Le golf à travers le monde
Golf vendredi, 7 mars 2008. 10:15 vendredi, 13 déc. 2024. 05:47
Pays nordique où l'on pratique le golf de six à huit mois par année, si l'on fait exception de la Colombie-Britannique, le Canada demeure le pays où le taux de participation est le plus élevé avec plus de 21 % de la population pratiquant le golf.
Difficile d'expliquer ce fort pourcentage? Pas vraiment, puisque 90% des parcours de golf canadiens appartiennent à la catégorie public. Selon un article paru récemment dans le National Post, le golf a même surpassé le hockey comme sport de participation numéro 1 au Canada.
Chez nos voisins du Sud, on constate un inquiétant déclin, surtout chez les adeptes qui jouent plus de 25 parties par an. Au cours des trois dernières années, la perte se situe autour de deux millions de joueurs dans cette catégorie, soit près du tiers. Quand on sait que cette classe de golfeurs demeure, de loin, celle qui dépense le plus en voyages, maisons
secondaires, habillement et équipement, ces chiffres ont de quoi inquiéter. On déplore également des pertes en tennis, en ski, en vélo et en sports de randonnée. Est-ce que les jeunes préfèrent les jeux vidéos aux véritables sports? Souhaitons, à tout le moins, que cette situation ne soit que passagère.
Évolution du golf aux États-Unis
La construction des parcours américains s'est étalée sur trois périodes bien distinctes. De 1900 à 1950, le taux de participation étant plutôt faible, la plupart des parcours affichait propriété privée à leur entrée. Puis de 1950 à 1980, on a assisté à une véritable révolution. Le golf s'est graduellement démocratisé et ne touchait plus que l'élite. C'est d'ailleurs au cours de cette période que 40% des parcours publics américains ont été érigés. Le taux de participation a aussi augmenté d'année en année durant cette faste période.
La venue de la télévision et les prouesses d'Arnold Palmer et de Jack Nicklaus ne sont sûrement pas étrangères à cette émergence. De 1980 à nos jours, on a surtout mis l'accent sur la construction de parcours faisant partie intégrale de complexes domiciliaires et sur les parcours publics haut de gamme. On veut ainsi donner l'occasion (et aussi l'impression) aux golfeurs itinérants d'évoluer sur des parcours aussi manucurés que les plus beaux clubs privés. On vend des abonnements d'un jour, à la carte, et l'on facture en conséquence.
Pour l'instant, ça semble à la mode. Pour combien de temps? Dieu seul le sait. Des droits de jeu de 250 à 500 dollars la ronde ne sont tout de même pas accessibles à Monsieur tout le monde, même si certains parcours renommés comme Pebble Beach, Kiawah Island et St-Andrews continuent à faire des affaires d'or. Pour la survie du golf aux États-Unis, on devra sans doute investir davantage dans la relève et prendre exemple sur l'Iowa, petit état de l'ouest, où la densité de population est faible et le revenu par famille sous la moyenne. On atteint tout de même une participation de 24% de la population, soit l'une des plus élevées du pays. Dans cet état, on mise sur la formule 3A : « Accessibility », « Affordability » et « Availibility » une formule gagnante qui aurait avantage à faire des petits.
Vers de nouveaux marchés
L'industrie du golf se tourne maintenant vers de nouveaux marchés et se fie sur la Chine et, possiblement sur les Indes, pour reprendre du poil de la bête et continuer à évoluer. Pour l'instant, la Chine ne compte qu'un peu plus de 300 parcours, localisés majoritairement sur des complexes hôteliers. Les architectes et les concepteurs de parcours continuent d'être très en demande dans ce vaste pays où le potentiel demeure très élevé. Du côté de l'Inde, le golf gagne en popularité. On y a même présenté deux tournois du Circuit Européen jusqu'ici cette année, ce qui est de bon augure. Quand on pense à la population réunie de ces deux pays, on ne peut qu'espérer que le golf y devienne populaire.
Le développement du golf se fait différemment dans chaque pays, selon l'intérêt de la population locale et du nombre de touristes qu'ils accueillent chaque année. À titre d'exemples, en Allemagne, 98% des 650 parcours sont privés. Le golf touche à peine 1% de la population. Au Portugal, la situation est complètement différente puisque la majorité des parcours sont situés sur des complexes hôteliers. L'office national du Tourisme a beaucoup misé sur le golf et connaît un véritable succès. Enfin, le Canada domine tous les pays avec 90% de ses parcours ouverts au public et un taux de participation de 21,5%. Ce n'est pas un secret pour personne, plus il y a de parcours publics, plus le taux de participation augmente. Il s'agit maintenant de faire davantage de place aux jeunes pour assurer la continuité.
La très sérieuse organisation National Golf Foundation, véritable bible golfique, analyse de long en large tout ce qui touche l'industrie du golf depuis plusieurs années. Elle nous fait part, entre autre, de quelques leçons apprises au fil des ans :
1-Les amateurs jouent au golf pour différentes raisons; pour le simple plaisir jusqu'à de sérieuses compétitions, incluant tout ce que l'on retrouve entre les deux.
2-Les programmes permettant aux joueurs de pratiquer ce sport dans un environnement non compétitif semblent avoir plus de chance de survivre, particulièrement chez les adultes.
3-Les programmes juniors demeurent le meilleur investissement à long terme. Plus on s'initie jeune au golf, plus les chances augmentent de demeurer un golfeur assidu, de jouer plus de rondes annuellement et de dépenser davantage.
4-La plus grande motivation d'un golfeur est de frapper des coups spectaculaires, même si ce n'est que quelques fois par ronde. Les bons coups surpassent le pointage final, les conditions de jeu, la compétition et l'exercice.
5-Peu importe la région, plus il y a de parcours publics, plus le taux de participation est élevé.
6-Les parcours difficiles et plus techniques devraient être limités puisque les joueurs qualifiés sont minoritaires. On devrait mettre l'emphase sur les parcours milieu de gamme pour les gens à revenus moyens et s'assurer d'avoir suffisamment de parcours exécutifs et à normales trois ainsi que des terrains d'exercices pour assurer le développement des joueurs.
Ne reste plus qu'à attendre patiemment la fonte des neiges pour enfin entreprendre une nouvelle saison!
À bientôt
Carlo
Difficile d'expliquer ce fort pourcentage? Pas vraiment, puisque 90% des parcours de golf canadiens appartiennent à la catégorie public. Selon un article paru récemment dans le National Post, le golf a même surpassé le hockey comme sport de participation numéro 1 au Canada.
Chez nos voisins du Sud, on constate un inquiétant déclin, surtout chez les adeptes qui jouent plus de 25 parties par an. Au cours des trois dernières années, la perte se situe autour de deux millions de joueurs dans cette catégorie, soit près du tiers. Quand on sait que cette classe de golfeurs demeure, de loin, celle qui dépense le plus en voyages, maisons
secondaires, habillement et équipement, ces chiffres ont de quoi inquiéter. On déplore également des pertes en tennis, en ski, en vélo et en sports de randonnée. Est-ce que les jeunes préfèrent les jeux vidéos aux véritables sports? Souhaitons, à tout le moins, que cette situation ne soit que passagère.
Évolution du golf aux États-Unis
La construction des parcours américains s'est étalée sur trois périodes bien distinctes. De 1900 à 1950, le taux de participation étant plutôt faible, la plupart des parcours affichait propriété privée à leur entrée. Puis de 1950 à 1980, on a assisté à une véritable révolution. Le golf s'est graduellement démocratisé et ne touchait plus que l'élite. C'est d'ailleurs au cours de cette période que 40% des parcours publics américains ont été érigés. Le taux de participation a aussi augmenté d'année en année durant cette faste période.
La venue de la télévision et les prouesses d'Arnold Palmer et de Jack Nicklaus ne sont sûrement pas étrangères à cette émergence. De 1980 à nos jours, on a surtout mis l'accent sur la construction de parcours faisant partie intégrale de complexes domiciliaires et sur les parcours publics haut de gamme. On veut ainsi donner l'occasion (et aussi l'impression) aux golfeurs itinérants d'évoluer sur des parcours aussi manucurés que les plus beaux clubs privés. On vend des abonnements d'un jour, à la carte, et l'on facture en conséquence.
Pour l'instant, ça semble à la mode. Pour combien de temps? Dieu seul le sait. Des droits de jeu de 250 à 500 dollars la ronde ne sont tout de même pas accessibles à Monsieur tout le monde, même si certains parcours renommés comme Pebble Beach, Kiawah Island et St-Andrews continuent à faire des affaires d'or. Pour la survie du golf aux États-Unis, on devra sans doute investir davantage dans la relève et prendre exemple sur l'Iowa, petit état de l'ouest, où la densité de population est faible et le revenu par famille sous la moyenne. On atteint tout de même une participation de 24% de la population, soit l'une des plus élevées du pays. Dans cet état, on mise sur la formule 3A : « Accessibility », « Affordability » et « Availibility » une formule gagnante qui aurait avantage à faire des petits.
Vers de nouveaux marchés
L'industrie du golf se tourne maintenant vers de nouveaux marchés et se fie sur la Chine et, possiblement sur les Indes, pour reprendre du poil de la bête et continuer à évoluer. Pour l'instant, la Chine ne compte qu'un peu plus de 300 parcours, localisés majoritairement sur des complexes hôteliers. Les architectes et les concepteurs de parcours continuent d'être très en demande dans ce vaste pays où le potentiel demeure très élevé. Du côté de l'Inde, le golf gagne en popularité. On y a même présenté deux tournois du Circuit Européen jusqu'ici cette année, ce qui est de bon augure. Quand on pense à la population réunie de ces deux pays, on ne peut qu'espérer que le golf y devienne populaire.
Le développement du golf se fait différemment dans chaque pays, selon l'intérêt de la population locale et du nombre de touristes qu'ils accueillent chaque année. À titre d'exemples, en Allemagne, 98% des 650 parcours sont privés. Le golf touche à peine 1% de la population. Au Portugal, la situation est complètement différente puisque la majorité des parcours sont situés sur des complexes hôteliers. L'office national du Tourisme a beaucoup misé sur le golf et connaît un véritable succès. Enfin, le Canada domine tous les pays avec 90% de ses parcours ouverts au public et un taux de participation de 21,5%. Ce n'est pas un secret pour personne, plus il y a de parcours publics, plus le taux de participation augmente. Il s'agit maintenant de faire davantage de place aux jeunes pour assurer la continuité.
La très sérieuse organisation National Golf Foundation, véritable bible golfique, analyse de long en large tout ce qui touche l'industrie du golf depuis plusieurs années. Elle nous fait part, entre autre, de quelques leçons apprises au fil des ans :
1-Les amateurs jouent au golf pour différentes raisons; pour le simple plaisir jusqu'à de sérieuses compétitions, incluant tout ce que l'on retrouve entre les deux.
2-Les programmes permettant aux joueurs de pratiquer ce sport dans un environnement non compétitif semblent avoir plus de chance de survivre, particulièrement chez les adultes.
3-Les programmes juniors demeurent le meilleur investissement à long terme. Plus on s'initie jeune au golf, plus les chances augmentent de demeurer un golfeur assidu, de jouer plus de rondes annuellement et de dépenser davantage.
4-La plus grande motivation d'un golfeur est de frapper des coups spectaculaires, même si ce n'est que quelques fois par ronde. Les bons coups surpassent le pointage final, les conditions de jeu, la compétition et l'exercice.
5-Peu importe la région, plus il y a de parcours publics, plus le taux de participation est élevé.
6-Les parcours difficiles et plus techniques devraient être limités puisque les joueurs qualifiés sont minoritaires. On devrait mettre l'emphase sur les parcours milieu de gamme pour les gens à revenus moyens et s'assurer d'avoir suffisamment de parcours exécutifs et à normales trois ainsi que des terrains d'exercices pour assurer le développement des joueurs.
Ne reste plus qu'à attendre patiemment la fonte des neiges pour enfin entreprendre une nouvelle saison!
À bientôt
Carlo