La PGA fait l'objet d'une enquête antitrust du Département de la Justice
La brouille entre le circuit de la PGA et la série LIV, financée par des fonds saoudiens, retient maintenant l'attention du Département américain de la Justice, selon le Wall Street Journal, mais la PGA a indiqué lundi avoir confiance de gagner son point.
Les dirigeants du circuit ont d'ailleurs fait savoir par communiqué qu'ils s'attendaient à un tel dénouement.
Le WSJ a indiqué que les agents des golfeurs ont été questionnés par la division antitrust du Département au sujet des règles de la PGA sur les événements et sur la suspension imposée aux golfeurs ayant opté pour le nouveau circuit. Le WSJ cite une personne au fait de l'enquête.
Le Département de la Justice n'a pas voulu commenter.
Le nouveau parcours a déjà attiré une vingtaine de joueurs de la PGA, dont Phil Mickelson, Dustin Johnson, Brooks Koepka et Bryson DeChambeau. Ils auraient tous reçu des bonis de signature de 150 millions $ US ou plus. Dans le cas de Johnson, il s'agirait de plus du double de ses gains en 15 ans au sein de la PGA.
Au coeur du litige se trouve la politique de la PGA. Ses membres ayant un conflit d'horaire en raison d'un tournoi outre-mer peuvent bénéficier de trois exemptions par an. Le circuit n'accorde pas ces exemptions pour des tournois en Amérique du Nord.
La PGA a refusé d'octroyer ces exemptions pour le premier tournoi de la série LIV, disputé en banlieue de Londres la première semaine de juin, puisqu'elle voit cette série de tournois comme une menace à son endroit. Les tournois LIV offrent 25 millions $ en bourses. Son calendrier de huit tournois en compte cinq aux États-Unis, deux sur des parcours appartenant à Donald Trump.
Le commissaire de la PGA, Jay Monahan, a suspendu les joueurs qui ont pris part au premier tournoi LIV, ainsi que le deuxième, en banlieue de Portland, en Oregon. Le prochain tournoi LIV est prévu dans deux semaines, au Trump National du New Jersey.
Certains joueurs, dont Johnson et Sergio Garcia, ont renoncé à leur carte de membre de la PGA, mais pas Mickelson. Il est membre à vie en raison de ses 45 victoires et il dit avoir mérité ce statut.
Greg Norman, double vainqueur de l'Omnium britannique et qui est président et chef de la direction de LIV Golf, a déclaré il y a deux mois quand le circuit a refusé d'octroyer des exemptions que «la PGA semble déterminer à priver les golfeurs professionnels du droit de jouer, à moins que ce ne soit exclusivement lors de tournois de la PGA». Il a dit de cette décision qu'elle était «anti golf, anti partisans et anti compétition».
La PGA a fait référence à une enquête de la Commission fédérale du commerce datant d'il y a 20 ans et a déclaré par communiqué: « Nous sommes passés par là en 1994 et nous sommes confiants d'obtenir les mêmes résultats ».
Cette enquête, d'une durée de quatre ans, a mené aux deux recommandations suivantes: que les golfeurs n'aient plus besoin de la permission du commissaire pour participer à des tournois qui ne font pas partie du calendrier de la PGA et que les golfeurs puissent participer à des émissions télévisées sur le golf. Après une pression énorme de lobbyistes, la Commissions a voté 4-0 en faveur de mettre fin à l'enquête et de rejeter ces deux recommandations.