L’Américain Michael Thompson a non seulement gagné la Classique Honda dimanche dernier, il a aussi gagné le respect de ses pairs en jouant du golf très solide lorsque la tension était è son comble. Le solide gaillard de 27 ans, à sa 3e saison sur le circuit PGA Tour, a prouvé qu’il a tout ce qu’il faut pour briller sur ce circuit, incluant un petit jeu impeccable qui l’a très bien servi sur le difficile parcours des Champions du complexe PGA National.

Il faut dire que les conditions de jeu n’avaient rien de floridiennes au cours de la fin de semaine, le froid et le vent s’étant invités à la fête. Pour ceux et celles d’entre vous qui suivez les activités du golf professionnel, ce Michael Thompson est ce même joueur qui est venu à un cheveu de remporter l’Omnium des États-Unis en juin dernier. Sa ronde finale de 67 semblait suffisante pour rafler le titre jusqu’à ce que Webb Simpson en décide autrement. Thompson en avait impressionné plus d’un lors de ce championnat majeur et personne n’était vraiment surpris de le voir triompher dimanche dernier alors que les conditions de jeu ressemblaient drôlement à celles que l’on retrouve lors des grands rendez-vous. Il y a de ces joueurs qui semblent être à leur meilleur lorsque les conditions sont vraiment difficiles et Thompson semble être de ceux-là.

Mis à part sa meilleure bourse en carrière, Thompson a aussi fait un pas de géant au classement mondial en passant de la 114e à la 45e position. On sait qu’un classement parmi le top-50 permet de participer à tous les championnats mondiaux ainsi qu’aux tournois majeurs, sans passer par une quelconque qualification. En fait, tous les golfeurs professionnels rêvent d’une telle situation, car on reçoit aussi des invitations fort lucratives pour participer à des tournois sur d’autres circuits, sans oublier que votre valeur marchande, face aux commanditaires, grandit à vue d’œil. Thompson peut dormir la tête tranquille pour au moins les deux prochaines années et se concentrer strictement sur son jeu. C’est souvent dans de telles conditions qu’un joueur atteint son plein potentiel.

J’aimerais aussi souligner l’excellence du jeune Luke Guthrie qui a pris le 3e rang à la Classique Honda. Quel beau joueur! Il possède un élan à faire rêver et allie très bien puissance et finesse. De plus, le jeune homme de 23 ans a beaucoup de charisme, sourit constamment et semble s’amuser malgré la tension qui règne lorsque le titre est à portée de main. Rarement a-t-on vu un joueur gravir les échelons aussi rapidement. Guthrie est passé chez les pros en 2012 et participé à seulement 10 tournois sur le circuit Web.com .Il a remporté deux victoires et a terminé la saison au 2e rang des boursiers avec des gains de 410 000 dollars, accédant ainsi au circuit PGA Tour par la grande porte. Il a aussi participé à 4 tournois sur le grand circuit en 2012, empochant au passage des gains de 284,622 dollars. Quand je vous dis que Guthrie franchit les étapes rapidement…sa performance du dernier week-end lui permet aussi de passer du 109e au 64e rang du classement mondial. Retenez bien ce nom, vous allez en entendre parler régulièrement d’ici la fin de la saison.

Il faisait bon de revoir le vétéran Geoff Ogilvy jouer du bon golf à nouveau. L’Australien n’a pas été l’ombre de lui-même depuis les deux dernières années et on ne savait trop quoi penser de cette baisse de régime. Dimanche, on a revu le Ogilvy des beaux jours et sa fin de ronde spectaculaire lui a permis de ravir la 2e position et de se retrouver parmi le top-50 à nouveau. Il sera donc à Miami cette semaine, en compagnie de la crème de la crème. Rappelons qu’il avait gagné sur le parcours « Blue Monster » en 2008.

Championnat mondial Cadillac

C’est une fois de plus au club de golf Doral, maintenant appelé le Trump Doral, que les joueurs ont rendez-vous cette semaine pour y disputer le Championnat Cadillac, 2e étape des Championnats mondiaux de 2013. Malgré le fait qu’il n’y a que 60 joueurs invités, la bourse est tout de même de 8 750 000 dollars, dont 1 575 000 réservés pour l’ éventuel gagnant. Le champion en titre, l’anglais Justin Rose, sera bien sûr sur place, mais il aura fort à faire pour conserver sa couronne, car 49 des 50 meilleurs joueurs au monde seront présents, le seul absent étant Brandt Snedeker qui soigne toujours une blessure aux côtes.

Il est toujours très difficile de prédire quoi que ce soit dans un sport aussi imprévisible que le golf et il semble que ce soit encore pire cette année puisque les têtes de série éprouvent des problèmes avec leurs élans et présentent des résultats très inégaux depuis le début de l’année. C’est entre autres le cas pour Rory McIlroy et Tiger Woods , deux joueurs quasi méconnaissables depuis quelques semaines. McIlroy a joué un grand total de 80 trous en compétition en 2013 et n’a convaincu personne depuis son changement d’équipement. Il a de plus dû quitter à mi-chemin lors de la 2e ronde de la Classique Honda vendredi dernier, prétextant un sérieux mal de dents. Du côté de Tiger, on ne sait plus trop à quoi s’attendre, car on ne sait jamais quel Tiger va se présenter sur le tertre de départ. Autant il a été brillant lors de sa victoire à San Diego en janvier dernier, autant il a été ordinaire lors de ses deux sorties subséquentes.

Les bons joueurs sont tellement nombreux qu’il m’est difficile d’arrêter mon choix sur un seul d’entre eux. J’aime bien les chances de Matt Kuchar et de Jason Day mais je m’attends à de bonnes performances de Sergio Garcia et d’Adam Scott. Et Ogilvy? Et McDowell? Et Donald? Et combien d’autres? Finalement, ce petit jeu m’épuise et n’est guère convaincant. Je vous convie plutôt à être des nôtres, sur les ondes de RDS, samedi et dimanche pour les rondes 3 et 4. Peut-être assisterez-vous à la victoire d’Ernie Els? Ou à celle de Schwartzel? Ou de Mickelson? Faites votre choix.