Trois joueurs actuellement sont en attente d’une victoire ultime pour décrocher le grand chelem du golf : Phil Mickelson, Rory McIlroy et depuis dimanche, Jordan Spieth. Ce dernier aura l’avantage, dès la deuxième semaine du mois d’août lors du Championnat de la PGA, de tenter sa chance. Le tournoi sera disputé sur le parcours Quail Hollow en Caroline du Nord, un tracé bien connu des joueurs du circuit PGA Tour qui y disputent régulièrement le Championnat Wells Fargo depuis déjà plusieurs saisons.

McIlroy, après être venu si près de réussir l’exploit au Tournoi des Maîtres en 2011, n’a jamais été en mesure de se mettre en évidence au Augusta National depuis. Et ses performances, peu importe le tournoi, n’ont pas vraiment été à la hauteur récemment.

Mickelson, champion finaliste de l’Omnium américain, ne s’est même pas présenté à Erin Hills cette année. La quête du Grand Chelem ne semble plus être une priorité. Son dernier titre remonte à 2013, justement à l’Omnium britannique.

Reste donc Spieth qui célébrera ses 24 ans cette semaine et qui pourrait rejoindre ce club sélect composé de Gene Sarazen, Ben Hogan, Gary Player, Jack Nicklaus et Tiger Woods.

Il ne fait aucun doute qu’il a le talent nécessaire pour accéder à ce groupe. Le Golden Boy américain qui avait échappé un deuxième veston vert quasi certain avec sa mésaventure au 12e en 2016 a bien failli répéter le scénario  lors de la finale de l’Omnium britannique au Royal Birkdale dimanche. La conclusion fut plus heureuse cette fois.

Reste que l’exercice nous a montré un jeune homme fragile dès la première embûche. Il n’accepte pas de commettre la moindre erreur et ses réactions diminuent l’image du garçon mature qu’on lui colle à la peau depuis ses premiers succès.

Il est le parfait exemple du gentleman golfeur quand tout fonctionne pour le mieux. Mais il lui faudra afficher un bien meilleur comportement lorsqu’il sera confronté la prochaine fois à une situation difficile. Comme s’il ne pouvait jamais subir le moindre ennui. Dès lors, la maturité prend le bord et son cadet doit lui servir une bonne dose de calmant.

Fort heureusement pour lui, il a évolué en compagnie de Kuchar en ronde finale. Ce dernier fut d’une patience angélique au 13e trou de sa mésaventure. Un autre rival lui eut vite fait valoir qu’il fut désobligeant et indûment très, très très lent à disputer son troisième coup. En match de la Coupe Ryder, en territoire européen, il aurait été lapidé. Une telle situation aurait causé un incident diplomatique.

Ce n’est pas la première fois qu’il montre ainsi des signes d’impatience. La chance l’a bien servi jusqu’à présent. Une très bonne dose de chance.

Mieux vaut pour Spieth régler le cas du quatrième majeur au plus tôt. Cela risque autrement de devenir un irritant qui détournera toute son attention des autres tournois.

D’aussi bons, sinon de bien meilleurs joueurs que lui ont vainement tenté de compléter le Grand Chelem sans jamais y parvenir. Palmer a été blanchi 34 fois en voulant obtenir LA victoire tant désirée au Championnat de la PGA.

Même situation pour Sam Snead qui, malgré tous ses efforts, n’a jamais gagné l’Omnium américain en 24 tentatives après avoir gagné les trois autres tournois majeurs. Idem pour Tom Watson au Championnat de la PGA en 23 essais.

Et on sait très bien que plus il lui faudra de temps pour y parvenir, plus ce sera difficile. L’objectif deviendra une obsession et à partir de ce moment, rien ne sera plus pareil.

Alors, aussi bien regarder en détail le parcours de Quail Hollow et s’attaquer à la tâche le plus rapidement possible. Changer d’attitude au moindre contretemps et être le gentleman qui convient à l’image qu’il projette. Espérer avoir autant de chance et ensuite se mettre en quête de records de Tiger.

Il a le talent pour le faire et encore passablement de temps devant lui, un autre très gros avantage.