SHEBOYGAN - L'Américain Tiger Woods, en pleine série noire cette saison, s'apprête à défendre jeudi sur le parcours de Whistling Straits (Wisconsin) un titre de numéro un mondial plus fragile que jamais, lors du championnat de la PGA, dernière épreuve du Grand Chelem de l'année.

Le champion, vainqueur de 14 tournois du Grand Chelem, se prépare à ce 92e championnat PGA dans un contexte des plus délicats: incapable de glaner une seule victoire cette saison, il a signé la semaine dernière sa plus mauvaise performance en 14 ans de carrière, bouclant le tournoi d'Akron à 18 coups au-dessus du par, pour une avant-dernière place au classement général.

A Akron, Woods a conservé de justesse son titre de numéro un mondial, alors qu'il était au coude à coude avec son compatriote Phil Mickelson. Et ce dernier, bien que diminué par une douloureuse arthrite, reste l'adversaire le plus sérieux de Woods à Whistling Straits.

De l'aveu du "Tigre", à l'issue de sa performance catastrophique à Akron, "la saison fut longue", en référence au scandale sur sa vie privée qui l'a contraint à mettre sa carrière entre parenthèses entre fin novembre 2009 et avril 2010, et qui a pesé sur ses performances depuis son retour à la compétition.

Woods, dont la dernière victoire remonte à novembre dernier en Australie, juste avant les débuts du tourbillon médiatique autour de ses relations extra-conjugales, a vu son jeu sévèrement affecté par ces déboires privés.

Une saison à sauver

Le golfeur de 34 ans a comparé ces neuf derniers mois à une autre période noire de sa vie, lorsqu'il a perdu il y a quatre ans son coach, son meilleur ami et son père.

Mais de l'aveu même de Woods, celui-ci n'éprouve tout simplement plus le même plaisir à jouer au golf aujourd'hui que dans le passé, alors que tabloïds et paparazzi l'ont traqué comme jamais ces derniers mois.

Faisant référence à cette pression médiatique - qui a toutefois diminué aujourd'hui - Woods confie que "chaque fois que je sortais, c'était un peu plus difficile. En dehors des greens, cela a été encore plus difficile".

"Mon père avait l'habitude de dire: il faut continuer à vivre. C'est quelque chose que j'ai pris à coeur, et que je me suis dit à plus d'une reprise".

Bien que son aura de champion en ait pris un coup cette saison, Woods avoue qu'il s'est néanmoins surpris lui-même ces derniers mois et assure voir des signes d'amélioration dans son jeu. Et que s'il pouvait décrocher un 15e majeur cette semaine, cela l'aiderait à sauver quelque peu cette année terrible.

"Peu importe que cela ait été une mauvaise ou une bonne année, l'important est d'être bon ici pour que l'année s'avère bonne".