Maude-Aimée Leblanc a obtenu son droit de jeu sur le circuit de la LPGA en terminant en septième position lors du tournoi de qualification qui se déroulait au cours des derniers jours à Fort Lauderdale.

Deux autres golfeuses du Québec, Isabelle Beisiegel et Lisa Meldrum ont obtenu des droits de jeu conditionnels après avoir respectivement complété la rude épreuve de qualification de cinq rondes en 34e et 51e positions.

Il s'agit là d'un résultat exceptionnel pour des représentantes du Québec. Jamais auparavant n'a-t-on obtenu des résultats de la sorte.

Maude-Aimée Leblanc nous avait laissé entrevoir ses immenses possibilités il y a quelques saisons en se signalant sur le circuit universitaire américain. Son rôle dans la première obtention par la réputée Université Purdue d'un titre national américain en golf était le dernier signal d'alarme que cette jeune fille originaire des Cantons de l'Est était une valeur sûre et qu'elle deviendrait sous peu l'une des vedettes de la LPGA. Les étincelles produites au cours de la dernière présentation de l'Omnium Canadien à Hillsdale à l'été 2011 ont confirmé que nous avions chez nous une grande championne.

Discrète et timide comme cela est rarement permis avec un tel talent, elle semble avoir appris et maîtrisé les outils qui lui permettront de devenir prochainement l'une des têtes de série du golf professionnel féminin.

Avis aux directeurs de marketing : voilà une valeur sûre qui devrait vous permettre d'obtenir des retombées plus qu'intéressantes. Je ne me transforme pas ici en vendeur intéressé, mais plutôt en observateur avisé.

Isabelle Beisiegel a attiré l'attention des médias au cours de la dernière année en devenant la première femme à obtenir un droit de jeu sur un circuit professionnel masculin. L'expérience, de son propre aveu, fut fort intéressante et sa prochaine saison, avec un droit de participation conditionnel aux tournois de la LPGA; devrait lui permettre de se dénicher une place de choix parmi les régulières du circuit. Quelques petits ajustements techniques vont lui faciliter la vie avec les grandes à chaque fois que le calendrier le permettra.

Lisa Meldrum aura elle aussi un droit de jeu limité. Profitant d'un statut de joueuse ayant déjà évolué au circuit de la LPGA, sa 51e place au tournoi de qualification lui vaudra d'être de certaines compétitions du grand circuit.

Trois golfeuses du Québec parmi l'élite mondiale du golf professionnel féminin, c'est un exploit remarquable. À titre de comparaison, quatre joueurs de la Ligue de hockey junior majeur du Québec ont été sélectionnés lors de la première ronde au dernier repêchage de la Ligue Nationale de Hockey. Certes les paramètres sont différents à plusieurs égards, mais il reste que ces jeunes femmes ont accompli un travail gigantesque et réalisé des progrès formidables.

Confrontées aux géants américain et asiatique, elles ont fait la preuve qu'il y a chez nous des golfeurs (ou golfeuses) de talent qui peuvent rivaliser avec les meilleurs (meilleures) de la profession.

Enfin un vent de fraîcheur pour le golf au Québec. On a tellement longtemps attendu l'entrée en scène de champions issus d'une province ensevelie sous la neige pendant plusieurs mois. Retenez bien les noms des jeunes femmes qui ont bataillé ferme au cours des derniers jours pour avoir le droit d'affronter les meilleures de la profession.

Quel beau cadeau ce serait à l'approche du 40e anniversaire de la victoire de Jocelyne Bourassa que de voir l'une d'entre elles prendre la relève et remporter un tournoi sur le circuit de la LPGA.