La coupe Clarkson va continuer de récompenser l'équipe championne de hockey féminin au Canada malgré l'avenir incertain d'une ligue, a déclaré l'ancienne gouverneure-générale Adrienne Clarkson.

Clarkson, qui a occupé cette fonction de 1999 à 2005, a laissé son nom sur ce trophée qui devait devenir l'équivalent de la coupe Stanley dans la LNH. Il était remis à la formation victorieuse de la finale de la Ligue canadienne de hockey féminin, qui a toutefois annoncé de façon abrupte, dimanche matin, qu'elle mettait fin à ses opérations après 12 ans d'existence.

« La coupe Clarkson sera toujours là à titre de symbole et de trophée pour la meilleure équipe de hockey féminin », a déclaré Clarkson à La Presse canadienne lundi.

Plus tôt lundi, Clarkson avait parlé avec Jayna Hefford, la commissaire par intérim, et Laurel Walzak, présidente du conseil d'administration de la ligue.

« J'ai le plus grand respect pour des personnes comme Jayna, elle-même une quadruple olympienne, qui ont le sport à coeur et qui veulent qu'il soit pratiqué de la bonne façon. C'est ce vers quoi, en réalité, nous mettons nos espoirs », a déclaré l'ancienne gouverneure générale.

« Je pense à long terme. »

Une semaine après que Clarkson eut remis le trophée en son nom aux joueuses de l'Inferno de Calgary, la LCHF a annoncé qu'elle mettra fin à ses opérations le 1er mai 2019, parce que « le modèle d'affaires est devenu insoutenable économiquement ».

« Je comprends très bien que le modèle sans but lucratif n'a tout simplement pas fonctionné, a déclaré Clarkson. En toute honnêteté, c'est quelque chose que je sais depuis dix ans. »

« Je me suis toujours demandée comment ces merveilleuses femmes qui étudient pour devenir des docteurs, et certaines étant déjà des avocates et des enseignantes, pouvaient jouer pour des sommes d'argent aussi piteuses alors que dans les faits, le sport est très professionnel et une business. »

La femme qui a supervisé les opérations de la LCHF pendant ses 11 premières saisons dit ne pas savoir ce qui s'est passé pendant l'année qui a suivi son départ pour provoquer la disparition soudaine de la ligue.

« Je suis attristée comme les joueuses », a déclaré l'ancienne commissaire Brenda Andress à La Presse canadienne lundi.

« Je crois fermement en la passion des joueuses et en la passion des gens qui sont toujours là. Je pense que quelque chose va se produire. Je ne pense pas que ce soit terminé », a ajouté Andress, qui n'a pas voulu dire si, à son avis, le modèle économique était soutenable ou non.

Lors de sa dernière année à la barre de la ligue, en 2017-2018, la LCHF comptait sept équipes, incluant les Canadiennes de Montréal, et un budget d'opérations de 3,7 millions $.

Les revenus émanant de l'addition de deux équipes chinoises ont aidé la LCHF à commencer à verser aux joueuses un salaire annuel variant entre 2000 $ et 10 000 $. Les deux équipes chinoises ont fusionné avant le début de 2018-2019.

Les joueuses, entraîneurs, directeurs généraux et membres du personnel d'équipes de la LCHF n'avaient aucune idée que la ligue était sur le point de cesser ses opérations. Clarkson, cependant, a confié qu'elle s'y attendait.

« Il y a environ deux semaines, Jayna et Laurel sont venues me voir et m'ont informée de ce qui se passait. Elles ont préparé le terrain pour moi. Elles ont dit que le modèle sans but lucratif ne fonctionnait pas. Ça semblait pire que jamais. »

Quel que soit l'avenir d'une ligue de hockey féminin au Canada, la LCHF a joué un rôle crucial, a déclaré Andress.

À commencer par les 175 000 téléspectateurs qui ont vu la finale de la Coupe Clarkson le 24 mars jusqu'au premier match des étoiles présenté dans un édifice de la LNH, en passant par la première joueuse transgenre à révéler son identité, Andress affirme que la LCHF a fait sa marque au hockey, dans la société et dans la vie des gens.

« La LCHF a fait une différence. Vous ne pouvez pas effacer ces 12 années parce que l'impact sur les jeunes a été phénoménal. Tellement de jeunes jouent au hockey maintenant grâce à ces athlètes professionnelles. »