Alexandre Mallet vit une belle expérience en Républie tchèque
Hockey vendredi, 13 nov. 2020. 09:30 vendredi, 13 nov. 2020. 12:53MONTRÉAL – C’est plus difficile de l’admettre présentement, mais la vie fait parfois bien les choses. Même si Alexandre Mallet n’a pas atteint la LNH, il se retrouve entouré de sa « petite clique de chums » dans la Ligue tchèque, l’Extraliga.
Bien souvent, les hockeyeurs nord-américains qui s’expatrient en Europe vont opter pour une ligue dans laquelle ils pourront partager des expériences avec des compatriotes. Ce n’était pas l’aventure qui attendait Mallet - et sa conjointe - quand il a décidé de tenter sa chance en République tchèque en 2016-2017.
« Je ne m’attendais pas à grand-chose, je n’avais jamais entendu parler de cette ligue. C’est rare d’aboutir ici, il n’y a pas beaucoup de joueurs étrangers dans chaque équipe, mais je suis super content. (En temps normal) Il y a de 7 à 10 000 personnes par match, ça crie, c’est fou, j’étais vraiment chamboulé », a raconté Mallet qui a eu le bonheur de savourer deux championnats avec Brno.
Alors qu’il dispute sa cinquième saison sur les terres de Jaromir Jagr et Tomas Plekanec, Mallet a été rejoint, au fil des ans, par deux amis proches : Jérémie Blain et David Gilbert.
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« C’est comme si toute notre petite clique était venue en République tchèque. C’est tout un hasard d’avoir deux bons amis dans une ligue qui compte peu d’étrangers », a-t-il admis, en fin de soirée jeudi, à RDS.
Cette semaine, Mallet a d’ailleurs eu le bonheur de croiser le fer avec Blain à deux occasions.
« On s’est dit quelques trucs en français en cachette pendant le match. [...] C’est l’un de mes très bons amis depuis le junior. On s’est entraînés pendant cinq ans ensemble. Après les parties, on parle en français sur la glace et le monde se pose des questions. ‘Qu’est-ce que vous disiez ?’ Ça fait du bien », a raconté Mallet.
Alex Belzile est un autre membre précieux de ce groupe d’amis. Mais on présume que Mallet, Blain et Gilbert ne lui souhaitent pas d’aboutir en Europe de sitôt.
Si Belzile a fini par jouer dans la LNH, Mallet – un choix de deuxième ronde des Canucks en 2012 - n’a pas abandonné son rêve sans se donner une chance.
« Après mon premier contrat LNH, je n’ai pas signé de nouvelle entente et je me suis dit que j’allais m’essayer une autre année dans l’ECHL. Si je n’étais pas rappelé, je partirais en Europe, je ne voulais pas me faire chier dans l’ECHL », a-t-il expliqué avec franchise.
Via son agent, il a trouvé ce débouché où la vie lui permet de faire de belles découvertes. Il faut dire aussi que les priorités changent quand on vit ce projet avec sa conjointe et que deux enfants s’ajoutent en cours de route.
« Il y a des pour et des contre, on ne peut pas se le cacher. Tu as moins de liberté. Mais je trouve ça plus facile avec des enfants, on en profite plus en famille. C’est rare que tu vas voyager en Europe avec les enfants. J’adore ça », a exprimé Mallet qui a notamment visité Paris, quelques villes allemandes et l’Autriche.
Cela dit, ce n’est pas toujours aussi facile pour sa copine. Il aurait souhaité qu’elle puisse fraterniser avec plus de conjointes de coéquipiers comme dans les équipes où les joueurs étrangers sont nombreux.
« C’est plus difficile pour elle. En Autriche ou en Allemagne, il y a cinq ou six joueurs étrangers par club et les blondes se font des soupers quand les chums ont un match à l’extérieur. Il se développe un côté plus familial. C’est l’aspect le moins facile. Mais on fait nos affaires, en petite famille, on prend soin de nos enfants », a exposé Mallet qui est âgé de 28 ans.
Sa fille de trois ans et demi et son garçon de neuf mois vont probablement s’ennuyer un peu plus de lui dans les prochaines semaines. Après un début de saison en octobre, la pandémie a provoqué la pause du calendrier pendant un mois. L’action a repris le 9 novembre et son équipe doit disputer 22 matchs d’ici la fin décembre.
« Vu qu’on est situé tout près de la frontière avec la Pologne, on a été assez chanceux de pouvoir aller pratiquer là-bas puisque les arénas sont encore ouverts. Ça nous a sauvés un peu quand ils sont arrivés la semaine dernière en disant qu’on avait cinq jours pour se remettre en forme et repartir la saison », a décrit Mallet qui a récolté 24 points en 52 matchs la saison dernière.
Un nouveau départ bientôt ?
Mallet n’est pas fixé sur son avenir, mais il ne cache pas qu’une nouvelle destination serait attirante pour la famille.
« Ça dépend des équipes qui te veulent et des contrats, mais on est probablement rendus à évaluer des options. J’aimerais peut-être essayer l’Allemagne ou un autre pays. On voudrait regarder pour quelque chose de nouveau pour l’année prochaine », a-t-il confié.
Ce qu’il sait assurément, c’est qu’il n’adoptera pas le style de vie européen comme Blain. Ce dernier se voit moins revenir au Canada au terme de sa carrière en Europe.
« Je n’ai pas la même approche du tout pour ça. Je suis bien dans mon petit coin. Tous mes amis et ma famille sont à Amqui et Rimouski. On a un beau lac, de la chasse, de la pêche et je ne me verrais pas resté éloigné très longtemps », a précisé Mallet sans même hésiter.
L’autre facteur à considérer, c’est le plan de carrière de sa conjointe.
« Ma copine finit son baccalauréat en comptabilité. Le but serait qu’elle puisse commencer sur le marché du travail et que j’arrête ma carrière. Il y aura un moment de réflexion et de transition, mais c’est sûr que je vais rester impliqué dans le hockey », a convenu Mallet qui a été coéquipier de Plekanec et Martin Erat à Brno.
D’ici là, ils savourent leur séjour en Europe.
« Bien des gens vont aller en Europe une seule fois dans leur vie pendant deux semaines. Nous, on a la chance de vivre ici et d’en profiter au maximum. C’est le plus plaisant », a conclu Mallet.