Finalement, il y a peut-être une certaine justice qui existe au golf professionnel. La victoire de Webb Simpson au Championnat Wyndham en est la preuve. Allons-y d'un petit retour dans le temps pour mieux comprendre.

Au mois de mars dernier, lors du Championnat Transitions, Webb Simpson semblait voguer vers une première victoire sur le circuit PGA Tour. Comble de malheur, il s'installe pour exécuter un roulé de 2 pieds sur le 15e trou et, soudainement, la balle se déplace par elle-même. Simpson n'en croit pas ses yeux; il doit la replacer à l'endroit original et ajouter un coup de pénalité à son pointage. Il devait éventuellement terminer au 2e rang, un coup derrière Gary Woodland. Quelques semaines plus tard, à la Classique de La Nouvelle-Orléans, il s'incline au 2e trou de prolongation devant Bubba Watson. Ces deux expériences déchirantes lui ont tout de même permis de grandir et d'endurcir sa force de caractère.

La troisième fois sera la bonne et c'est hier que tout s'est concrétisé. Simpson a d'abord profité d'une séquence incroyable samedi, lors de la 3e ronde. En l'espace de 5 trous (du 13e au 17e), il a retranché pas moins de 6 coups à la normale pour inscrire un pointage de 29 sur le neuf de retour.

Avec deux coups d'avance à l'aube de la ronde finale, Simpson a joué du golf solide et régulier et, cette fois, a su contrôler ses émotions à la perfection. 3 « birdies », 15 normales et aucun boguey. C'est ainsi qu'il remporte enfin ce premier gain tant attendu. Du même coup, il grimpe au 3e échelon du classement de la coupe FedEx et fait désormais partie du top 50 mondial (de la 55e à la 33e position). Il sera du tournoi des Champions en janvier prochain et du tournoi des Maîtres, en avril. S'il connaît de bonnes séries de fin de saison, il pourrait même déloger Keegan Bradley du rôle de favori pour le joueur de l'année.

Le championnat Wyndham était le dernier tournoi de la saison régulière et quelques joueurs en ont profité pour se faufiler parmi les 125 premiers qui seront invités au premier tournoi des séries, soit le Barclays. Ernie Els (126e à 118e), Padraig Harrington (130e à 124E) et William McGirt (127e à 125E) sortent grands gagnants de cette dernière épreuve. Les 3 joueurs éjectés sont Matt Jones, David Mathis et Cameron Beckman. Aucun d'entre eux n'a résisté à la coupure. De son côté, Justin Leonard a connu un bon tournoi (-10, 17e position), mais sa progression s'est arrêtée au 126e échelon. Il ratera donc les séries de fin de saison lui aussi.

Place aux séries

Même si elles ne suscitent pas encore autant d'intérêt que les tournois majeurs, les séries de fin de saison se mettent en branle dès jeudi dans la région de New York, plus précisément sur le parcours Plainfield C.C., par 71 (6964 verges), situé à Edison au New Jersey.

Des 125 joueurs invités, on éliminera 25 d'entre eux au terme de cette première étape. C'est donc dire que les joueurs qui sont classés de la 101e position à la 125e et qui ne se qualifient pas pour les rondes finales seront automatiquement retranchés. Pour les autres, tout dépendra des pointages obtenus. Rappelons que tous les participants aux séries conservent les points qu'ils ont accumulés au cours de l'année. Cependant, les points accordés sont quintuplés lors des 4 tournois de fin d'année. On doit donc s'attendre à plusieurs changements majeurs au classement général à chacune des étapes.

Qui doit-on favoriser?

Bien difficile d'établir un ou des favoris en vue de l'obtention de la coupe FedEx. Il faut bien sûr regarder vers le haut du classement pour tenter d'identifier l'éventuel gagnant même si, avec la formule utilisée, tout le monde a une chance de mettre la main sur la coupe et sur le bonus de 10 millions de dollars. À ce stade-ci, c'est plutôt la marge de manœuvre qui diffère entre les premiers et les derniers du classement général.

Personnellement, j'aime les chances de victoire de Luke Donald, Adam Scott, Bubba Watson et Keegan Bradley. Ce sont, à mon avis, les joueurs les plus susceptibles de se rendre jusqu'au bout. Ils devront toutefois être à leur meilleur et se méfier des vétérans comme Phil Mickelson, Steve Stricker et David Toms. Somme toute, c'est une tâche ardue que de tenter de faire des prédictions même si c'est amusant. Il y aura, comme à chaque année, des surprises et des déceptions. Apprécions plutôt l'excellent jeu que ces virtuoses vont nous présenter et applaudissons les coups d'éclat. Que le meilleur gagne… bon golf!