Précieux assistants des joueurs de golf, dont ils portent les sacs et qu'ils conseillent, les cadets ne supportent plus que le PGA Tour se fasse de l'argent sur leur dos.

L'objet de la discorde entre le PGA Tour, l'organisateur des principaux tournois américains, et les cadets? Une chasuble aux couleurs souvent vives où figurent le nom de « leur » joueur et le logo de commanditaires, que ce soit des banques, des assureurs ou des constructeurs automobiles.

Problème : certains cadets aimeraient être rétribués en contrepartie du port de ces chasubles commandités. L'enjeu est de taille : grâce à elles, le très prospère PGA Tour encaisserait 50 millions de dollars par an.

Plutôt que de menacer de faire grève ou de déposer symboliquement leurs sacs, les cadets ont choisi de saisir la justice américaine.

« Le Tour s'est rendu compte qu'il avait un boulevard pour se faire de l'argent en mettant des commanditaires sur nos chasubles sans qu'on en récolte un seul centime ou bénéfice », a résumé dans la presse américaine l'un d'entre eux, Mike Hicks, ancien cadet de Greg Norman, Payne Stewart et Justin Rose qui a pris sa retraite en 2013.

« Ils peuvent dire ce qu'ils veulent, nous faisons nous aussi partie du Tour », s'est-il indigné.

Quelque 80 cadets se sont pourvus en justice début février à San Francisco pour obliger le PGA Tour à les dédommager.

Le PGA Tour a à son tour lancé une procédure pour qu'un autre tribunal que celui de San Francisco juge cette affaire. Il a par ailleurs opposé une fin de non recevoir aux demandes de rencontre de l'Association des cadets professionnels (APTC) fondée en 2013.

« Citoyens de seconde zone »

 

« En réponse, on va amender notre plainte initiale en y ajoutant 75 cadets de plus dont Steve Williams, il y aura 150 plaignants », a répliqué leur avocat, Eugene Egdorf.

Steve Williams est « LA » star de la profession : ce Néo-Zélandais a notamment porté le sac de Tiger Woods, le golfeur le plus célèbre de la planète entre 1999 et 2011. Comme chaque cadet reçoit généralement 10 % des gains de « son » joueur, Williams a gagné durant cette période 8,8 millions de dollars, ce qui en faisait à l'époque... le « sportif » néo-zélandais le mieux payé!

« Ce n'est pas qu'une question d'argent, les cadets n'ont aucune protection sociale, aucun plan de retraite », a expliqué à l'AFP Eugene Egdorf.

« C'est une question de justice, de liberté aussi : certains cadets ne veulent pas que leur corps soit utilisé pour faire de la pub, d'autres regrettent de ne rien pouvoir faire alors que les joueurs ont tous les droits », a détaillé l'avocat.

Les cadets sont confrontés à d'autres inégalités ou vexations, selon eux : ils n'ont pas accès aux vestiaires des joueurs, ils n'ont pas de toilettes ou même de stationnement qui leur sont réservés.

« Il y a peu, lors d'un tournoi important, il y avait des orages et les cadets n'ont eu pour s'abriter qu'une simple tente de réception. Ils sont traités comme des citoyens de seconde, voire de troisième zone. Cele ne peut plus durer », a prévenu Me Egdorf.