Lydia Ko, cette adolescente qui a remporté l’Omnium canadien féminin l’an passé à l’âge de 15 ans et qui a défendu son titre avec succès il y a quelques mois, est devenue professionnelle la semaine dernière et a reçu lundi la confirmation qu’elle pourra évoluer sur le circuit de la LPGA à la suite d’une dérogation accordée en fonction de son âge par le commissaire Mike Whan.

Elle devra se soumettre à quelques sessions d’apprentissage offertes aux recrues mais profitera d’un statut officiel pour la saison 2014. De toute façon, elle est assez mature pour elle-même donner certains de ces cours.

C’est le deuxième prodige en l’espace de quelques saisons qui oblige les dirigeants du golf professionnel féminin à abroger la règle voulant que seules les joueuses de 18 ans et plus soient autorisées à évoluer au sein de la LPGA. En 2011, Lexi Thompson, après qu’elle eut remporté une victoire en tant qu’amateur à l’âge de 16 ans, avait demandé pareille dérogation et l’avait obtenue, disputant son premier tournoi en tant que professionnelle la veille de son 17e anniversaire de naissance.

Thompson, en l’espace de quelques saisons, a amplement donné raison au commissaire d’avoir pris cette décision. J’ai rencontré la jeune femme l’année dernière et elle présente toutes les qualités requises pour devenir une des figures dominantes de la LPGA.

Et il ne fait actuellement aucun doute que Ko fera de même, sinon mieux. Elle a apporté un brin de fraîcheur par ses propos à la suite de sa victoire à Edmonton, devenant la plus jeune championne de l’histoire de la LPGA à 15 ans et quatre mois. Et elle a ensuite poursuivi sa progression technique, comme si cela était possible…

Il n’y a pas d’âge pour être la meilleure. Il n’y a jamais assez de stars.

On avait craint que Thompson éprouve des ennuis et qu’elle résiste mal aux pressions exercées sur ses jeunes épaules par l’environnement du sport professionnel. Son cheminement jusqu’à présent est impeccable.

Ko s’inscrit dans la même lignée. Il faut voir la vidéo utilisée pour annoncer ses débuts professionnels, un petit bijou réalisé en compagnie du joueur de rugby Israël Dagg des All Blacks de la Nouvelle-Zélande.

Ko a commencé à jouer au golf à l’âge de cinq ans. D’origine sud-coréenne, elle est de nationalité néo-zélandaise. Pour le moment, elle n’a ni agent, ni contrat avec un manufacturier qui lui permettrait de faire sauter la banque avant de recevoir sa première bourse. Mais on s’entend que ça ne devrait pas tarder.

Ce qui est rassurant dans le cas de Ko, comparativement à plusieurs jeunes athlètes tous sports confondus, c’est que c’est elle qui a été le centre d’attraction à cause de ses résultats extraordinaires. Ce ne sont pas ses parents qui ont occupé l’avant-scène. Elle a fait preuve d’une maturité exceptionnelle jusqu’à présent tout en présentant une image très rafraichissante. Ses parents sont demeurés en retrait tout en surveillant attentivement la situation. Pas d’histoire d’horreur d’avoir poussé un enfant à la limite.

Le golf est un des rares sports où l’on peut accorder une telle permission. Ko a inscrit ses victoires grâce à son talent. Elle a gagné ses championnats en évoluant sur les mêmes parcours que ses rivales et joué dans les mêmes conditions. On ne pouvait la favoriser de quelque façon que ce soit. Et c’est probablement elle de par sa réputation qui a davantage intimidé ses concurrentes.

À force de présenter des golfeuses d’exception, la LPGA va enfin sortir de cette période difficile où elle était plongée depuis quelques années et finir par présenter la même notoriété que les circuits masculins.

À la suite de l’entrée en scène de Lydia Ko et avec un Jordon Spieth qui a cassé la baraque à sa première année sur le circuit PGA Tour, j’ai bien hâte de voir ce que ce mouvement de jeunesse va provoquer pour le golf professionnel et surtout pour le golf en général, un sport qui tente toujours de refaire surface comme activité de masse.