On ne peut pas dire que les dirigeants du Royal and Ancient et de l'United States Golf Association l’ont eu facile cette année. Leurs championnats se sont déroulés dans des conditions particulièrement difficiles pour diverses raisons.

L’entêtement des responsables de l'USGA à utiliser des verts de qualité plus que douteuse fut désolant lors du dernier Omnium américain. Aussi désolant que celui du R&A à envoyer les joueurs dans la mêlée lors du récent « Open » dans un déluge annoncé et dans des bourrasques de vent dépassant les 70 kilomètres/heure.

Ces décisions plus que douteuses, si elles ont signifié les victoires de Jordan Spieth à Chambers Bay et de Zach Johnson à St Andrews, ont aussi causé les défaites de certains autres joueurs, notamment Louis Oosthuizen, qui fut au plus fort de la lutte dans les deux cas. Cela ne revient pas à dire que les victoires n’ont pas été méritées, puisque les conditions ont été les mêmes pour tous.

Cela m’amène à dire cependant que les autorités auraient avantage à prendre des décisions plus éclairées en pareilles circonstances. On exige des golfeurs qu’ils obtiennent les meilleurs résultats en prétendant les faires participer au défi ultime du golf professionnel. Eh bien qu’on fasse de même pour les responsables de tournois. Qu’ils soient à la hauteur de leurs prétentions.

La semaine dernière a d’ailleurs très mal commencé en l’absence de Laura Davies lors de son intronisation au Temple de la renommée du golf. Excellente idée que celle de tenir la cérémonie à St Andrews.

Qu’on n’ait pas été en mesure de s’assurer de la présence de Davies à temps à la cérémonie est inacceptable. Peu importe les raisons évoquées et par qui, une chaise vide lors d’un moment semblable est tout à fait inadmissible. C’était un spectacle désolant.

De tels incidents devraient obliger les dirigeants du golf à analyser leurs propres actions plutôt que de condamner les éléments extérieurs pour expliquer les moments difficiles que le golf a traversés au cours des dernières années.

De toutes les solutions envisagées pour relancer la pratique du golf devrait figurer tout au haut de la liste la révision des règles. Il est temps de simplifier les règlements pour les rendre plus simples et les adapter aux nouvelles réalités.

Comme permettre à Oosthuizen de replacer sa balle approximativement à l’endroit où elle était avant qu’elle ne soit déplacée à cause du vent, l’obligeant ainsi à effectuer un coup roulé beaucoup plus difficile dans le cadre d’un championnat majeur. Ou encore corriger la surface d’un vert, peu importe qu’il s’agisse d’une marque de balle ou de crampons. Les exemples sont aussi nombreux que les situations discutables.

Protéger le jeu, oui. Mais surtout le simplifier. Les meilleurs joueurs au monde craignent présentement de commettre une erreur à chaque situation problématique tant on a compliqué l’interprétation des règles.

Depuis le Championnat de la PGA de 2010, quand on a « sorti » Dustin Johnson de la course par une décision douteuse (même si ultimement la faute revenait au joueur), plusieurs situations embarrassantes sont survenues lors de tournois majeurs. Comment oublier l’épisode de Tiger Woods au Tournoi des maîtres, après qu'il ait envoyé sa balle dans un obstacle d’eau?

Cette année, ce fut un véritable cauchemar pour les joueurs de jouer sur les verts à Chambers Bay, et puis voilà qu’on a exigé des joueurs d’évoluer dans des conditions ridicules en Écosse.

Tournois majeurs. Erreurs majeures. Pas nécessairement ce à quoi on s’attend de la part des dirigeants qui se croient les meilleurs au monde.