On est à disputer la deuxième étape des séries éliminatoires du circuit PGA Tour, mais curieusement les conversations tournent davantage autour des places qui sont encore disponibles pour participer à la Coupe Ryder.

Curieux qu'un si petit trophée en apparence chétif retienne plus l'attention que la course vers la Coupe FedEx avec ses lignes très design et surtout son dix millions de dollars en bonis remis au gagnant.

À bien y penser, ce n'est guère surprenant puisque la précieuse coupe que se disputent depuis 1927 Britanniques, Américains et dorénavant Européens; compte autant de savoureuses histoires que de participants ou de confrontations qui ont ainsi enrichi le golf professionnel.

Comment en effet comparer les centaines de doigts qui ont effleuré la Coupe Ryder au terme de matchs exceptionnels par les meilleurs joueurs de différentes époques aux quelques mains qui ont tendu la Coupe FedEx au cours des cinq dernières années?

Quand Ernie Els a brandi le « Claret Jug » à la suite de sa victoire au Royal Lytham and St Annes lors du dernier Omnium britannique, c'est plus que son triomphe qu'il présentait à la foule. C'était la grande histoire de ce championnat avec ses joies et ses peines. Ce sont aussi bien les cinq victoires de Tom Watson lors de ce tournoi que le gain inattendu de Darren Clarke en 2011. Clarke qui a candidement avoué avoir légèrement cabossé le trophée ajoutant ainsi sa touche personnelle aux savoureuses anecdotes racontées à propos du trophée. Cela dit, un tel traitement n'a rien à voir avec le massacre éhonté qu'on a fait de la Coupe Mémorial, mais passons sur ce triste chapitre.

Quand les capitaines des équipes gagnantes de la coupe Stanley se dressent et transportent le trophée, on ressent plus que la satisfaction d'une simple victoire sportive. Le geste donne l'impression d'avoir réalisé ce que très peu de hockeyeurs ont accompli. Inscrire son nom sur cette coupe n'est pas à la portée de tous, mais plutôt d'une élite et encore là, ce ne sont pas obligatoirement les meilleurs qui y ont droit.

Le sport professionnel compte son lot de quincaillerie. Des trophées se toutes les tailles et de tous les styles sont présentés à chaque semaine et qui bien souvent perdent de leur lustre parce qu'oubliés dans le fond d'une armoire ou parce que couverts de poussière au point qu'on peine à lire les noms qui apparaissent sur sa base ou sur ses flancs et qui lui ont valu d'avoir une certaine réputation, tout comme ceux qui ont pendant quelques instants vécus des moments de gloire.

Reste que la Coupe FedEx aurait besoin de quelques encoches (Je ne parle pas de défigurer le trophée et de déchirer le métal de la coupe). Rien de bien méchant. Juste assez pour démontrer que le vainqueur de ce trophée n'a pas eu un cheminement facile. Ça n'a pas été le cas depuis 2007.

Afin de développer sa propre identité et de mettre encore plus en valeur les Champions de la Coupe FedEx, il faudrait plus que quatre tournois éliminatoires. Il faudrait peut-être conclure avec une formule qui ressemble au fameux tournoi de qualification du circuit PGA Tour considéré comme l'une des épreuves les plus exigeantes du golf professionnel. Six rondes de golf disputées dans des conditions honnêtes, mais difficiles. Pour le moment les séries éliminatoires donnent l'impression d'être une séquence de tournois qui mènent au Championnat du Circuit. Une recette que l'on a connue de 1987 à 2006.

Si on a la prétention de dire que l'on couronne le meilleur parmi les meilleurs, aussi bien s'assurer que le test qu'on fait passer soit en conséquence. Pas question d'absence ou de congé stratégique. Le gagnant aura le mérite de s'être démarqué des autres par son score, son endurance physique et les capacités intellectuelles pour mener à bien son objectif. C'est ainsi que se forge la réputation des trophées que l'on veut absolument gagner.