La très longue saison de golf du circuit européen de golf professionnel a pris fin dimanche matin avec une victoire de Rory McIlroy. Il a remporté le dernier tournoi du calendrier en alignant cinq oiselets sur les cinq derniers trous pour devancer Justin Rose par deux coups. Il a du même coup été couronné champion de la « Course vers Dubaï » et hérité d'un boni d'un million de dollars.

Il est devenu le deuxième joueur à dominer la liste des boursiers à la fois sur le circuit européen et le circuit PGA Tour au terme d'une saison. Luke Donald avait été le premier à réaliser l'exploit l'an passé. Meilleur joueur mondial, il fut aussi de l'équipe championne lors de la présentation de la Coupe Ryder.

Le jeune homme a connu une année 2012 exceptionnelle. Pour mieux comprendre ce qu'il a réalisé, il nous faut diviser son calendrier de compétition en trois. D'abord sa présence lors des tournois majeurs et des épreuves de la série du Championnat du monde. Il a participé à sept de ces tournois dont les présences sont comptabilisées sur les deux principaux circuits professionnels. Ensuite, il faut tenir compte de ses apparitions sur le circuit européen, soit huit autres tournois et faire de même pour sa participation aux activités du PGA Tour. Dans ce dernier cas, on arrive à neuf tournois.

Dans le premier groupe de tournois, il a aisément remporté le Championnat de la PGA, a obtenu une deuxième place au Championnat Accenture et le troisième rang au Championnat Cadillac.

Dans les tournois du calendrier européen, il a remporté Championnat du Circuit Mondial de Dubaï, il a pris le deuxième rang lors du Championnat d'Abu Dhabi et au Masters BMW et fini troisième lors de l'Omnium de Singapour.

Sur le circuit PGA Tour, il a remporté la Classique Honda, le Championnat Deutsche Bank, le Championnat BMW et perdu le Championnat Wells Fargo en prolongation.

Indépendamment selon les trois tableaux, il a accumulé des bourses de 3 138 791$ dans le premier groupe de tournois, reçu 2 833 072 euros pour ses performances en Europe et touché 4 809 161$ supplémentaires pour ses résultats sur le circuit PGA Tour.

Ses données statistiques font frémir les observateurs : moyenne de puissance de 310 verges sur les coups de départ; 66,36% sur le circuit PGA Tour et 79,2% sur le circuit européen pour les verts atteints en coups prescrits et des moyennes de pointage de 69,68 en Europe et de 68,87 sur le continent américain. Des chiffres qui ne sont inférieurs qu'aux résultats exceptionnels de Tiger Woods lors de sa mémorable saison de 2000.

Woods a par ailleurs connu une saison aussi remarquable. Trois victoires en 19 tournois sur le circuit américain. Il a obtenu une deuxième position et fini troisième à deux occasions. Il est redevenu le joueur d'impact que l'on a connu au tournant du nouveau millénaire.

Malgré tout, la saison 2012 donne l'impression qu'on est passé d'une époque à une autre. De tous les chiffres qu'on peut évoquer, il y a en deux qui ne sauraient mentir quant à la fin de l'ère Woods et au début de l'époque McIlroy: 23 et 36. Tout simplement l'âge de deux golfeurs.

L'ère Woods a été exceptionnellement longue dans le monde sportif moderne et ne risque pas de se répéter. Celle de McIlroy sera aussi folle au chapitre des records puisque le Nord-Irlandais a déjà commencé à établir sa propre liste d'exploits. Mais il serait surprenant que son règne soit aussi long que celui de son prédécesseur.

La raison en est fort simple : la relève est exceptionnelle. D'ici peu se pointeront des adolescents déjà capables d'imiter McIlroy. Les collèges américains en produisent déjà une bonne quantité et voilà que les académies asiatiques commencent à obtenir autant de succès avec leurs jeunes golfeurs qu'avec les jeunes filles qui dominent le golf professionnel féminin.