(ESPN.com) - Simon Wakefield ne s'attend pas à connaître une très bonne nuit de sommeil et on peut facilement comprendre pourquoi. S'il a su combattre les nausées samedi matin, son estomac sera certainement noué quand il se préparera pour la ronde finale de l'Omnium britannique, dimanche.

Un pur inconnu autant en Amérique du Nord que de l'autre côté de l'Atlantique, l'Anglais a rapporté une incroyable carte de 70 samedi au Royal Birkdale, un parcours balayé par le vent qui n'a permis à aucun golfeur de jouer en-dessous de la normale.

C'est donc dire que quiconque s'approchait du par pouvait espérer grimper au classement et c'est ce qu'a fait Wakefield. Il était le meneur à son arrivée au chalet et maintenant que tout le monde a complété 54 trous, il se retrouve, à plus-5, à trois coups de Greg Norman.

"Je me retrouve évidemment en territoire complètement inconnu cette semaine, a dit le golfeur de 34 ans, qui n'a jamais gagné un tournoi de la PGA Europe en sept ans. Je suis familier avec cette position, mais pas dans un tournoi majeur et encore moins à l'Omnium britannique. J'espère être capable de relaxer ce soir. Je vais prendre un bon souper avec des amis et tenter de ne pas y penser."

Bonne chance.

Wakefield, qui a perdu une prolongation l'année dernière au Championnat Johnnie Walker et qui a pris le deuxième rang cette saison en Autriche, en est à son quatrième Omnium britannique. Avant cette année, il n'avait survécu à la coupure qu'un fois, il y a deux ans au Royal Liverpool.

Mais samedi, il a réussi à conclure une ronde qui n'avait rien d'ordinaire avec deux oiselets et deux bogueys. Comme les 82 autres golfeurs qui ont survécu à la coupure, Wakefield a vu sa balle rouler à l'extérieur du vert et a dû se casser la tête toute la journée pour choisir le bon bâton en fonction du vent.

"Je déteste le vent, a-t-il avoué après sa ronde. Ça me rend très nerveux."

Et malgré tout ça, il aura la chance de mettre la main sur le Claret Jug dimanche.

Wakefield vient d'une ville qui s'appelle Newcastle-under-Lyme, qui est située en plein milieu du pays entre Manchester et Birmingham. Depuis le début de la semaine, les journalistes n'arrêtent pas de lui poser des questions au sujet de son oncle Bob Taylor, un ancien joueur vedette de cricket.

Une victoire dimanche ferait peut-être de lui le sportif le plus célèbre de sa famille.

"Il a accompli beaucoup, a dit Wakefield au sujet de son oncle. Je crois que ça va me prendre encore quelques années avant d'arriver à son niveau."

Même si Wakefield a assisté à l'Omnium britannique quand il a été tenu au Royal Birkdale en 1991 et 1998, il n'avait jamais joué sur le parcours avant cette semaine. Il a commencé à s'intéresser au golf à l'âge de 15 ans quand son compatriote Nick Faldo a remporté le Tournoi des Maîtres.

Il a déjà gagné en 2002 sur le Challenge Tour - la version européenne du Nationwide Tour - et a ajouté une victoire en Afrique du Sud en 2004. Depuis, il n'a jamais cessé de s'améliorer, terminant 75e, 60e et 54e au cours des trois dernières saisons au classement des boursiers de la PGA Europe.

Cette année, il n'a fait la coupure que 12 fois en 22 tournois. Et pourtant, il n'est peut-être qu'à quelques heures d'une victoire du plus gros événement qui existe.

"C'est comme un conte de fées, pour être honnête."

Effectivement.