ATHENES (AFP) - Princesse des juniors, reine d'Europe puis du monde chez "les grandes", la Suédoise Carolina Kluft devrait logiquement compléter son Grand Chelem de l'heptathlon, à l'occasion du concours qui lance vendredi les épreuves d'athlétisme des Jeux olympiques, dans le stade d'Athènes.

Kluft, 21 ans, est d'autant plus favorite qu'elle sera privée de la Française Eunice Barber, sa dauphine aux Mondiaux qui, perturbée par des problèmes d'ischio-jambiers, a préféré se réserver pour la longueur.

Ce n'est pas la Britannique Denise Lewis, vieillissante et constamment ralentie par les blessures depuis sa victoire à Sydney, qui paraît en mesure de contrarier les plans de la blonde suédoise.

Encore moins les Américaines, écartées des podiums depuis le second sacre de l'illustre Jackie Joyner-Kersee en 1992, et dont les meilleures ont passé difficilement le cap des 6000 points aux sélections nationales.

Kluft, qui mène le bal 2004 avec 6820 points, doit essentiellement garder un oeil à l'Est et particulièrement sur les Russes Svetlana Sokolova, même si celle-ci pointe à près de 300 points cette saison, et Yelena Prokhorova, vice-championne olympique à Sydney, ou encore la Bélarusse Natalya Sazanovich, 3e au Mondiaux 2003, mais sans références cette année.

Avec une telle marge, la championne de Boras doit surtout gérer sa progression sur les deux jours et sept épreuves. Afin d'éviter la blessure, comme celle à une cuisse qui lui a coûté quelques semaines d'entraînement en mars dernier. Voire un zéro dans l'un des quatre concours.

Le manque d'adversité sera probablement un handicap dans sa quête du record du monde, accroché à 7291 points par "JJK" lors de son triomphe olympique de 1988.

Plus accessible est le record d'Europe, les 7007 points
de la Russe Larisa Turchinskaya (1989) dont la Suédoise s'est approchée à six longueurs l'an dernier à Paris pour devenir la troisième femme à franchir "le mur des 7000".

Mais les records peuvent attendre. A Athènes, l'essentiel est d'atteindre l'Olympe.