ÎLE-BIZARD - Les 156 joueurs qui prendront d’assaut le mythique Royal Montréal et son célèbre parcours bleu auront plusieurs défis à relever lors de la 105e édition de l’Omnium canadien.

RDS vous présentera les quatre rondes. Vous pourrez voir les golfeurs en action dès 16 h jeudi.

Le parcours bleu du Royal Montréal est une normale 70 avec seulement deux normales cinq. La distance totale des 18 trous est de 7153 verges (3524 sur le neuf d’aller et 3629 sur le neuf de retour).

Ce terrain est caractérisé par la difficulté des entrées aux verts qui sont tous surélevés. Les obstacles d’eau sont omniprésents sur le deuxième neuf, surtout à partir du 14e trou. On compte quatre plans d’eau qui entrent en jeu sur six trous.

« C’est un parcours de deuxièmes coups. C’est plutôt facile du départ, mais ce sera sur les coups d’approche que ça se jouera. Il y a des trappes de sable (NDLR : 68 au total) un peu partout également. Du 14e au 18e trou, si les joueurs s’en sortent avec la normale, ils seront contents », décrit Patrick Dearn, professionnel adjoint au Royal Montréal depuis trois ans.

« J’aime le style traditionnel du terrain. Tu dois atteindre les allées et être au bon endroit sur les verts. Il s’agit d’un test pour tous les aspects de ton jeu », juge Mike Weir, qui a participé aux Omniums canadiens de 1997 et 2001 au Royal Montréal.

Signe de la difficulté du terrain, Tiger Woods a raté la première coupure de sa carrière professionnelle en 1997 sur ce parcours bleu qui est reconnu internationalement.

La plupart des joueurs s’entendent pour dire que le trou numéro quatre sera l’un des plus difficiles au cours des quatre rondes. Il s’agit d’une normale quatre de 501 verges toute en ascension. Le vert est aussi surélevé et pour ajouter à tout cela, Patrick Dearn confirme que le vent sera toujours dans le visage des golfeurs.

Les joueurs en lice pour cet Omnium canadien devront tirer avantage des deux normales cinq pour retrancher des coups à la normale.

« Les deux normales cinq sont des trous à oiselets. Les deux verts sont plus ou moins atteignables en deux coups, mais les entrées se font facilement sur le troisième coup », explique Dearn qui s’occupe des 250 membres juniors du club de golf.

Les précipitations ont été abondantes lors de la journée de mercredi, ce qui pourrait faciliter la vie des golfeurs lors de la première ronde. Les verts seront plus réceptifs ce qui aidera les joueurs lors des approches.

« Les verts étaient plus fermes mardi, mais la pluie les a ramollis et rendus plus lents. Mais ce golf est un test balancé. Tu dois bien jouer du tertre de départ jusqu’au vert. Et évidemment, tu te dois de bien jouer avec ton fer droit. Les verts ne sont pas énormément ondulés, mais ils ont différents plateaux. Alors si tu n’es pas sur le bon plateau, ce sera délicat », illustre l’Australien Geoff Ogilvy, participant de l’équipe internationale à la Coupe des Présidents de 2007 présentée sur ce parcours.

En 2001, Scott Verplank avait remporté les honneurs de l’Omnium canadien avec un cumulatif de moins-14. À combien se gagnera l’édition 2014? Moins-12 est la prédiction de Dearn.

« Les verts seront rapides et j’ai vu où seront placés les fanions dimanche et ce ne sera pas évident », averti le professionnel adjoint.

Un peu d’histoire

Il s’agira de la 10e présentation de l’Omnium canadien sur les allées du Royal Montréal – le plus vieux club de golf en action en continu en Amérique du Nord –, mais de la 5e édition à l’Île-Bizard.

Fondé en 1873, le Club de golf de Montréal (le Royal autorisé à être ajouté par la reine Victoria en 1884) était initialement dans le parc du Mont-Royal, avant de connaître deux déménagements. Le premier eut lieu en 1896 alors que le parcours, qui était alors un neuf trous, fut déplacé à Dorval en raison du développement urbain. Pour la même raison, le Royal Montréal prit le chemin de l’Île-Bizard où il est situé depuis maintenant 1959.

Le premier Omnium canadien de l’histoire fut présenté en 1904, sur les allées du Royal Montréal. Il revint sur le parcours de Dorval en 1908, 1913, 1926 et 1950.

Mike Weir et Tiger Woods

La première présentation à l’Île-Bizard remonte en 1975, suivie de 1980, 1997, 2001 et maintenant 2014.

Le Royal Montréal est un complexe de 45 trous comprenant les parcours bleu et rouge ainsi que le Dixie, un neuf trous.

Le parcours bleu fut le théâtre de la victoire des États-Unis sur l’équipe internationale lors de la Coupe des Présidents en 2007. L’évènement est resté gravé dans la mémoire de ceux qui y ont pris part, surtout dans celle de Mike Weir.

Le golfeur canadien avait vécu une journée spéciale lors des matchs par trous du dimanche. Le vainqueur du Tournoi des Maîtres en 2003 avait alors défait Tiger Woods sur le 18e trou pour acquérir la victoire.

« Cette journée était évidemment spéciale. D’affronter Tiger ce jour-là et de jouer si bien. L’atmosphère était spéciale. J’ai marché le deuxième neuf en arrivant sur le site cette semaine. J’ai plein de souvenirs en me promenant sur le parcours. Je n’avais pas rejoué sur le terrain depuis », racontait l’Ontarien qui tentera de mettre fin à la disette de 60 ans sans victoire par un Canadien à l’omnium du pays.

« C’était ma première Coupe des Présidents, se remémore Geoff Ogilvy, coéquipier de Weir avec les Internationaux. J’ai adoré chaque minute. Évidemment, le fait saillant de notre équipe fut la victoire de Mike contre Tiger. Mike ne jouait pas son meilleur golf durant la semaine. Nous voulions tous cet affrontement et il l’a battu lors du dernier trou. Nous avons célébré comme si nous venions de remporter la coupe. »

Un autre évènement, mais celui-ci plutôt cocasse, avait aussi marqué la présentation de la Coupe des Présidents. L’Américain Woody Austin avait tenté de jouer une balle dans un obstacle d’eau au 14e trou. Il avait perdu l’équilibre et était tombé à l’eau provoquant le rire de toute la foule.

Le dimanche, Austin s’était présenté sur ce même trou avec des lunettes de plongée pour se moquer de lui-même. Le golfeur de 50 ans sera présent cette semaine.

Woody AustinWoody Austin