Au sortir de la pire fin de semaine de sa carrière professionnelle, Tiger Woods se voit toujours dans la peau d'un potentiel vainqueur d'un tournoi majeur, mais l'ancien no 1 mondial commence à faire douter même ses plus fervents partisans.

Six bogueys (+1), deux double bogeuys (+2) et un quadruple boguey (+4) contre un seul oiselet (-1), pour un total de 85, jamais le Tigre n'avait rendu une carte aussi catastrophique que celle de son 3e tour du Memorial samedi.

Dimanche, l'Américain a retrouvé un peu son golf pour rendre une carte de 74 (+2), mais il a fini à la 71e et dernière place, à 29 coups du vainqueur!

Pire, avec un total de 302, Woods a ajouté un nouveau « record » à son palmarès avec le pire pointage sur quatre jours de sa carrière.

Après cinq tournois disputés en 2015, son meilleur résultat est sa 17e place lors du Tournoi des Maîtres, le premier tournoi du Grand Chelem.

Et à dix jours de l'Omnium des États-Unis, deuxième rendez-vous majeur de l'année, Woods est au mieux à la recherche de son golf et en particulier de son élan qu'il a entrepris de changer depuis plusieurs mois, au pire en perdition.

Mais il en faudrait plus pour abattre le joueur de golf le plus célèbre de la planète et l'un des sportifs les plus fortunés de l'histoire.

« Tout ira beaucoup mieux »

« Dans deux semaines, tout ira, espérons-le, beaucoup mieux et je serai en position de remporter le US Open », a-t-il insisté, avant de quitter le parcours de Muirfield Village où il s'est imposé à cinq reprises dans sa carrière.

« Le golf est un sport solitaire, c'est à la fois sa beauté et sa difficulté : quand tout va bien, rien ne peut vous arrêter, mais quand vous êtes dans un mauvais jour, personne ne peut rien faire pour vous », a-t-il expliqué pour justifier son samedi cauchemardesque.

Est-il dans le déni le plus total ou alors se sent-il si près du niveau qui lui a permis de remporter quatorze titres majeurs, de décrocher 79 titres PGA et de passer 688 semaines en tête du classement mondial?

Débarrassé des problèmes de santé (dos, genou) qui ont perturbé et écourté sa saison 2014, Woods, 39 ans, sait que les années lui sont comptées s'il veut dépasser ou atteindre les 18 titres majeurs de Jack Nicklaus, l'un de ses mentors.

Même Nicklaus commence à se demander s'il pourra ajouter un 15e titre du Grand Chelem alors que son dernier succès à ce niveau remonte à l'Omnium américain de 2008.

Rupture avec Vonn

« Il a connu des problèmes d'ordre physique, il a connu des problèmes avec son jeu court en début de saison et au moment où il a l'impression que cela se remet en place, il tombe si bas, cela me fait mal pour lui », a souligné le légendaire Nicklaus.

« Je n'ai pas d'explication et je suis sûr que lui non plus n'en a pas », a-t-il ajouté.

Mais Nicklaus croit toujours dans son protégé qui pointe désormais à une très pâle 172e place mondiale. « C'est un travaillant sans pareil », a-t-il rappelé.

Reste que si les problèmes techniques sont facilement identifiés par Chris Como, son entraîneur, d'autres tourments sont plus difficiles à soigner.

Woods ne s'est plus imposé sur le circuit depuis presque deux ans et sa victoire au tournoi WGC d'Akron en août 2013.

Il a déjà connu une disette similaire avec deux années sans un seul titre en 2009 et 2010 après le retentissant scandale sur ses liaisons extra-conjugales et son médiatisé divorce.

Cette fois, il a pris un coup au moral après sa séparation avec la vedette américaine du ski alpin et compagne depuis trois ans Lindsey Vonn.

« Il est le seul à savoir où il en est », a conclu Nicklaus.