MONTREAL - La direction du Junior de Montréal est consciente qu'elle a beaucoup donné et pris un risque en faisant l'acquisition d'Angelo Esposito, mais elle estime que le jeu en valait la chandelle.

Bien des observateurs estiment que l'équipe de la LHJMQ, qui s'établira à l'Auditorium de Verdun la saison prochaine, en a donné beaucoup aux Remparts de Québec pour mettre la main sur Esposito et Vincent Bourgeois, elle qui a cédé Jean-Simon Allard et quatre choix au repêchage, dont deux de première ronde (2008 et 2009) à la formation de Patrick Roy. Surtout qu'Esposito ne pourrait même pas disputer sa dernière saison junior en 2008-09, s'il devait être retenu par les Thrashers d'Atlanta, une équipe moins bien nantie que les Penguins de Pittsburgh.

Pascal Vincent, entraîneur-chef et directeur général du Junior, a toutefois défendu cette décision, mercredi, au Newtown au centre-ville de Montréal, alors que l'équipe a souhaité officiellement la bienvenue à Esposito ainsi qu'à son premier choix au récent repêchage de la LHJMQ, Guillaume Asselin.

"Je suis en mesure de vous dire que Patrick Roy est peut-être un meilleur négociateur qu'il n'a été gardien de but, a déclaré Vincent. Il nous a dit en partant qu'il n'était pas question de laisser partir Angelo à moins d'obtenir un premier choix en retour.

"Angelo a récolté 98 points à l'âge de 16 ans, il a joué avec Alexander Radulov, qui évolue maintenant dans la Ligue nationale, et il faut quand même avoir du talent et des habiletés pour tenir le rythme avec un joueur de cette trempe. On voulait aussi amener de nouveaux visages dans l'équipe, et avec Angelo on a quelqu'un qui a gagné la coupe Memorial, qui pourra donc transmettre son expérience de gagnant aux autres joueurs. La valeur de cette expérience va au-delà des statistiques. On veut aussi des joueurs qui sont fiers de porter le chandail du Junior, et ce sera le cas d'Angelo.

"On a donné beaucoup, mais c'était sa valeur sur le marché, a ajouté Vincent. On a aussi obtenu, en Vincent Bourgeois, un bon quart-arrière, un joueur qui a un bon sens du hockey."

Vincent a par ailleurs indiqué que des clauses protégeant le Junior avaient été prévues si Esposito devait accéder à la LNH dès cet automne.

"C'est le risque que nous avons choisi de prendre", a reconnu Vincent.

Esposito, lui, a répété qu'impressionner au prochain camp des Thrashers demeurait sa priorité, mais qu'il sera emballé de jouer pour le Junior, chez lui, s'il doit disputer une autre saison dans la LHJMQ. Il a dit ne pas ressentir de pression même s'il sera, fort probablement, la tête d'affiche du Junior l'hiver prochain, et que le succès de l'équipe aux guichets reposera en grande partie sur ses épaules.

"J'ai vécu de genre de pression à Québec, alors ça ne me dérange pas, a-t-il souligné. J'ai hâte de relever le défi."

Esposito a par ailleurs dit ne pas être tracassé par ses statistiques à la baisse depuis trois ans.

"C'est dans le passé, je n'y pense plus, je travaille maintenant en fonction de l'avenir", a-t-il dit.

Esposito a encore remercié les Remparts d'avoir lancé sa carrière dans le junior, ajoutant que Roy a non seulement été son entraîneur, mais son ami.

"Il m'a appris qu'il ne faut jamais lâcher, que même si on connaît un mauvais match, le lendemain les choses vont aller mieux si on persévère."

D'ici là, à la demande des Thrashers, Esposito peaufinera sa résistance cardiovasculaire et sa force physique. Dans l'espoir de rejoindre son ancien coéquipier Radulov dans la LNH.