 mercredi, 11 déc. 2024. 17:02À l’image des amateurs de golf de la province, Brigitte Thibault et Laurent Desmarchais attendent impatiemment l’ouverture des parcours afin de maintenir le cap vers leurs objectifs respectifs. Entre temps, les deux demeurent positifs et font de leur mieux pour garder l’élan : que ce soit dans un filet, dans le garage ou dans les champs agricoles de la Montérégie.
Les dernières années ont été fructueuses pour Brigitte Thibault. En plus de remporter le bronze avec l’équipe nationale amateur lors des plus récents Jeux panaméricains, l’athlète de 21 ans a connu sa part de succès avec les Bulldogs de Fresno State, avec qui elle évolue en première division de la NCAA chez nos voisins du Sud.
La Québécoise a profité de ses deux premières campagnes sous le chaud soleil de la Californie pour réécrire une partie du livre des records de sa formation universitaire, réalisant 35 rondes sous la normale tout en conservant une moyenne de pointage de 71,67 coups, ce qui lui a permis d’obtenir une place au sein de l’équipe d’étoiles de la conférence All-Mountain West en 2019 et en 2020.
Son erre d’aller a toutefois été stoppée brusquement par la suspension des activités dans le monde du golf. Mais pas question de broyer du noir pour la Rosemèroise.
« Tout est défini par notre propre perception et, personnellement, je vois les choses de manière positive. C’est comme un wake-up call qui me fait comprendre à quel point j’aime ce que je fais et je réalise ce que je suis prête à faire pour accéder à mon rêve », a indiqué Thibault, qui se garde occupée pendant son confinement.
Études à distance, frappe de balles, entraînements physiques et séances vidéo avec son entraîneur font partie des tâches quotidiennes.
« Depuis mon retour au Québec, j’essaie de reproduire l’horaire que j’ai en Californie. J’amorce ma journée très tôt le matin avec une pratique ou une séance de musculation, avant de faire quelques heures d’études. Finalement, je retourne frapper des balles dans le filet. Je parle souvent avec mon entraîneur sur Zoom et nous travaillons sur des aspects précis que j’avais plus ou moins le temps de corriger. »
Cette très rare pause de golf lui permet de mettre l’accent sur ses études en marketing sportif. « C’est différent, mais je dirais que c’est plus facile. Je peux me concentrer à 100 %, sans penser à ma prochaine compétition », concède-t-elle, avec un brin de nostalgie.
« C’est difficile de ne pas jouer, mais on commence à avoir des ondes positives ! »
Ainsi, elle continue de peaufiner son jeu et, naturellement, elle souhaite retourner à l’action aussi vite que possible. « Tout dépend des scénarios, mais avec la fermeture des frontières, ça risque d’être difficile de participer à des tournois aux États-Unis. Golf Canada va nous aider pour remplir notre calendrier de compétitions et mon but est de participer à un maximum de tournois », a-t-elle ajouté.
Selon son plan actuel, Brigitte Thibault devrait retourner à Fresno State à l’issue de la saison estivale, afin d’y disputer sa troisième année universitaire. Elle n’exclut cependant pas la possibilité de tenter sa chance pour les Q-Series, première étape d’un processus vigoureux menant à l’obtention de sa carte du circuit professionnel de la LPGA.
« Comme toute golfeuse, c’est mon plus grand rêve ! Tout dépend de la progression de mon jeu cet été et de mes statistiques. Je vais en discuter avec mes entraîneurs, mais si je peux jouer assez de tournois et être en confiance, je pense sérieusement y prendre part ».
Desmarchais se prépare pour la NCAA
En temps normal, l’arrivée du printemps signifie le début d’une saison bien remplie pour Laurent Desmarchais qui, plutôt que de fouler les allées du club de golf de la Vallée du Richelieu, se retrouve plus souvent qu’à son tour sur son parcours de fortune.
« J’ai trouvé un endroit dans un champ près de chez moi à Bromont, où je peux aller frapper des balles. Dès que je le peux, j’y vais pour garder la forme. Sinon, j’utilise mon filet dans le garage pour chipper ou putter », mentionne Desmarchais, trépignant d’impatience.
« C’est assez long sans ça. J’ai vraiment hâte qu’on puisse retourner jouer sur les terrains, mais j’en profite pour travailler les aspects mentaux de ma game. Quand on va sortir de ça, ce sera encore mieux et on va voir une grosse différence. »
Après quatre mois passés à Vancouver en compagnie des autres membres de l’équipe canadienne junior, avec qui il a pris part à la Coupe du monde en 2019, le Longueuillois d’origine s’apprête à amorcer une saison réduite, mais toujours aussi importante pour son développement.
« Mes buts ne changent pas. J’espère au moins pouvoir faire les Championnats provincial et national amateur pour voir où en est ma progression », explique celui qui avait également le Championnat de golf amateur masculin des États-Unis dans sa mire.
« Je demeure en mode attente pour ce tournoi. Je devrais d’abord participer aux qualifications, mais pour l’instant, impossible de savoir quand ça aura lieu et si je pourrai franchir la frontière pour y aller. »
En attendant, Desmarchais nourrit sa motivation en pensant à l’Université du Tennessee, où il poursuivra ses études, de même que sa carrière de golfeur, dès août 2021.
« Honnêtement, je partirais maintenant ! a-t-il lancé. Je me sens de plus en plus prêt et j’ai hâte d’y aller. Quand j’ai visité les installations, je suis tombé en amour avec la place et le personnel d’entraîneurs. En plus, leur programme de golf est classé parmi les 25 meilleurs dans la première division de la NCAA et je pourrai jouer tout au long de l’année. C’est vraiment le meilleur des deux mondes. »
Actuellement, Desmarchais projette y passer quatre ans et poursuivre ses études en administration des affaires. Toutefois, à l’image de sa comparse, il avoue que les choses peuvent changer rapidement.
« Mon but premier est d’aller loin au golf, mais les études sont primordiales. Mon domaine d’études cadre parfaitement avec mes ambitions et ce sera facile de jumeler sport et études. Je vais y aller une étape à la fois, mais si les portes du golf professionnel s’ouvrent à moi entre temps, je compte en profiter », a-t-il conclu.