MONTRÉAL - Parfois, pour faire un pas en avant il faut d'abord reculer d'un.

C'était exactement l'état d'esprit dans lequel se trouvait Sara-Maude Juneau, mardi, après sa déconfiture du week-end dernier au tournoi de qualifications de la LPGA à Daytona Beach, en Floride.

La Québécoise a confié avoir reçu «comme un bon coup dans le ventre» son élimination, mais après avoir digéré les récents événements au cours des derniers jours, elle assure ne pas avoir songé à accrocher ses bâtons.

«Je sais que j'ai encore du bon golf à offrir. Ça va me prendre quelques jours encore, mais je vais finir par réaliser que je ne peux pas laisser quatre ou cinq mauvais trous briser toute ma saison, parce que ç'a bien été cette année», a dit l'ex-étudiante de l'Université de Louisville, lors d'une entrevue avec La Presse Canadienne, mardi.

Même si elle a collectionné les excellents résultats sur le circuit-école Symetra l'an dernier - elle a notamment réussi trois top-5, et cinq top-10 -, Juneau a procédé à de nombreux changements en 2014.

«Je suis tout le temps proche, a rappelé celle qui a terminé 13e au classement général du circuit Symetra. Je sais que je suis chanceuse d'être là, mais ma dernière performance est encore toute fraîche dans ma mémoire. Je sais que bientôt je vais pouvoir travailler sur ma constance et bâtir ma confiance pour la saison prochaine.»

Elle a récemment déménagé en Caroline du Nord, après avoir habité pendant quelques saisons en Floride, parce que «l'ambiance convenait davantage à (ma) personnalité».

«J'avais besoin d'un changement. J'ai toujours aimé cette région, parce que ça me rapproche un peu des gens que je connais ici. Jusqu'à maintenant, ça va bien. Et ça me permet d'avoir une vie plus régulière, plutôt que d'être juste une golfeuse à temps plein.»

La golfeuse affiliée au club du Lac Saint-Joseph a aussi décidé de retourner avec le fabricant de bâtons Calloway, après avoir passé deux saisons avec l'équipementier TaylorMade. Elle ne craint toutefois pas la période de réadaptation.

Il faudra surveiller Anne-Catherine Tanguay

Juneau, de Fossambault-sur-le-lac, était parvenue à se qualifier pour les rondes éliminatoires du week-end à Daytona Beach, en Floride, après avoir signé des cartes de 71, 74 et 71 pour une égalité en 40e position.

Tous les espoirs étaient alors permis, puisque les 20 premières golfeuses à l'issue des cinq rondes réglementaires obtenaient leur carte pour le circuit de la LPGA, et que toutes celles comprises entre les 21e et 45e échelons recevaient une exemption partielle.

La golfeuses âgée de 27 ans a cependant trébuché en complétant son quatrième parcours en 79 coups, l'empêchant du même coup d'espérer poursuivre sa carrière sur le principal circuit professionnel féminin.

«J'étais contente de mes trois premières rondes, a d'abord confié Juneau. Mais pour la dernière, après un aussi bon premier neuf, j'ai effectué quelques mauvais élans et j'ai obtenu de mauvais bonds. C'était de la malchance vers la fin, ce qui a donné ce résultat. »

Sa compatriote Maude-Aimée Leblanc a eu un peu plus de chance. Mais le résultat fut le même. La Sherbrookoise a remis une carte de 75, trois coups au-dessus de la normale, lors de sa cinquième ronde. Elle a conclu la compétition avec un cumulatif de 365 (plus-5), la reléguant du même coup sur le circuit Symetra elle aussi.

«Maude et moi on se connaît depuis très longtemps, mais on n'est pas très proche. On a deux personnalités différentes, et bien qu'on se respecte mutuellement, on fait nos affaires chacune de notre côté. Et puis, le golf c'est un sport individuel.»

Malgré les difficultés rencontrées par les golfeuses québécoises au cours dernières saisons, Juneau assure qu'une relève est bien en place au Québec. Elle cite en exemple Anne-Catherine Tanguay, qui vient tout juste de faire le saut chez les professionnelles en septembre.

«C'est une bonne golfeuse. Elle vient juste de graduer (de l'Université de l'Oklahoma), a souligné Juneau, à propos de la golfeuse âgée de 23 ans qui s'est donné cinq ans pour atteindre les rangs de la LPGA. Donc elle, c'est une bonne relève. Je pense qu'elle va jouer un peu sur le circuit Symetra cette saison. Il faudra la surveiller.»

Juneau s'accordera maintenant quelques semaines de repos pendant le temps des fêtes auprès de sa famille dans la région de Québec, avant de reprendre l'entraînement en janvier. Le premier tournoi du circuit Symetra sera présenté du 21 au 23 février à Mesa, en Arizona.