HOYLAKE, Angleterre (AP) - Un mois après avoir raté une première qualification en carrière lors d'un tournoi majeur, Tiger Woods a été intraitable, dimanche, au fil d'un parcours de 67 qui lui a donné la victoire par deux coups devant Chris DiMarco à l'Omnium britannique.

Woods remportait donc le plus vieux championnat de golf pour une deuxième année d'affilée, devenant le premier joueur depuis Tom Watson en 1982 et 1983 à mériter cette distinction. Il a terminé avec un score global de 270, 18 coups sous la normale.

Woods a bénéficié de trois oiselets consécutifs à partir du 13e trou pour résister aux efforts soutenus de DiMarco (68). Ernie Els et Jim Furyk ont tous deux joué 71 pour terminer respectivement à 275 et 276.

Woods a réussi un court roulé pour la normale pour concrétiser sa victoire. Les émotions enfouies ont alors surgi à la surface. Il a crié sa joie avant de poser sa tête contre l'épaule de son caddie Steve Williams, se laissant ensuite emporter par de chaudes larmes.

Il s'agissait de sa première victoire depuis le décès de son père, Earl Woods, le 3 mai après un virulent combat contre le cancer. Certains se questionnaient à savoir si Woods pourrait retrouver sa concentration, surtout après qu'il n'ait disputé que deux rondes à l'Omnium des Etats-Unis, y ratant la qualification.

Le visage de Woods laissait paraître toute cette émotion au moment de quitter le dernier vert, alors qu'il a de nouveau versé des pleurs en étreignant sa femme Elin et son entraîneur Keith Klevin.

"Je ne pouvais pas m'arrêter, a dit Woods. Mon père me manque tellement."

Woods, 30 ans, remportait son 11e tournoi majeur. Il a accédé à une égalité avec Walter Hagen au deuxième rang en carrière à ce chapitre, continuant sa marche vers le record de 18 gains en tournois majeurs détenu par Jack Nicklaus.

Woods a dû trimer dur sur les allées du club Royal Liverpool, qui accueillait l'Omnium britannique pour la première fois en 39 ans. Il ne menait que par un seul coup pour amorcer la journée, et un doute planait à propos de son style conservateur car il n'avait utilisé ses bois qu'une seule fois au cours de la semaine.

DiMarco, un adversaire familier, a aussi perdu un de ses parents récemment. Sa mère Norma est décédée à la suite d'une crise cardiaque le 4 juillet au Colorado, et il s'était assuré de la présence de son père à ses côtés en Angleterre.

DiMarco a réussi un oiselet de 25 pieds au 13e trou pour s'approcher à un coup de Woods, puis il s'est maintenu au plus fort de la course avec une normale d'une distance de 50 pieds au trou suivant.

"J'ai reçu une bonne dose d'intervention divine au cours de la semaine, a mentionné DiMarco. Ma mère était avec moi du début à la fin."

Woods a inscrit un oiselet au 14e. Puis, après que DiMarco ait conservé ses chances de gagner avec un oiselet au 16e, Woods a répliqué en signant un oiselet convaincant d'une distance de huit pieds au 15e.

Woods était avec son père lors de sa première expérience sur un terrain de golf en région côtière et sur des terres sablonneuses, en 1995. Alors âgé de 19 ans, il avait participé au tournoi amateur écossais de Carnoustie.

Alors qu'il marchait dans l'allée du 18e, avec une avance de deux coups et sa balle bien située par rapport au vert, Woods s'est ramené en mémoire ce genre de souvenirs.

"Après le dernier roulé, j'ai réalisé que mon père ne me verrait plus jamais sortir vainqueur d'un tournoi, a relaté Woods. J'aurais aimé, une seule fois de plus, qu'il puisse me voir gagner comme je viens de le faire. Il était là, quelque part, à m'aider à rester calme. J'ai ressenti une sensation de quiétude en moi durant toute la semaine, et surtout aujourd'hui."

Stephen Ames de Calgary a joué 74 pour un total de 287, à égalité au 41e rang. Mike Weir de Bright's Grove en Ontario n'a pu faire mieux qu'un 76, pour un total de 289 le plaçant au sein d'une égalité en 56e position.

La fin du tournoi a été quelque peu perturbée par un individu qui a lancé des "bombes" de farine de couleur violette sur le vert du 18e pendant que Woods se préparait à effectuer un coup d'approche.

Un homme aurait crié "Fathers for justice" au moment où six projectiles ont été lancés sur le vert. Il a été copieusement hué par la foule avant d'être escorté hors du terrain par la police.

"Fathers for justice" est un mouvement de revendication des droits des pères lorsqu'il est question de la garde des enfants.