Un Masters à la hauteur; une ombre pour Woods

Le premier tournoi majeur de la saison a été à la hauteur de sa réputation. Animé et divertissant pour une multitude de raisons du début à la fin.

La victoire de Jon Rahm a été saluée à juste titre. Il fut le meilleur golfeur au cours des derniers jours à arpenter les allées du Augusta National soumis à des conditions météorologiques difficiles. Défavorisé par l'horaire et le climat aux humeurs variables, il a conservé son sang froid et présenté une remarquable performance digne des plus grands champions de ce tournoi.

Les joueurs élites ne l'ont pas eu facile au cours de la dernière semaine. La confrontation PGA Tour/LIV a souvent retenu l'attention. Il n'y a pas eu de dérive regrettable. Quelques remarques bien senties mais pas de scènes qui ont entaché la compétition.

Il est certain que le duel entre Rahm et Koepka en ronde finale a animé le débat entre les tenants des deux circuits rivaux, mais c'est d'abord et avant tout le brio de l'Espagnol qui a été souligné. Ce qui n'a pas empêché de noter les solides sorties de Mickelson et de Reed en dernière journée. Finalement c'est le public qui a été bien servi et c'est très bien ainsi.

Le forfait de Tiger Woods cependant nous laisse un goût amer pour la suite. Il n'a pas véritablement été en mesure de rivaliser avec les meilleurs de la profession. Cette seconde sortie seulement au cours de la présente saison a clairement démontré qu'il n'avait pas été en mesure de se préparer adéquatement. Et les conditions extrêmes auxquelles il a été confronté nous ont clairement indiqué qu'il peut difficilement suivre le rythme endiablé requis pour gagner en compétition. Son avenir nous semble vraiment incertain.

Par ailleurs, l'annonce de Will Zalatoris de se retirer pour le reste de la saison afin de pleinement récupérer d'une opération majeure devrait résonner comme une alarme pour plusieurs  des golfeurs.

Il en va de même de la déclaration de Jordan Spieth qui signale être fatigué physiquement à force de se plier aux exigences d'un  calendrier de plus en plus chargé. Et Rory McIlroy a de son côté déclaré forfait en vue de la Classique Héritage RBC, un tournoi de « prestige » du PGA Tour qui demande à ses joueurs élites d'être présents lors de tels événements.

On devra certes rééquilibrer le calendrier lors de la saison 2024 afin de satisfaire tous les intervenants. Joueurs, partenaires, commanditaires et organisateurs de tournois. Ce sera un énorme défi.

Puis un autre défi attend les responsables du golf professionnel : Gérer le temps de jeu. Il est inconcevable malgré l'importance des enjeux  lors des tournois majeurs et réguliers que deux golfeurs professionnels dans des conditions optimales prennent plus de cinq heures pour disputer une ronde de golf. Cela ne fait aucun sens. Le sujet a été abordé une multitude de fois sans pour autant qu'on ait réglé le problème. Même le baseball a entrepris de trouver et d'appliquer des solutions pour enrayer le problème. Vivement un remède pour le golf.