Vous pourrez suivre les quatre rondes du Championnat de la PGA dès jeudi sur RDS et RDS Direct dans notre environnement multiplex.

Il y a de ces joueurs qui ont une aura pratiquement inégalable qui les suivra pour l’ensemble de leur carrière. Pensez à Tiger Woods qui soulève les passions depuis 1997 et qui est maintenant l’idole de plusieurs générations. On peut même penser à son fils Charlie, qui a un swagger qui en rendra plus d’un jaloux, même à 13 ans seulement!

Pour les plus jeunes, il y aura toujours ces deux mêmes golfeurs qui laisseront les amateurs sur le bout de leur chaise en permanence : Rory McIlroy et Jordan Spieth. Si les tentatives infructueuses de McIlroy pour compléter son grand chelem sont bien connues, on ne peut pas en dire autant de celles de Spieth.

Et pourtant.

L’Américain tentera cette semaine de capturer le Championnat de la PGA, seul majeur qui manque à son tableau de chasse. Si tout se passe comme il le désire, Spieth pourrait devenir le sixième golfeur dans l’histoire de la PGA à réaliser l’exploit, et le groupe qu’il pourrait rejoindre est particulièrement relevé : Jack Nicklaus, Ben Hogan, Gene Sarazen, Gary Player et Tiger Woods. Et à 28 ans, seuls Woods et Nicklaus auraient complété le grand chelem plus rapidement.

« Si vous me disiez que je devais gagner un seul tournoi jusqu'à la fin de ma carrière, je dirais que je voudrais gagner celui-ci », a déclaré Spieth lors de sa rencontre avec les journalistes, mercredi, avant le début du tournoi.

Pour ceux qui ont suivi les premiers pas de Spieth sur le circuit en 2014-2015, c’est loin d’être une surprise. En fait, c’est pratiquement une surprise de constater qu’il manque toujours un des quatre tournois majeurs à son palmarès. Revenons en arrière.

Spieth amorce une année de rêve en 2014-2015 avec plusieurs bonnes performances – dont une victoire au Challenge Hero World, évènement non officiel de la PGA. Puis, il triomphe pour la première fois de sa saison au Championnat Valspar en mars 2015, une deuxième victoire en carrière. Quelques semaines plus tard, Spieth écrit le premier chapitre de sa légende. Il remporte le veston vert à seulement 21 ans et huit mois au Tournoi des Maîtres, devenant le deuxième plus jeune golfeur à s’imposer à Augusta. Le seul joueur devant lui? Tiger Woods.

À l’été 2015, Spieth enchaîne avec une deuxième victoire en tournoi majeur au US Open, avant d’ajouter la Classique John Deer à sa fulgurante saison. Spieth conclura son année extraordinaire en remportant le Championnat du circuit, une cinquième victoire qui lui vaudra le Titre de joueur par excellence de la PGA.

À ce moment, l’univers du golf est en extase. Les succès de Spieth rappellent drôlement les débuts d’un certain Tiger Woods et on croyait bien avoir trouvé la prochaine super-vedette du golf, même s’il s’agissait de très grands souliers à porter.

Les bonnes performances de l’Américain se transposent la saison suivante, avec deux victoires. Spieth atteint ensuite la dizaine lors de la saison 2016-2017, alors qu’il s’impose à trois occasions, dont à l’Omnium britannique. Il ne manquait plus qu’une victoire au Championnat de la PGA pour compléter un grand chelem et le plus beau dans tout cela, c’est qu’il n’était encore âgé que de 23 ans.

Puis, le vide. Spieth perd tous ses repères et connaît une séquence creuse de pratiquement quatre ans. L’homme en qui l’univers du golf fondait tant d’espoirs avait perdu tous ses moyens. Malgré un travail colossal sur son élan, rien n’y fait. La force mentale de Spieth l’abandonne complètement, il n’est plus l’ombre de lui-même sur son jeu long. Quelques années plus tard, on apprendra qu’il est incommodé par une blessure à la main gauche et qu’il a décliné une chirurgie pour réparer les éclats d’os présents dans sa main.

La renaissance inattendue de Spieth survient au printemps 2021. Il démontre une constance sans faille, digne de ses belles années, et Spieth signe la 12e victoire de sa carrière grâce à un cumulatif de -18 à l’Omnium Valero du Texas.

Tout ceci nous mène donc à la saison 2022. Après des difficultés cet hiver et une coupure difficile à digérer au Tournoi des Maîtres, Spieth s’est ressaisi rapidement. À la mi-avril, Spieth a signé une victoire impressionnante en prolongation contre Patrick Cantlay à la Classique Héritage RBC, et cette victoire en dit long sur ce qu’on pourrait voir au Championnat de la PGA. Il a excellé avec son jeu long, mais a connu toutes sortes d’ennuis sur les verts… dans ce qui est généralement son arme de prédilection.

« J’ai gagné ce tournoi sans être bon sur les verts. C’est un de mes pires tournois à ce niveau lorsque je suis dans la course pour gagner. »

Maintenant, imaginez-vous ce même Jordan Spieth, mais en pleine possession de ses moyens. Un superbe contrôle de son jeu long. Des coups d’approche précis. Des roulés dignes de ses plus belles années. Si tout est en place et que Spieth est dans une bonne forme mentale, il pourrait bien avoir rendez-vous avec l’histoire dimanche prochain. Il a d’ailleurs mis la table à sa présence au Championnat de la PGA la fin de semaine dernière, en prenant le deuxième rang du Byron Nelson, à un coup de la victoire.

L’histoire dit qu’une victoire de Spieth est loin d’être improbable. Lors de sa brillante saison en 2015, il avait pris le deuxième rang, à trois coups de Jason Day et de la victoire. Puis, en 2019, il était revenu au sommet de son art le temps de quelques tournois. Il en avait profité pour s’illustrer avec une troisième position au Championnat de la PGA, dominé par Brooks Koepka.

Un environnement favorable

L’édition 2022 du Championnat de la PGA se tiendra au Southern Hills Country Club, en Oklahoma, et toutes les conditions semblent favorables à une bonne prestation de l’Américain.

Natif de Frisco, à quelques heures de Tulsa où se tiendra le tournoi cette année, Spieth pourra affronter un terrain qui s’apparente drôlement aux terrains du Texas auxquels il a été habitué en grandissant. Des verts rapides, un vent régulier.

L’histoire attend peut-être Jordan Spieth dans quelques jours. Ne lui reste plus qu’à saisir l’opportunité.