Rory McIlroy a démontré son immense talent au cours de la dernière fin de semaine en remportant le Championnat Wells Fargo pour la deuxième fois de sa carrière réécrivant au passage le livre des records de ce tournoi disputé sur l’un des parcours les plus difficiles parmi ceux qui sont utilisés annuellement sur le circuit PGA Tour.

À 26 ans, il a ainsi consolidé son emprise sur le premier rang du classement mondial quelques semaines après avoir décroché les grands honneurs lors du Championnat par trou Cadillac.

Les statistiques  de McIlroy sont étourdissantes tant elles semblent relever de l’imaginaire d’un auteur détraqué. Il a conservé une moyenne de puissance sur ses coups de départ de 321,1 verges alors que la moyenne des joueurs sur le circuit est de 296,9 verges. Plus de la moitié de ses coups de départ ont atteint l’allée, ce qui lui a permis de gonfler sa moyenne de verts atteints en coups prescrits à 77,78 %. La moyenne de l’ensemble des autres joueurs est de 61,68 %. Pas étonnant de présenter un tel résultat quand on a de petits fers en main pour les deuxièmes coups sur de présumées difficiles normales quatre, j’en conviens. Reste qu’il a aussi été solide sur les verts.

Cela survient une semaine après qu’un autre joueur de 26 ans, Rickie Fowler eut ébloui la galerie au TPC at Sawgrass lors du Championnat des joueurs. Sur le légendaire tracé diabolique de Pete Dye, Fowler a conservé une moyenne de puissance de 295,4 verges, maintenu une moyenne de précision de 62,50 % et atteint les verts en coups prescrits dans une proportion identique de 62,50%. C’est sans compter que sa victoire fut acquise en prolongation et qu’il a enfilé les oiselets comme pas un sur le fameux 17e trou.

Deux brillants jeunes joueurs qui, en compagnie de Jordan Spieth qui a été brillant depuis le début de la saison, annoncent la prise en main du golf professionnel par une nouvelle génération. Et on pourrait aisément ajouter une dizaine de joueurs dans la vingtaine qui peuvent aussi revendiquer le statut de futures stars

Deux autres joueurs se sont distingués la semaine dernière en Caroline du Nord : Justin Thomas et Patrick Rodgers. Le premier, à 22 ans, a déjà participé à 19 tournois cette année et terminé dans le top-10 à cinq occasions. Il sera probablement sélectionné recrue de l’année au train où vont les choses. Il a présenté une moyenne de puissance de 310,5 verges, lui qui penche selon la direction du vent tant il semble frêle. Il a aussi atteint les verts en coups prescrits 72% à Quail Hallow.

Rodgers qui aura 23 ans à la fin juin, a tout aussi bien fait terminant au deuxième rang au classement général du tournoi. Sa moyenne de puissance a été de 314,6 verges  et il a atteint les verts en coups prescrits dans une proportion de 68,06%. C’est ce même Rodgers qui, à l’Université de Stanford  a égalé les records de Tiger Woods.

Woods avait d’ailleurs gagné ce tournoi en 2007 sous l’appellation Championnat Wachovia. Il avait maintenu une moyenne de puissance de 316,1 verges et atteint les verts en coups prescrits  à 69,89% des occasions. Des statistiques qui ressemblent en tous points à celles que nous ont présenté les jeunes sensations du PGA Tour.

Non seulement la nouvelle génération est-elle bien installée sur le grand circuit, mais il est clair dorénavant que les jeunes arrivants en ont le contrôle. Les vétérans sont beaucoup mieux d’aiguiser leurs outils parce que leurs chances de victoires vont diminuer de semaine en semaine. La hausse des cotes d’écoute de près de 20 % lors de la finale du Championnat des Joueurs et l’intérêt suscité par la victoire de McIlroy et la présence de Thomas et Rodgers lors du Championnat Wells Fargo confirment que le spectacle en vaut la peine. Couleurs vives, puissance à revendre et sourires à profusion sont effectivement de très bons arguments de vente auprès d’un public en quête d’un renouveau.