ST. ANDREWS, Royaume-Uni - L'Australien Jason Day, le Sud-Africain Louis Oosthuizen et l'Irlandais Paul Dunne entameront la quatrième et dernière ronde de l'Omnium britannique aux commandes, sur un pied d'égalité à 12 coups sous la normale.

Mais Jordan Spieth leur souffle dans le cou lui qui n'accuse qu'un coup de retard. L'Américain est donc à une ronde d'ajouter la troisième manche du Grand Chelem du golf professionnel aux deux premières, déjà acquises.

Dunne, un joueur amateur de 22 ans, a joué une troisième ronde consécutive sous la marque de 70 en remettant dimanche une carte de 66. Alors qu'aucun amateur depuis Bobby Jones en 1930 n'a remporté l'Omnium britannique, l'Irlandais a négocié une ronde sans le moindre boguey dimanche à St. Andrews, qui lui permet de partager le premier rang après 54 trous. 

« C'est surréaliste, je mène à l'Omnium britannique, mais je n'ai pas de difficulté à croire que j'ai réalisé ces scores, a déclaré Dunne. Si je participais à un tournoi amateur, je ne serais pas tellement étonné de mes scores. Ce n'est qu'un hasard qu'ils aient été inscrits au plus important tournoi au monde. J'espère pouvoir répéter demain. Mais que j'y arrive ou non, je survivrai. »

Après l'attaque en règle dont a été la cible le vénérable parcours écossais dimanche, 11 joueurs accusaient trois coups de retard ou moins sur le trio de meneurs. Du nombre, six comptent déjà un titre majeur à leur palmarès.

Triple égalité en tête

Spieth, qui comptait cinq coups de retard sur son compatriote Dustin Johnson après le deuxième tour fortement perturbé par le mauvais temps, a rendu un excellent 66.

En cas de succès final lundi, Spieth rejoindra son compatriote Ben Hogan, seul golfeur à avoir réussi un tel exploit en 1953. Il sera aussi le premier à pouvoir prétendre réaliser le Grand Chelem calendaire avant la dernière étape au Championnat de la PGA.

Outre Spieth, la meute de poursuivants inclut le vétéran Padraig Harrington (65), seul au cinquième rang à un coup du prodigieux Texan. L'Irlandais a remporté l'Omnium britannique en 2007 et 2008.

Elle réunit aussi Sergio Garcia (68), Justin Rose (68), Retief Goosen (69), Adam Scott (70) et Zach Johnson (70), tous postés à trois coups de la tête parmi un groupe de neuf joueurs.

Alors que Garcia espère encore ajouter son nom, un jour, à la prestigieuse liste de gagnants de tournois majeurs, les quatre autres ont tous réussi le tour de force au moins une fois en carrière.

Oosthuizen est en territoire connu lui qui avait remporté la dernière édition de l'Omnium britannique présenté sur les allées du Old Course de St. Andrews en 2010.

Des 80 golfeurs ayant pris le départ dimanche, seulement 11 ont joué au-dessus de la normale, dont Dustin Johnson, le meneur après le deuxième parcours, et l'Écossais Paul Lawrie.

Johnson a connu, en fait, l'une des pires rondes de la journée, se contentant d'un score de 75 qui lui confère un total de 209, cinq coups derrière les trois meneurs. Alors que ses rivaux additionnaient les oiselets, Johnson n'en a obtenu qu'un seul, au 15e trou, et il a terminé son parcours avec trois bogueys consécutifs.

« Je vais devoir connaître une ronde hors de l'ordinaire pour espérer gagner, a admis Johnson. En ayant un bon départ, qui sait ce qui peut arriver. Tout est possible.

« Je n'ai pas le sentiment d'avoir si mal joué, a-t-il plus tard mentionné. Je ne suis tout simplement pas parvenu à caler mes roulés. J'avais l'impression d'effectuer de bons roulés, mais ils ne tombaient pas dans la coupe. Il n'y a pas grand-chose à faire face à cela. »

Quant à Lawrie, il a été victime d'un coûteux double boguey au 17e trou, et il accuse un retard de six coups sur le sommet.

Seul Canadien toujours en lice, Graham DeLaet a réussi cinq oiselets, en route vers une troisième ronde de 68, et un total de 212.

Marc Leishman a remis la meilleure carte de la journée avec un 64 (moins-8). Il se retrouve à trois coups de la tête.

La ronde finale de l'Omnium britannique sera présentée lundi dès 8 h sur les ondes de RDS2.

Pas depuis 62 ans

Dans la longue histoire du golf, seulement six joueurs sont parvenus à remporter les deux premières étapes du Grand Chelem, mais un seul a ajouté l'Omnium britannique, soit Ben Hogan en 1953. Jordan Spieth aura donc l'occasion de passer à l'histoire lundi, sur la scène la plus prestigieuse du golf professionnel.

« Une seule personne a réussi l'exploit auparavant. C'est le genre d'opportunités qui ne se présentent pas souvent, a noté Spieth. Et j'aimerais avoir la chance de réaliser quelque chose qui n'a jamais été accompli dans le passé. Seules quelques personnes peuvent avoir l'occasion de se présenter au dernier tournoi majeur et de pouvoir réaliser un exploit sans précédent dans notre sport. Je voudrais être l'une de ces personnes. »

Plus jeune professionnel sur le terrain, Spieth a paru calme malgré le moment historique qui l'attend au détour.

Son objectif, au début de la compétition, était de traiter l'Omnium britannique comme n'importe quel autre tournoi qu'il tente de gagner. Même pendant le long délai, samedi, il dit que ses pensées ne sont pas allées vers la possibilité de boucler le Grand Chelem. Mais il ne pourra y échapper, maintenant, et Spieth ne considère pas qu'il s'agisse d'un problème.

« Si j'ai une chance dans le dernier droit, si elle se présente, je vais l'accueillir de façon positive. Pour moi, ce n'est pas une situation négative. En fait, c'est presqu'un avantage. Pourquoi est-ce que ça entraînerait plus de pression négative? »