Le test par excellence
Omnium des États-Unis lundi, 10 juin 2013. 22:28 samedi, 14 déc. 2024. 06:59Les dirigeants de la United States Golf Association le précisent chaque année : L’Omnium américain se veut le test de golf par excellence de la saison. Les conditions de jeu sont sévères, mais honnêtes, et doivent récompenser les meilleurs coups.
Un tel scénario s’applique fort bien lorsque le parcours où est disputé l’évènement profite de conditions idéales. Or, ce n’est pas le cas cette semaine au Merion Golf Club non loin de Philadelphie. La pluie a encore une fois aujourd’hui obligé les responsables à fermer le terrain tant il y avait de l’eau. Les conditions ont rendu le terrain impraticable.
Si cela contrarie plusieurs joueurs qui n’ont pas eu le loisir d’y disputer quelques rondes au cours des dernières semaines en vue du deuxième majeur de la saison, cela inquiète davantage ceux qui ont préparé le Merion en vue de cette compétition.
On sait qu’à 6 996 verges, une normale 70, ce parcours exigera des joueurs beaucoup de précision. On comptait justement sur la fermeté des verts pour faire la différence. Seuls les coups parfaits seraient récompensés. Mais avec l’eau qu’on a reçue au cours des derniers jours, il est à parier que les meilleurs golfeurs de la planète devraient avoir beaucoup plus de facilité à inscrire des oiselets. Les verts seront plus qu’accueillants et avec de petits fers en main le défi ne sera certes pas aussi relevé qu’on le souhaitait.
Par contre, un terrain détrempé et des conditions météorologiques difficiles pourraient transformer l’Omnium en un test d’endurance. Un peu comme ce fut le cas en 2009, lorsque disputé par un temps misérable au très difficile parcours de Bethpage à New York, tant et si bien qu’on avait complété le tournoi le lundi.
Et je me souviens avoir longuement discuté avec Mike Weir à Québec où était présenté le Skins Game Telus. Weir et tous ceux qui avaient survécu au déluge de New York en étaient sortis épuisés. Littéralement vidés.
Le mot patience est très souvent utilisé quand vient le temps de décrire la stratégie utilisée par les champions des tournois majeurs. Si la clé du succès au Merion était la précision il y a quelques jours à peine, il se pourrait fort bien que la patience soit l’ingrédient qui fera la différence au bout de quatre jours sur un terrain détrempé. On aura beau vanter la qualité des coups réussis par Johnny Miller lors de l’Omnium des États-Unis de 1973 à Oakmont (réputé comme l’un des parcours les plus difficiles, sinon le plus difficile aux É.-U.) lorsqu’il a inscrit le pointage record de 63, mais il reste qu’il avait disputé cette ronde sur un terrain qui curieusement ressemblait au Merion que l’on joue cette semaine.
Le site de l’Omnium cette année est pour le moment démuni. Les quelques barrières qu’on avait dressées pour tester les meilleurs golfeurs n’ont pas tenu. Bien sûr, l’herbe longue et l’étroitesse des allées seront certes des facteurs à considérer, mais cela semble bien peu quand on considère la qualité des joueurs inscrits.
Cela modifiera aussi la stratégie de plusieurs des golfeurs. La sagesse qui avait été la meilleure conseillère jusqu’à présent sera-t-elle oubliée à la faveur d’une offensive extrême?
Reste que ça devrait donner un excellent spectacle. Ce n’est peut-être pas le but avoué de la United States Golf Association toujours à la recherche du défi suprême de golf, mais en fin de compte c’est ce qui intéresse le plus les amateurs. C’est tout ce qui compte.