L’Omnium des États-Unis qui débutera jeudi marquera la fin d’une époque chez les responsables de la United States Golf Association.

Cette 121e édition sera notamment le chant du cygne pour Mike Davis, associé à la USGA depuis 1990. Il a été l’homme de toutes les occasions mais aussi de toutes les décisions non seulement pour la présentation de ce tournoi  mais pour un nombre important de dossiers. De la mise en place et de la modernisation des règles en passant par l’application du nouveau système d’handicap sans oublier le virage favorisant les parcours publics et l’épineux dossier du contrôle des distances des coups de départ.

Il a été pendant des années celui qui avait la lourde responsabilité de sélectionner le parcours de championnat et surtout de le façonner afin de le rendre et de le transformer en un test de golf parmi les plus difficiles. Et il a souvent frôlé la limite au point où plusieurs joueurs à maintes occasions ont menacé de ne plus jouer un terrain qu’il avait retouché pour un Omnium américain.

Nul ne pourra lui reprocher d’avoir permis à certains parcours publics de reprendre vie et de donner à ces clubs la chance de rivaliser avec certains terrains privés.

Il a aussi conscientisé de nombreux propriétaires et actionnaires de terrains de golf en les sensibilisant à l’environnement. Ce fut une démarche ardue mais qui rapporte enfin des résultats intéressants.

Son départ coïncide avec la mise en veilleuse du réputé architecte Rees Jones. À tout le moins pour la rénovation des parcours de tournois majeurs. Jones a modifié le parcours Sud de Torrey Pines en 2019. Les transformations apportées sont les siennes. Son concept et son aménagement. Avec le résultat qu’on pouvait clairement identifier les joueurs qui allaient bénéficier de ces changements et ceux qui, de par leur style, n’y obtiendraient aucun succès.

Jones a transformé 12 terrains qui ont servi à des omniums américains ou des Championnats de la PGA ainsi que quatre sites de la Coupe Ryder. Il a non seulement dirigé la tendance pour l’aménagement des clubs de golf, il a par la même occasion dicté le style requis pour bien jouer ces créations.

Mike Whan, l’ancien commissaire de la LPGA est celui qui dorénavant dirigera la USGA. Il a effectué un travail de relance colossal avec le circuit féminin. Son approche est beaucoup plus moderne et il devrait certes avoir une influence sur le marketing et la mise en marché du golf, non seulement chez les professionnels mais aussi chez les amateurs.

Est-ce l’effet du hasard, la sélection des architectes qui seront appelés à moderniser les éventuels parcours des championnats nationaux sont à peu près tous de la nouvelle génération?

Cela se traduira très certainement par de nouvelles tendances.

Parlant de tendances, quelles seront-elles à Torrey Pines?

Le parcours sera plus ferme que lorsqu’il est utilisé plus tôt dans la saison. Même chose pour les verts. On sait que le degré de difficulté de ce terrain est très élevé, mais le fait d’y avoir joué souvent pour plusieurs des inscrits sera un net avantage.

La USGA maintient sa détermination à faire de ce tournoi le meilleur test de golf de la saison. L’étroitesse des allées, l’herbe longue et les coups d’approche sur les plateaux appropriés seront les éléments clés pour obtenir du succès.

Il faudra cependant permettre aux joueurs de s’exprimer comme ce fut le cas lors du Championnat de la PGA remporté par Phil Mickelson. Si on tient à présenter un spectacle de qualité, il ne faudrait pas tomber dans l’excès et on sait que c’est ce qui a caractérisé les tournois de la USGA au cours des dernières années.

À moins qu’on ait saisi le message avant de se tourner vers la prochaine génération pour la présentation des championnats nationaux chez nos voisins.