La 84e édition du Tournoi des Maîtres a pris fin dimanche sur l’illustre parcours Augusta National et on a couronné un champion digne de ce nom : Dustin Johnson. L’élancé golfeur de 36 ans a fracassé quelques records au passage, dont celui du plus bas pointage cumulatif jamais enregistré à ce tournoi, soit moins-20.

Joueur numéro 1 au monde, Johnson n’a commis que 4 bogueys lors des 4 rondes, établissant ainsi une nouvelle marque. De plus, il atteint 60 verts en coups prescrits, égalant ainsi le record qu’avait établi Tiger Woods en 2001. Même s’il a avoué être nerveux lors de la ronde ultime, rien n’y paraissait. Il a placé la majorité de ses coups de départ aux bons endroits, alliant puissance et précision. Tout parait facile pour Johnson car il ne semble jamais forcer la note et s’élance avec grâce et équilibre peu importe le bâton qu’il a en mains.

Le grand DJ est un joueur transformé depuis quelques années et n’a rien à voir avec celui qui a bousillé 4 bonnes chances de victoire lors de tournois majeurs en début de carrière. Il a remporté au moins une victoire au cours des 13 dernières campagnes et ce 2e titre majeur est pleinement mérité. Avec 24 victoires à son actif, il rejoint ainsi le légendaire Gary Player au 26e rang des joueurs les plus titrés sur le circuit PGA Tour.

Une édition bien spéciale

L’édition 2020 du Masters passera à l’histoire pour plusieurs raisons. D’abord, ce tournoi n’avait jamais été présenté en novembre et le parcours détrempé et les verts spongieux ont complètement changé la donne, surtout lors des 2 premières rondes. Les joueurs en ont profité pour attaquer les drapeaux comme jamais auparavant et ont établi une pluie de records : pas mois de 53 participants ont fracassé la normale lors de ronde initiale, du jamais vu, tout comme les 152 rondes sous la normale lors du tournoi. Au final, 43 joueurs démontraient un pointage cumulatif sous la normale.

L’Australien Cameron Smith est devenu le premier joueur de l’histoire du Masters à ramener 4 cartes sous les 70 et a finalement partagé la 2e position avec le Coréen Sungjae Im à 5 coups du champion. Leur pointage de moins-15 est également le plus bas pointage de l’histoire pour une 2e place. Smith en a impressionné plus d’un avec des sauvetages in extremis et a été le meilleur de tous sur les verts. Du côté d’Im, il a démontré de bien belles choses pour un jeune homme de 22 ans. La qualité de ses coups de départ est impressionnante, tout comme son petit jeu. Son jeu de fers l’a laissé tombé à quelques occasions, mais tout laisse croire que ce joueur a tout un avenir devant lui. Les deux joueurs ont touché plus d’un million de dollars chacun pour leurs performances.

Pour ce qui est des Canadiens, notre meilleur représentant fut Corey Conners qui a terminé à égalité en 10e place, ce qui lui assure automatiquement une invitation pour la prochaine édition qui aura lieu en avril prochain. Nick Taylor a quant à lui terminé au 29e échelon avec un pointage cumulatif de moins-3. Le vétéran Mike Weir a quelque peu trébuché en ronde finale (76), mais mérite tout de même toute notre admiration pour s’être qualifié pour les rondes finales sur un parcours aussi long. Et que dire de l’Allemand Bernhard Langer qui, à 63 ans, a aussi terminé à égalité au 29e rang. Il est devenu le joueur le plus âgé à se qualifier pour les rondes finales. Langer ne possède pas la puissance des jeunes joueurs, mais a su compenser par la finesse de son jeu. Qui plus est, il était jumelé au colosse Bryson DeChambeau lors de la ronde ultime. Concédant parfois jusqu’à 80 verges à son adversaire sur les coups de départ, Langer a tout de même eu le meilleur en ramenant une carte de 71 alors que DeChambeau a joué 73!

Somme toute, ce fut une belle compétition même si l’ambiance sur le parcours était inexistante. Je souhaite de tout cœur ne jamais revivre un Masters sans spectateurs car le silence qui régnait devenait de plus en plus pathétique de jour en jour. On se souviendra de cette édition 2020 pour plusieurs raisons, mais on retiendra surtout la performance époustouflante de Dustin Johnson, un joueur quelque peu effacé, mais combien admiré. Plusieurs joueurs l’attendaient à sa sortie du 18e vert et tous semblaient tellement fiers pour lui. Johnson a mentionné que le Masters était le tournoi qu’il désirait gagner le plus au monde et c’est maintenant chose faite. Il fallait voir ses yeux briller lorsque Tiger Woods a déposé le fameux veston vert sur ses épaules. Bravo Dustin, c’est pleinement mérité!