Mon père m'a initiée très tôt au golf
Golf mercredi, 9 mars 2005. 10:28 samedi, 14 déc. 2024. 13:50
Bonjour à tous et à toutes. C'est avec beaucoup de joie que je me joins aujourd'hui à l'équipe du RDS.ca! Tout au long de la saison de la LPGA, il me fera plaisir de vous faire part de mon expérience et de répondre à vos questions.
Avant de me lancer dans mes récits de voyage, j'aimerais prendre le temps de me présenter. Mon nom de jeune fille est Isabelle Blais - on me surnomme Izzy sur le circuit - et le 6 février dernier, j'ai célébré mon 26e anniversaire de naissance. Je participe à des épreuves de la LPGA depuis 1998, mais c'est depuis la saison dernière que je suis sur le circuit à temps plein.
Mon père m'a initiée au golf quand j'étais toute petite au travers de parties amicales de putting sur le vert synthétique en arrière de la maison à Saint-Hilaire. Il ne me laissait pas de chances et jouait de son mieux, alors ça m'a pris plusieurs années avant de finalement gagner ma première partie...J'ai alors couru vers ma mère afin d'annoncer fièrement ma victoire!
Mon père m'a toujours dit à quel point le golf était un sport incroyable: on peut y jouer toute notre vie, voyager, se faire de bons amis et rencontrer plein de gens intéressants. Il avait raison! Je suis très choyée d'être dans cette profession et c'est seulement lorsque j'ai lâché le golf à l'âge de 21 ans que j'ai réalisé le beau cadeau que Dieu m'a donné. J'y reviendrai un peu plus loin.
J'ai commencé à jouer au golf à l'âge de cinq ans, et en grandissant, j'ai toujours eu l'ambition de devenir professionnelle de golf...même si je ne savais pas trop pourquoi! Jack Nicklaus était mon modèle. À 11 ans, j'ai commencé à compétitionner, et lors de mon premier tournoi canadien junior, Marie-Josée Desbiens, de Québec, a gagné le tournoi. Elle avait 17 ans et moi 11...c'était ma nouvelle idole!
Maintenant, après avoir appris beaucoup d'histoires des grandes et grands dans le monde du golf, je dois dire que mes idoles présents sont Babe Zaharias Didrickson et Ben Hogan. Leur courage au travers de difficultés physiques (cancer et accident d'auto) m'inspire à me pousser au bout dans mon sport. Aussi, leur empreinte sur le monde, sur le terrain de golf et dans tout, est incroyable. Babe est la seule femme à s'être qualifiée pour un tournoi sur le circuit masculin...et j'espère suivre ses pas bientôt!
Revenons un peu en arrière. De 1995 à 2000, je suis allée étudier à l'Université de l'Oklahoma. Être dans un climat propice au golf était nécessaire afin de pratiquer mon sport à fond. Quand j'étais plus jeune, mes parents avaient pensé m'envoyer dans le sud pour le secondaire afin de pouvoir avoir les mêmes avantages que mes compétitrices américaines, mais j'ai choisi de rester au Québec car je croyais avoir une belle éducation au Collège Saint-Hilaire.
J'ai décidé de me rendre aux États-Unis après le secondaire, et j'ai été repêchée par l'Université de l'Oklahoma (les Sooners), où Marie-Josée Desbiens, mon idole de jeunesse, est l'assistante-coach de l'équipe de golf! J'ai accepté cette belle opportunité de compétitionner à l'année longue, soit aux Etats-Unis l'hiver et au Canada l'été. J'ai aussi eu l'occasion de finir mes études en commerce international à l'Université avec l'aide d'une bourse de golf - d'après moi, c'est très important comme athlète d'avoir une bonne éducation.
J'ai eu la chance de rencontrer mon mari Daniel en septembre 1999, et nous étions mariés en février 2000; je suis aussi devenue chrétienne en décembre 1999, alors ma vie a changé très rapidement! Apres avoir atteint un haut niveau au golf en 1998 (j'ai fini 36e au US Open), j'aurais dû être très heureuse et sur les nuages! Au contraire, je suis tombée dans la dépression et après maintes recherches, discussions et études, j'ai realisé que le succès, la gloire et l'amour des autres ne rempliront jamais le vide intérieur. Pour moi, j'ai trouvé la source qui me remplie totalement et éternellement en Dieu.
En 2000, avec ces changements de vie, de valeurs et de perceptions, j'ai finalement lâché le golf, à cause d'un burn-out du sport et parce que je n'avais plus de raison pour jouer - jouer pour les autres, pour ma famille, pour la gloire ou pour l'argent ne m'intéressaient plus. Je me suis rendue en arrière d'un bureau pour huit mois...et j'ai réalisé mon manque d'ambition dans mon travail. La recherche, l'étude et les prières m'ont aidée à réaliser que le golf était un talent que Dieu m'avait donné, et que c'était mon devoir de pousser cette ressource, ce cadeau au maximum. Avec l'arrière-goût du burn-out, j'ai décidé de recommencer à jouer - je me suis dédiée à cette decision, qui semblait difficile à prendre à ce moment-là. Mais à partir de ce moment, j'ai connu tellement de satisfaction et de joie à pousser mon talent au bout. Je suis extrêmement choyée de savoir quelle est ma voie dans la vie. J'adore mon travail...des fois je pense que c'est illégal de jouer au golf comme gagne-pain!
Mon caddie est nul autre que mon mari. Ça peut sembler un peu inhabituel, mais il y a quelques couples sur la LPGA qui font équipe sur le terrain de golf. J'adore être avec Daniel 24 heures sur 24...J'ai toujours mon meilleur ami avec moi, il me fait toujours rire - vous n'avez qu'à regarder ses cheveux roux! - et nous sommes sur la même longueur d'ondes. Il a été malade au Mexique pour la dernière journée du tournoi la semaine passée, et j'ai dû avoir un caddie different...Il m'a manqué! Il me connait mieux que moi-même, et c'est un atout que de l'avoir tout près. En plus, des fois j'ai même droit à un bec sur le terrain...Qu'est-ce qu'une fille peut demander de mieux?!
Lors de mes tournois, j'arbore une fleur sur ma casquette. Daniel, mon mari, m'a envoyé des fleurs durant un tournoi du Futures Tour en 2003. J'ai alors décidé d'en mettre une sur ma visière car j'étais loin de lui. Je la mets sur le côté gauche car à Hawaii, ca veut dire je que je suis mariée et nous avons eu notre lune de miel à Hawaii. Quand il m'a encore envoyé des fleurs pour un tournoi au Canada, c'est devenu une tradition. Ça déjà été des roses, mais maintenant ce sont des "carnations", parce qu'elles sont très résistantes, et pour une question de budget!
Même si ma carrière est encore très jeune, j'ai déjà des tas de beaux souvenirs. Mon plus beau moment à ce jour demeure le fait que je suis devenue la première femme à participer à un tournoi de qualification du circuit masculin de la PGA.
J'en suis à ma deuxième année à temps plein sur le circuit de la LPGA. L'an dernier, j'ai pris le 79e rang du classement général avec des gains de plus ou moins 120.000 dollars. Au début de la saison, je me suis dit que si je pouvais finir la saison en santé, ce serait une belle année. Je suis satisfaite de cette première année sur le circuit car elle m'a permis de me qualifier pour jouer encore cette année. Je suis satisfaite, mais j'ai encore faim! De ne pas avoir atteint ce que je pense pouvoir atteindre m'a donné une très grande motivation. J'ai travaillé très fort cet hiver; et déjà je vois les fruits de mes efforts. Alors je suis contente que ma première année ait été moins bien car ça m'a incitée à me dépasser.
Pour la saison 2005, je veux bien jouer chaque coup de golf; je veux jouer à mon meilleur, tout le temps. Après avoir accompli ces buts, nous verrons où je suis rendue! Mes plans pour 2005: gagner tous les tournois de la LPGA, me qualifier pour le US Open des hommes et le circuit de la PGA!
J'ai beaucoup d'objectifs par rapport au circuit masculin. Je crois que c'est un mythe que les femmes ne peuvent affronter les hommes. Je ne pense pas choquer l'establishment du golf. Je pense que le monde du golf respecte ma volonté de me qualifier, comme tous les autres, afin de compétitionner avec les hommes. Je pense que les critiques viennent plus quand on parle d'invitations. J'ai refusé deux invitations pour l'Omnium de Montréal des hommes car je veux me qualifier, pour qu'il n'y ait aucune question à savoir que je fais partie de la même ligue. Mon prochain essai sera une qualification pour le US Open des hommes cet été...Attention Pinehurst! Je suis en chemin!
N'hésitez pas à me laisser vos questions et à visiter mon site à l'adresse suivante: www.isabellebeisiegel.com
Merci et à la prochaine,
Isabelle
Avant de me lancer dans mes récits de voyage, j'aimerais prendre le temps de me présenter. Mon nom de jeune fille est Isabelle Blais - on me surnomme Izzy sur le circuit - et le 6 février dernier, j'ai célébré mon 26e anniversaire de naissance. Je participe à des épreuves de la LPGA depuis 1998, mais c'est depuis la saison dernière que je suis sur le circuit à temps plein.
Mon père m'a initiée au golf quand j'étais toute petite au travers de parties amicales de putting sur le vert synthétique en arrière de la maison à Saint-Hilaire. Il ne me laissait pas de chances et jouait de son mieux, alors ça m'a pris plusieurs années avant de finalement gagner ma première partie...J'ai alors couru vers ma mère afin d'annoncer fièrement ma victoire!
Mon père m'a toujours dit à quel point le golf était un sport incroyable: on peut y jouer toute notre vie, voyager, se faire de bons amis et rencontrer plein de gens intéressants. Il avait raison! Je suis très choyée d'être dans cette profession et c'est seulement lorsque j'ai lâché le golf à l'âge de 21 ans que j'ai réalisé le beau cadeau que Dieu m'a donné. J'y reviendrai un peu plus loin.
J'ai commencé à jouer au golf à l'âge de cinq ans, et en grandissant, j'ai toujours eu l'ambition de devenir professionnelle de golf...même si je ne savais pas trop pourquoi! Jack Nicklaus était mon modèle. À 11 ans, j'ai commencé à compétitionner, et lors de mon premier tournoi canadien junior, Marie-Josée Desbiens, de Québec, a gagné le tournoi. Elle avait 17 ans et moi 11...c'était ma nouvelle idole!
Maintenant, après avoir appris beaucoup d'histoires des grandes et grands dans le monde du golf, je dois dire que mes idoles présents sont Babe Zaharias Didrickson et Ben Hogan. Leur courage au travers de difficultés physiques (cancer et accident d'auto) m'inspire à me pousser au bout dans mon sport. Aussi, leur empreinte sur le monde, sur le terrain de golf et dans tout, est incroyable. Babe est la seule femme à s'être qualifiée pour un tournoi sur le circuit masculin...et j'espère suivre ses pas bientôt!
Revenons un peu en arrière. De 1995 à 2000, je suis allée étudier à l'Université de l'Oklahoma. Être dans un climat propice au golf était nécessaire afin de pratiquer mon sport à fond. Quand j'étais plus jeune, mes parents avaient pensé m'envoyer dans le sud pour le secondaire afin de pouvoir avoir les mêmes avantages que mes compétitrices américaines, mais j'ai choisi de rester au Québec car je croyais avoir une belle éducation au Collège Saint-Hilaire.
J'ai décidé de me rendre aux États-Unis après le secondaire, et j'ai été repêchée par l'Université de l'Oklahoma (les Sooners), où Marie-Josée Desbiens, mon idole de jeunesse, est l'assistante-coach de l'équipe de golf! J'ai accepté cette belle opportunité de compétitionner à l'année longue, soit aux Etats-Unis l'hiver et au Canada l'été. J'ai aussi eu l'occasion de finir mes études en commerce international à l'Université avec l'aide d'une bourse de golf - d'après moi, c'est très important comme athlète d'avoir une bonne éducation.
J'ai eu la chance de rencontrer mon mari Daniel en septembre 1999, et nous étions mariés en février 2000; je suis aussi devenue chrétienne en décembre 1999, alors ma vie a changé très rapidement! Apres avoir atteint un haut niveau au golf en 1998 (j'ai fini 36e au US Open), j'aurais dû être très heureuse et sur les nuages! Au contraire, je suis tombée dans la dépression et après maintes recherches, discussions et études, j'ai realisé que le succès, la gloire et l'amour des autres ne rempliront jamais le vide intérieur. Pour moi, j'ai trouvé la source qui me remplie totalement et éternellement en Dieu.
En 2000, avec ces changements de vie, de valeurs et de perceptions, j'ai finalement lâché le golf, à cause d'un burn-out du sport et parce que je n'avais plus de raison pour jouer - jouer pour les autres, pour ma famille, pour la gloire ou pour l'argent ne m'intéressaient plus. Je me suis rendue en arrière d'un bureau pour huit mois...et j'ai réalisé mon manque d'ambition dans mon travail. La recherche, l'étude et les prières m'ont aidée à réaliser que le golf était un talent que Dieu m'avait donné, et que c'était mon devoir de pousser cette ressource, ce cadeau au maximum. Avec l'arrière-goût du burn-out, j'ai décidé de recommencer à jouer - je me suis dédiée à cette decision, qui semblait difficile à prendre à ce moment-là. Mais à partir de ce moment, j'ai connu tellement de satisfaction et de joie à pousser mon talent au bout. Je suis extrêmement choyée de savoir quelle est ma voie dans la vie. J'adore mon travail...des fois je pense que c'est illégal de jouer au golf comme gagne-pain!
Mon caddie est nul autre que mon mari. Ça peut sembler un peu inhabituel, mais il y a quelques couples sur la LPGA qui font équipe sur le terrain de golf. J'adore être avec Daniel 24 heures sur 24...J'ai toujours mon meilleur ami avec moi, il me fait toujours rire - vous n'avez qu'à regarder ses cheveux roux! - et nous sommes sur la même longueur d'ondes. Il a été malade au Mexique pour la dernière journée du tournoi la semaine passée, et j'ai dû avoir un caddie different...Il m'a manqué! Il me connait mieux que moi-même, et c'est un atout que de l'avoir tout près. En plus, des fois j'ai même droit à un bec sur le terrain...Qu'est-ce qu'une fille peut demander de mieux?!
Lors de mes tournois, j'arbore une fleur sur ma casquette. Daniel, mon mari, m'a envoyé des fleurs durant un tournoi du Futures Tour en 2003. J'ai alors décidé d'en mettre une sur ma visière car j'étais loin de lui. Je la mets sur le côté gauche car à Hawaii, ca veut dire je que je suis mariée et nous avons eu notre lune de miel à Hawaii. Quand il m'a encore envoyé des fleurs pour un tournoi au Canada, c'est devenu une tradition. Ça déjà été des roses, mais maintenant ce sont des "carnations", parce qu'elles sont très résistantes, et pour une question de budget!
Même si ma carrière est encore très jeune, j'ai déjà des tas de beaux souvenirs. Mon plus beau moment à ce jour demeure le fait que je suis devenue la première femme à participer à un tournoi de qualification du circuit masculin de la PGA.
J'en suis à ma deuxième année à temps plein sur le circuit de la LPGA. L'an dernier, j'ai pris le 79e rang du classement général avec des gains de plus ou moins 120.000 dollars. Au début de la saison, je me suis dit que si je pouvais finir la saison en santé, ce serait une belle année. Je suis satisfaite de cette première année sur le circuit car elle m'a permis de me qualifier pour jouer encore cette année. Je suis satisfaite, mais j'ai encore faim! De ne pas avoir atteint ce que je pense pouvoir atteindre m'a donné une très grande motivation. J'ai travaillé très fort cet hiver; et déjà je vois les fruits de mes efforts. Alors je suis contente que ma première année ait été moins bien car ça m'a incitée à me dépasser.
Pour la saison 2005, je veux bien jouer chaque coup de golf; je veux jouer à mon meilleur, tout le temps. Après avoir accompli ces buts, nous verrons où je suis rendue! Mes plans pour 2005: gagner tous les tournois de la LPGA, me qualifier pour le US Open des hommes et le circuit de la PGA!
J'ai beaucoup d'objectifs par rapport au circuit masculin. Je crois que c'est un mythe que les femmes ne peuvent affronter les hommes. Je ne pense pas choquer l'establishment du golf. Je pense que le monde du golf respecte ma volonté de me qualifier, comme tous les autres, afin de compétitionner avec les hommes. Je pense que les critiques viennent plus quand on parle d'invitations. J'ai refusé deux invitations pour l'Omnium de Montréal des hommes car je veux me qualifier, pour qu'il n'y ait aucune question à savoir que je fais partie de la même ligue. Mon prochain essai sera une qualification pour le US Open des hommes cet été...Attention Pinehurst! Je suis en chemin!
N'hésitez pas à me laisser vos questions et à visiter mon site à l'adresse suivante: www.isabellebeisiegel.com
Merci et à la prochaine,
Isabelle