Antidouleurs : un facteur aggravant
Hockey jeudi, 1 sept. 2011. 17:30 vendredi, 13 déc. 2024. 12:38
LAVAL - Les décès de Derek Boogaard, Rick Rypien et Wade Belak, survenus en l'espace en quelques mois, suscitent beaucoup de commentaires, notamment sur la prise d'anti-douleurs très puissants pour ces joueurs qui étaient condamnés à se battre.
Les durs à cuire sont inévitablement exposés aux blessures. Pour réduire la douleur, certains n'hésitent pas à se procurer de puissants produits... rien à voir avec ce qui se retrouve sur nos tablettes de pharmacie. D'ailleurs, un mélange d'alcool et d'oxycodone est à l'origine du décès de Boogaard.
« Ce n'est pas des Advil, ce n'est pas de l'aspirine, ce n'est même pas de la codéine. On est à un niveau supérieur, au niveau des stupéfiants. C'est lié, disons, à la morphine et à l'héroïne », explique Christiane Ayotte, directrice du laboratoire de contrôle du dopage chez INRS-Institut Armand-Frappier à Laval.
« Quand tu es obligé de fonctionner avec des douleurs importantes que tu masques avec des substances qui ont cette puissance, il est évident que c'est invivable », ajoute-t-elle.
La nature même du travail de bagarreurs est certainement l'une des causes de la prise de ces substances. L'ex-hockeyeur Vincent Damphousse reconnaît que tout ce processus doit se faire de façon raisonnable.
« Souvent, la douleur est tellement forte que tu en prends parce que tu n'as pas le choix. Sinon, tu serais incapable de jouer. Ça, ça arrive. Par contre, il faut que tu sois capable d'arrêter quand tu n'as plus mal », fait comprendre Damphousse.
« D'un point de vue strictement médical, on peut se questionner sur le fait qu'un joueur puisse considérer qu'il n'a pas le choix d'aller performer avec une douleur qui requiert des narcotiques, des substances qui peuvent causer une accoutumance », ajoute Mme Ayotte.
Le docteur Ayotte ne voit pas comment la Ligue nationale de hockey pourrait empêcher un joueur d'abuser de ces substances. Il y a de l'éducation faite au sein de la Ligue et ça devient ensuite une décision personnelle.
« Ce n'est pas une décision de la Ligue nationale. Je ne veux pas discuter de la politique antidopage, mais je ne pense pas que, dans la Ligue nationale comme dans les autres ligues professionnelles, on fasse la promotion de joueurs éclopés qui... bref on ne les force pas. Cela dit, on ne devrait pas prendre à la légère les narcotiques. Je suis stupéfaite que ça circule comme ça et que ça circule aussi dans la population. »
Dans tout ce dossier, il n'y a pas nécessairement de cause à effet. Mais la prise d'anti-douleurs très puissants peut certainement devenir un facteur aggravant.
*D'après un reportage de Luc Bellemare.
Les durs à cuire sont inévitablement exposés aux blessures. Pour réduire la douleur, certains n'hésitent pas à se procurer de puissants produits... rien à voir avec ce qui se retrouve sur nos tablettes de pharmacie. D'ailleurs, un mélange d'alcool et d'oxycodone est à l'origine du décès de Boogaard.
« Ce n'est pas des Advil, ce n'est pas de l'aspirine, ce n'est même pas de la codéine. On est à un niveau supérieur, au niveau des stupéfiants. C'est lié, disons, à la morphine et à l'héroïne », explique Christiane Ayotte, directrice du laboratoire de contrôle du dopage chez INRS-Institut Armand-Frappier à Laval.
« Quand tu es obligé de fonctionner avec des douleurs importantes que tu masques avec des substances qui ont cette puissance, il est évident que c'est invivable », ajoute-t-elle.
La nature même du travail de bagarreurs est certainement l'une des causes de la prise de ces substances. L'ex-hockeyeur Vincent Damphousse reconnaît que tout ce processus doit se faire de façon raisonnable.
« Souvent, la douleur est tellement forte que tu en prends parce que tu n'as pas le choix. Sinon, tu serais incapable de jouer. Ça, ça arrive. Par contre, il faut que tu sois capable d'arrêter quand tu n'as plus mal », fait comprendre Damphousse.
« D'un point de vue strictement médical, on peut se questionner sur le fait qu'un joueur puisse considérer qu'il n'a pas le choix d'aller performer avec une douleur qui requiert des narcotiques, des substances qui peuvent causer une accoutumance », ajoute Mme Ayotte.
Le docteur Ayotte ne voit pas comment la Ligue nationale de hockey pourrait empêcher un joueur d'abuser de ces substances. Il y a de l'éducation faite au sein de la Ligue et ça devient ensuite une décision personnelle.
« Ce n'est pas une décision de la Ligue nationale. Je ne veux pas discuter de la politique antidopage, mais je ne pense pas que, dans la Ligue nationale comme dans les autres ligues professionnelles, on fasse la promotion de joueurs éclopés qui... bref on ne les force pas. Cela dit, on ne devrait pas prendre à la légère les narcotiques. Je suis stupéfaite que ça circule comme ça et que ça circule aussi dans la population. »
Dans tout ce dossier, il n'y a pas nécessairement de cause à effet. Mais la prise d'anti-douleurs très puissants peut certainement devenir un facteur aggravant.
*D'après un reportage de Luc Bellemare.