Lorsque le meilleur joueur de golf au monde est au sommet de son art, il devient pratiquement intouchable. C’est ce que Tiger Woods nous a démontré, une fois de plus, lors de l’Invitation Bridgestone qui a pris fin dimanche sur les allées du réputé parcours Firestone, à Akron en Ohio.

Tiger demeure le joueur qui semble le plus à l’aise lorsqu’il prend les devants dans un tournoi et personne ne sait mieux que lui comment protéger une avance. Gonflé à bloc et démontrant une confiance inébranlable comme à ses meilleures années, il a disséqué le parcours Firestone comme un véritable chirurgien, ne ratant pratiquement aucun coup. Il faut dire qu’il avait envoyé un sérieux message à ses principaux rivaux lors de la deuxième ronde en y allant d’un magistral 61, égalant ainsi sa meilleure marque en carrière.

Dès lors, on a eu l’impression que le reste du peloton allait devoir batailler pour la deuxième place.

Cette éclatante victoire permet à Woods de consolider sa première position au classement mondial et d’augmenter son avance à celui de la Coupe FedEx. Son cinquième gain en seulement 11 tournois en 2013 porte son total de victoires en carrière à 79, à seulement cinq du record absolu qui appartient toujours au légendaire Sam Snead. À 37 ans, on peut conclure que ce n’est qu’une question de temps avant qu’il n’accapare ce titre.

Ce qui le tracasse un peu plus est le nombre de victoires majeures (18) de Jack Nicklaus. Le 15e titre majeur de Tiger se fait attendre depuis juin 2008. Ses longues absences, dues aux blessures et aux  bouleversements dans sa vie privée,  l’ont forcé à réduire la cadence si bien que, pendant un certain temps, plus personne ne croyait en ses chances de surpasser un jour le record de Nicklaus. Tiger est plus motivé que jamais et il prend tous les moyens pour arriver à son but. Il est dans une forme splendide et s’élance avec une confiance telle qu’il semble à nouveau dans une classe à part.

Il sera assurément l’homme à battre cette semaine lors du Championnat de la PGA et nul ne serait surpris de le voir soulever le trophée Wannamaker dimanche prochain.

Spectaculaire victoire de Stacy Lewis

Pour la deuxième fois en moins d’un mois, Michel Lacroix et moi avons eu l’occasion de décrire les quatre rondes d’un tournoi majeur féminin. Cette fois, il s’agissait de l’Omnium britannique, disputé sur le vieux parcours de St. Andrews. Je dois vous avouer que je suis de plus en plus impressionné  par la qualité de jeu offerte par les meilleures joueuses professionnelles. Elles frappent la balle avec aplomb et précision et offrent un spectacle de très grande qualité. La compétition est aussi féroce que chez les hommes.

On a eu droit à plusieurs rebondissements lors de la ronde finale et ces jeunes femmes nous ont tenu sur le qui-vive jusqu’à la toute fin. Na Yeon Choi , l’une de mes joueuses favorites, semblait voguer vers un deuxième titre majeur en carrière lorsqu’elle s’est emparée d’une avance de trois coups avec seulement six trous à jouer. Des bogueys aux 13e, 14e et 17e  trous l’ont cependant  fait régresser au classement et ont ouvert la porte à ses principales poursuivantes dont l’américaine Stacy Lewis qui a saisi l’occasion.

En inscrivant un birdie sur le fameux 17e trou, appelé le road hole, elle s’est alors emparée de la position de commande. Elle devait même inscrire un autre oiselet au dernier trou pour finalement l’emporter par deux coups. Elle mettait ainsi fin à une disette de dix tournois majeurs sans victoire pour les joueuses américaines.

Le vieux parcours de St Andrews, d’un vert tendre à le rendre quasi méconnaissable tellement on est habitué à le voir brûlé par le soleil et le vent, s’est avéré un très bon test pour les meilleures professionnelles de la planète. Ces dernières ont su s’adapter aux conditions particulières et, surtout, à éviter les nombreux pièges malgré un vent dérangeant. On a même dû arrêter complètement le jeu lors de la troisième ronde tellement le vent soufflait fort. Les balles ne tenaient plus en place sur les verts et les organisateurs n’ont eu d’autre choix que de remettre les activités au lendemain. Plusieurs joueuses ont dû disputer 36 trous lors de la dernière journée.

La bonne forme physique était de mise pour faire face à ce long marathon mais jamais le spectacle n’en a souffert, l’adrénaline du moment jouant son rôle à merveille.

Dernière étape majeure de la saison

Tous les yeux seront tournés du côté de Rochester, dans l’État de New York, à partir de jeudi alors que se mettra en branle le Championnat de la PGA, dernier tournoi majeur de la saison 2013. Est-ce que Tiger Woods sera en mesure de mater le parcours Oak Hill, une normale 70 qui s’étend sur 7163 verges? Faudra attendre un peu pour connaître la réponse, car ses statistiques sur ce parcours ne sont pas très reluisantes.

En 2003, lors du dernier Championnat de la PGA  disputé à cet endroit, Tiger avait joué quatre rondes consécutives au-dessus de la normale, commettant au passage 18 bogueys contre seulement six birdies. Ces stats remontent toutefois à dix ans et, comme dirait l’autre, ça vaut ce que ça vaut. L’Américain Shaun Micheel était sorti vainqueur de ce tournoi avec un pointage de 276, soit 12 coups sous le par. Rappelons qu’il s’agissait d’une normale 72 à cette époque.

Parmi les autres favoris, on doit considérer le vétéran Phil Mickelson qui occupe maintenant le deuxième rang du classement mondial depuis sa spectaculaire victoire à l’Omnium britannique. Le grand Phil est sur une bonne lancée et on ne peut qu’espérer un duel entre ces deux joueurs. J’aime également les chances de victoire de Dustin Johnson et de Justin Rose. Ce parcours traditionnel, étroit et accidenté, semble fait sur mesure pour ce genre de joueurs. Luke Donald, Adam Scott et Matt Kuchar devraient aussi bien faire si le putter

RDS présentera les quatre rondes de cette compétition à partir de jeudi, dès 13h.

Tiger évoluera en compagnie de Davis Love III et de Keegan Bradley lors des deux premières rondes tandis que Mickelson jouera en compagnie d’Adam Scott et de Justin Rose…ça promet!