Le Tigre a rugi une fois de plus en fin de semaine et tout le monde l’a entendu clairement. Lorsque Tiger Woods est en pleine possession de ses moyens, les autres jouent habituellement pour la 2e place. Les spectateurs le savent et les joueurs le savent tout autant. Sans jeter l'éponge, ces derniers tentent tout de même d’y aller d’une remontée spectaculaire même si, au fond d’eux-mêmes, ils savent très bien que les chances de victoire sont plutôt minces, car Tiger n’est pas le genre à leur ouvrir la porte lorsqu’il s’installe au sommet du classement.

C’est exactement le scénario auquel on a eu droit lors de la finale du Championnat Cadillac, disputé sur le parcours « Blue Monster » du complexe Doral. Dorénavant, on parlera du TPC Trump Doral, car le célèbre Donald Trump et sa famille sont maintenant propriétaires du complexe de 90 trous. On a d’ailleurs annoncé que le parcours bleu aura droit à une cure de rajeunissement au cours de la prochaine année et qu’on disputera le prochain Championnat Cadillac sur un parcours complètement transformé.

Si M. Trump promet quelque chose, attendez-vous à quelque chose de grandiose, car le personnage n’a pas l’habitude de faire les choses à moitié. On a déjà hâte à la prochaine édition, ne serait-ce que pour constater le degré de difficulté du prochain test que l’on proposera aux meilleurs joueurs de la planète. Semble-t-il que le monstre aura les dents beaucoup plus longues et que les rondes sous la normale seront beaucoup moins fréquentes… parole de Donald Trump!

Revenons au tournoi qui s’est terminé hier à Miami. On a revu le Tiger Woods des belles années, confiant, mais pas arrogant. Il semblait défier la compétition par la qualité de ses coups et par la régularité de son jeu. Tiger peut jouer aussi bien que n’importe qui, sinon mieux. Mais, si en plus il devient intraitable lorsqu’il a le putter en mains, oubliez toute chance de victoire pour qui que ce soit. Il est tout simplement trop fort ,et personne dans le monde du golf professionnel ne sait mieux que lui comment gagner un tournoi.

Contrairement à plusieurs autres, il est à l’aise avec la position de commande et ça se sent. Sa stratégie sur le parcours et sa facilité à récupérer après un mauvais coup font de lui un adversaire difficile à battre. Il a réussi pas moins de 27 oiselets en quatre rondes, espaçant 8 bogueys en cours de route. En réalité, il n’a jamais été menacé par qui que ce soit, même si Graeme McDowell a pu l’inquiéter à l’occasion. Ce dernier a disputé un bon tournoi, mais semblait manquer de ressources lorsque la situation devenait un peu plus corsée.

C’est plutôt Steve Stricker qui, par la régularité de son jeu, aurait pu empêcher Tiger de remporter un 76e titre en carrière… il aura finalement manqué de ressources malgré une récolte de 21 oiselets contre seulement 4 bogueys. Il ne commet pas beaucoup d’erreurs, mais l’offensive supérieure de Woods aura tout de même eu raison de lui. Il pourra toujours se consoler avec un chèque de 869 000 $, lui qui montre des gains de plus de 1,8 million $ en seulement trois tournois en 2013.

J’ai aussi bien aimé la performance d’Adam Scott lors de ce tournoi. En quatre rondes, l’Australien a réussi pas moins de 23 oiselets et un aigle, contre 7 bogueys et 2 doubles bogueys. S’il parvient à éviter les erreurs coûteuses, il devrait livrer une chaude lutte à Woods et à McIlroy pour le titre de meilleur joueur au monde. Scott occupe présentement le 7e échelon du classement mondial. La qualité de son élan devrait logiquement lui permettre de gravir quelques places au cours des prochains mois; encore faut-il qu’il contrôle ses émotions lorsque la cloche sonne. Sa débandade en fin de ronde finale de l’Omnium britannique l’an passé pourrait le hanter pour encore quelque temps, même si on sait très bien qu’il a le talent pour gagner n’importe quel tournoi. Peut-être n’est-ce qu’une question de temps avant qu’il ne montre ses véritables couleurs

Troisième étape de la série floridienne : le Championnat de Tampa Bay

Les joueurs ont rendez-vous dans la région de Tampa Bay cette semaine afin de disputer le Championnat de Tampa Bay, autrefois connu sous l’appellation Championnat Transitions. Malgré le fait qu’il soit disputé après un championnat mondial, le peloton de départ est tout de même impressionnant. Notons d’abord la présence du champion en titre, Luke Donald, qui devra se méfier de plusieurs joueurs de renommée mondiale.

Ernie Els, Sergio Garcia, Jason Dufner, K.J. Choi, Retief Goosen, Martin Kaymer, Matt Kuchar, Geoff Ogilvy, Louis Oosthuiezen, Adam Scott, Webb Simpson, Jason Day, George Cotzee, Angel Cabrera et le canadien Mike Weir figurent au tableau des joueurs inscrits. La compétition promet d’être vive sur le parcours Copperhead du complexe Innesbrook, l’un des plus beaux complexes de golf de la Floride. Michel Lacroix et moi-même vous donnons rendez-vous pour les 3e et 4e rondes, samedi et dimanche sur les ondes de RDS. Mon petit doigt me dit qu’on va assister à une chaude lutte entre Jason Dufner et Adam Scott…quelles sont vos prédictions?

À lire également :

Toutes les chroniques de Carlo Blanchard
Toutes les chroniques de Michel Lacroix