À chaque présentation de l’Omnium des États-Unis, les dirigeants de l’USGA réaffirment que les conditions de jeu ne sont pas là pour ridiculiser les meilleurs joueurs, mais plutôt pour les identifier.

L’Américain Dustin Johnson a maté le parcours d’Oakmont mieux que quiconque et mérite amplement le titre majeur qu’il a remporté dimanche, en fin de journée, dans la région de Pittsburgh.

Malgré la controverse et l’épée de Damoclès qui flottait au-dessus de sa tête lors des six derniers trous, l’athlète de la Caroline du Sud a démontré une belle force de caractère et tout son savoir-faire durant la ronde finale.

Un incident survenu sur le vert du 5e trou a soudainement refait surface lorsque Johnson s’apprêtait à jouer son coup de départ au 12e trou. Les officiels l’ont alors averti qu’il devra les rencontrer à la fin de sa ronde afin de déterminer s’il est coupable d’une infraction ou non… quel gâchis de leur part!

Le Français Romain Wattel avait pourtant vécu la même situation un peu plus tôt et on avait tranché sur-le-champs. Pourquoi agir de la sorte avec le meneur du tournoi? Le grand DJ a finalement écopé d’une pénalité d’un coup, jugé responsable du très léger déplacement de sa balle sur le vert du 5e trou. Il peut se compter chanceux que cet incident n’ait eu aucune conséquence sur le classement final.

Je n’ose même pas imaginer la colère des amateurs de golf si Johnson avait terminé les 72 trous réglementaires à égalité avec un autre joueur et, qu’après coup, on lui inflige une pénalité non méritée selon les experts… Enfin, tout est bien qui finit bien et Dustin Johnson est maintenant le champion de l’Omnium des États-Unis.

Il s’agit d’une 10e victoire en carrière pour celui qui fêtera ses 32 ans mercredi prochain. Johnson gagne un tournoi du circuit pour une 9e année consécutive, la meilleure séquence du genre pour les joueurs actifs. De plus, il devance maintenant Rory McIlroy au 3e rang du classement mondial.

Après la performance sans bavure qu’il a offerte à Oakmont, Dustin Johnson mérite davantage de considération. Non seulement il a dominé pour la distance des coups de départ, il est aussi parmi les plus précis à ce chapitre, un exploit plutôt rare au golf professionnel.

Johnson s’est toujours comporté en véritable professionnel malgré la malchance et les contre-performances lors des tournois majeurs et il faisait bon le voir sourire de la sorte lorsqu’il a quitté le vert du 18e. Il demeure l’un des joueurs des plus sympathiques du circuit et a toujours fait preuve d’humilité en toute situation, comme le font les grands champions du sport.

L’Irlandais Shane Lowry, meneur par 4 coups à l’aube de la ronde finale, a semblé manquer d’énergie lors du dernier parcours et a dû se contenter d’un pointage de 76. Il termine à égalité au 2e rang avec les Américains Scott Piercy et Jim Furyk. Ce dernier a ramené la meilleure carte de la ronde finale, soit un 66. Furyk revient de loin, car il a raté plus de trois mois de compétition à la suite d'une intervention chirurgicale au poignet. Le vétéran de 46 ans a tout de même prouvé qu’il vaut toujours son pesant d’or et qu’il fait encore partie de l’élite mondiale. Il occupe d’ailleurs le 19e échelon de la hiérarchie mondiale après cette performance.

Enfin, je m’en voudrais de ne pas souligner l’excellente prestation offerte par Andrew Landry, un jeune Texan peu connu des amateurs de golf. Landry a tenu son bout avec les meilleurs de la profession même s’il a connu quelques ennuis lors de la ronde ultime. Il a vécu les plus belles journées de sa vie et en sortira grandi en fin de compte. Ce qu’il a accompli est digne d’un conte de fées, même s’il n’a pas gagné.

Sa 15e place au classement final lui vaudra une invitation pour le prochain US Open. Il va continuer à jouer sur le circuit, mais ne le fera plus dans l’anonymat comme c’était le cas auparavant.

Dorénavant, tout le monde connaît Andrew Landry et tout le monde lui souhaite du succès. Parions qu’on le reverra parmi les meneurs d’un tournoi sous peu.

Prochaine étape : le tournoi Quicken Loans National

C’est à Bethesda, au Maryland, que se tiendra le prochain tournoi du circuit PGA Tour. Une fois de plus, les joueurs tenteront de mater le fameux parcours Congressional sur lequel Rory McIlroy avait remporté l’Omnium des États-Unis en 2011.

Avec l’horaire très chargé des prochaines semaines, la majorité des têtes d’affiche seront absentes de cette compétition. Soit on se repose après le US Open, soit on se prépare pour le Championnat mondial Bridgestone qui aura lieu dans deux semaines.

On aura malgré tout une belle compétition et je ne serai pas surpris de voir un jeune golfeur se mettre en évidence. J’aime les chances de victoire de Justin Thomas ainsi que celles de Patrick Rodgers, deux jeunes Américains très talentueux. Attention également à Bryson DeChambeau ainsi qu’au vétéran Jim Furyk.

Parmi les autres joueurs connus, mentionnons les K.J.Choi, Keegan Bradley, Rickie Fowler, Patrick Reed, Charley Hoffman, Francesco Molinari ainsi que le Canadien Adam Hadwin… À suivre sur les ondes de RDS, samedi et dimanche.